En Inde, un uniforme pour éviter les distinctions riche-pauvre.
Mais personne n'imagine que riches et pauvres sont égaux devant l'éducation !
Chez nous on demande à ce que chaque enfant soit vu comme unique. Difficile avec les suppressions des postes spécialisés, classes chargées et toujours un seul instit' !
Je suis contente d'avoir pris ma retraite d'instit "en avance". J'écrivais ça récemment sur Facebook à la suite d'une histoire humoristique comparant les relations parents-enfant-instit en 201 et en 1971 :
"Michel doit aller dans la forêt après la classe. Il montre à Jean son couteau avec lequel il pense se fabriquer un lance-pierre.
1971 : Le directeur voit son couteau. Il lui demande où il l'a acheté pour aller s'en acheter un pareil.
2011 : Le directeur ferme l'école en catastrophe. Il appelle la gendarmerie. On emmène Michel en préventive. TF1 présente le cas aux informations en direct depuis la porte de l'école. Franck et Marc se disputent. Ils se flanquent quelques coups de poing après la classe.
1971 : Les autres les encouragent. Marc gagne. Finalement ils se serrent la main et ils sont copains pour la vie.
2011 : L'école ferme. TF1 proclame la violence scolaire. France Soir en fait sa première page et écrit 5 colonnes sur l'affaire. Au CE1 Jean tombe pendant la course à pied. Il se blesse au genou et pleure. Son instit Jocelyne le rejoint, le prend dans ses bras pour le réconforter.
1971 : En deux minutes Jean va beaucoup mieux et continue la course.
2011 : Jocelyne est accusée de perversion sur mineur. Elle est mise à pied et écopera de 3 ans de prison avec sursis. Jean va de thérapie en thérapie pendant 5 ans. Ses parents demandent des dommages et intérêts à l'école pour négligence et à la prof pour traumatisme émotionnel. Ils gagnent les deux procès. La prof, au chômage et endettée, se suicide en se jetant d'en haut d'un immeuble.
Plus tard, Jean succombera à une overdose au fond d'un squat."
Les relations instit'-parents-enfant sont primordiales pour l'enfant. Si les parents ne font pas confiance à l'enseignant, aucun apprentissage ne passera vraiment quelque soit la compétence de l'instit'...
Le vrai problème est que de nos jours trop de vulgarisation tue la vulgarisation. Les magazines ont trop parlé de ce qui commencent par psy, la télé a trop souvent mis sur le tapis la notion de traumatisme psychologique. Tout cela augmente la peur de reproduire ce qu'ont fait les parents, la peur de passer pour un agresseur d'enfant voire un pédophile, tout cela, plus un tas d'autres bonnes raisons, font oublier à certains les règles essentielles du bon sens et deviennent de mauvaises raisons. Et puis, personne n'a envie de se pencher sur soi. Beaucoup de parents, souvent trop jeunes, secrètent tellement d'anxiété qu'ils ne font plus confiance à personne et en même temps n'arrivent plus à assumer leur vrai rôle de peur de mal faire. Françoise Dolto, cette merveilleuse observatrice de l'enfance et de l'adolescence, parle de cohérence et d'attitude éthique. Ses dires et écrits sont souvent repris mais évidemment, sortis de leur contexte, on leur fait dire tout et n'importe quoi ! Récemment, dans une salle d'attente, j'ai lu un article où il était question de la nudité des parents par rapport aux enfants. Des pédiatres criaient au scandale et au traumatisme durable pour, en gros, expliquer aux parents le danger de prendre son bain avec un bébé de plus de 2 ans et bla et bla et bla ! J'avais du mal à tenir sur ma chaise. Pour appuyer leurs dires, ils citaient Françoise Dolto. Je n'avais pas le souvenir qu'elle ait eu des paroles de ce genre mais bon, histoire d'être sûre, j'ai quand même attendu d'être à la maison pour vérifier les sources. C'était bien ce que je pensais : cette brave femme n'a jamais été scandalisée de la nudité des parents devant les enfants mais a juste conseillé "cohérence et éthique"... Je me demande si le journaliste et les pédiatres cités ont ouvert un jour un livre de Dolto... J'ai regardé sur internet et j'ai découvert ces mêmes extraits de F Dolto repris dans plusieurs articles ou sites, dont une pub pour des vacances naturistes !
