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C'est Nous

  • : L'Inde autrement
  • : La vie au jour le jour en Inde et les voyages de connaissance de soi que nous proposons dans ce pays si différent de la France. La vie à l'écohameau de Barthès : tout ce que nous mettons en place pour y préserver l'écologie environnementale et favoriser l'écologie relationnelle.
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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 17:44

Après un mois de janvier très doux, février nous amène la neige !
Les habitants du hameau réagissent différemment à ce phénomène inhabituel et pour certains totalement inconnu. "Rescapé" qui a fait l'objet d'un article en janvier met stoïquement les 2 pattes dans cette masse blanche (je ne sais toujours pas si c'est un mâle ou une femelle et puis de toute façon, quand "ce" sera adulte, on reconnaîtra mieux qui est quoi alors...). 12 02 01 Les paons pourtant détestent avoir froid aux pieds12 02 paon une patte pas 2 dans la neige


Non ce n'est pas un hasard du déclencheur photo, ils ont tous ce reflexe, même Peter qui a déjà connu la neige :12 02 paon frileux









D'ailleurs vous allez mieux comprendre que les paons n'apprécient pas du tout la neige avec les photos qui suivent.
Le premier jour blanc nous les avons laissés dans le poulailler. Le deuxième, la neige a un peu fondu et il fait beaucoup de soleil donc on ouvre la porte :12 02 paons sortant du poulailleraprès un jour enfermés, tous veulent sortir... mais houlà ! On hésite à franchir la masse blanche si froide !
Premier réflexe, lever une patte, deuxième réflexe : s'envoler.12 02 paon : où-se-poser Mais pour se percher où ? Essayons d'abord les toits :12 02 paon sur un toit : il neige
Toujours seulement une patte... peut-être les arbres...

12 02 paons perchés sur les arbres-jumeaux12 02 paon perché 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

c'est nettement mieux mais bon, ça ne nourrit pas  sa bête, va falloir descendre si on veut patûrer. Les paons mangent essentiellement de l'herbe en hiver. Ils ont réussi à en trouver sur les bords du chemin et dans le jardin mais étaient contents de rentrer le soir pour le maïs. En été quand il y a plein de graminées et de petits papillons, il faut souvent insister pour les faire regagner le poulailler ! Eh oui, ce n'est pas comme les poules, ils ne rentrent pas d'eux-mêmes, il faut les attirer avec un peu de maïs.

Mais il n'y a pas que des oiseaux dans le hameau... Isis, Petitechatte et Charabia n'aiment pas la neige non plus, ils longent les murs comme les paons pour trouver de la terre moins froide à leurs petites pelottes12 02 chats et la neige. Dès qu'ils ont mangé ils se précipitent devant la maison bleue en attendant que quelqu'un leur ouvre. Impitoyables les patrons les laissent un petit moment au soleil !

Chara essaie d'autres astuces pour entrer quelque part. Il miaule au velux de Rémi12 02 charabia-1










puis m'apercevant il redescend pour se faufiler avec moi dans la cuisine.12 02 charabia-2




12 02 charabia-3








Notre nouvel habitant, Guam, chat un peu spécial, découvre cette étendue blanche avec plus d'enthousiasme.12 02 Guam dans la neige
À son âge, pour lui, c'est une vraie découverte,
il court après les boules de neige et bondit partout dans le jardin Guam-boule-de-neige
Guam-neige12 02 02 guam bondit : boule-de-neigeCe n'est qu'au bout d'un looonnng moment qu'il sent le froid 12 02 Guam et la neigeQuant à moi, pauvre humaine obligée de se rendre à la grande-ville, je profite de mon pied blessé pour me faire amener en luge en haut du puech balayé par le vent. Je trouve que ça valait une photo !!12 02 03 luge

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 21:13

ou arrivée de Guam à l'écohameau

Nous savons que nous ne sommes pas les seuls habitants du hameau mais jusqu'à présent on a une hiérarchie bien établie : il y a les patrons et nous. Ensuite viennent les chats.
Pour Isis et Petitechatte quelques coups de bec bien placés ont eu vite fait de faire