Ça m'a donné l'idée de demander à Pascal un ancien élève de "l'école des arts de l'amour" de parler de son expérience. Voilà un témoignage de ce que j'appelle une vraie "cohérence et éthique" avec écoute de l'envie des parents et de celle des enfants (les noms sont changés par discrétion) :
"Lorsque nous avons décidé de passer des vacances naturistes, Louis avait 14 ans, Vincent 12 et Tom 9 ans. Nous avons d'abord emprunté une vidéo à la médiathèque sur le naturisme. Cette vidéo était très bien faite, nous l'avons montrée aux enfants et nous leur avons demandé leur avis. Tom était enthousiaste, Vincent un peu inquiet et Louis avait l'air de s'en foutre complètement.
Nous décidons donc de réserver une semaine au Village de S. Vincent et Tom se sont intégrés tout de suite. Tom était à poil avant même d'arriver au village. Louis n'a jamais voulu sortir du mobil-home. Nous ne l'avons jamais obligé. Il a même gardé son caleçon toute la semaine. C'était pour lui la mauvaise période. Ce n'est certainement pas à 14 ans qu'il faut commencer ce genre de pratique. Par la suite, il n'est plus venu avec nous.
Pour les deux autres, durant 3 ou 4 ans, le séjour au Village de S. a toujours été un bon moment. Dès la deuxième année, nous avons "embrigadé" nos amis qui ont deux filles (un peu plus jeunes que nos garçons) et un garçon. Apparemment, ça n'a posé aucun problème aux garçons comme aux filles de se trouver nus en présence des autres. Ils s'éclataient surtout dans leur liberté (sauter depuis les rochers à la rivière, aller à la piscine, et surtout se sentir libres de faire tout ce qu'ils veulent tout seuls...).
Je n'ai jamais senti aucune gêne de leur part. Ils ont cependant mis un paréo autour de la taille à l'adolescence. Cette pratique est toujours tolérée pour les ados dans les centres naturistes (sauf les endroits de baignade -plage et piscine- qui sont strictement naturistes). Je crois qu'en ce qui concerne les miens, c'était plus pour faire comme les autres quand ils étaient en bande...
J'avais lu aussi un article dans un ancien Psychologies-magazine sur le naturisme, je ne sais pas si c'est le même qui t'a fait réagir. Il me semble me souvenir que la femme qui témoignait disait qu'il y avait dans son cas une obligation de venir faire du naturisme, avec une sorte de dénigrement de sa pudeur qui pouvait être tournée en ridicule. Le résultat donnait une image bien triste et très faussée des naturistes.
Pour notre part, nous n'avons jamais obligé nos enfants et ça a très bien marché. Maintenant, ils ne viennent plus avec nous, mais c'est pour d'autres raisons (ils préfèrent partir avec des copains, ils trouvent les activités proposées au Village naturiste moins intéressantes, etc.). Mais Tom envisage de proposer éventuellement ses services à l'un des restaurants là-bas un été..."
Cohérence et éthique.
En fonction des vrais ressentis perso. Non imbibés de croyances et de messages tout faits ! Et prise en compte des ressentis de chaque enfant vu individuellement comme une personne à part entière.
Ce qui me plait surtout dans ce témoignage c'est d'y percevoir la notion de famille : 2 adultes et 3 enfants c'est-à-dire 5 individus tous les 5 différents, les 2 adultes ont une envie commune et ils mettent en place la façon de la proposer à leurs 3 enfants. Ensuite les parents observent, écoutent et agissent en fonction de chacun.
Beaucoup de parents mettent en place plus ou moins bien une pratique éducative soit seul(e) soit à 2, si le couple sait en discuter ce qui n'est pas toujours le cas, mais les enfants sont absents de cette discussion. Du coup les enfants subissent une éducation qu'ils ne comprennent pas, qui manque souvent de cohérence et donc ils finissent par la rejeter. Si même dans les familles on n'arrive pas à "personnaliser l'éducation" comment peut-on le demander à l'école !
J'ai pris l'exemple de la nudité car je venais d'être scandalisée par cet article mais ça s'applique à tout.
En Inde les adultes ont beaucoup de difficultés avec la sexualité
par contre la nudité des enfants ne posent de problème à personne.
(à suivre dans "du côté des enfants" article 6)
J'ai supprimé la photo du gamin nu car des pervers sexuels l'ont piquée et mise sur internet !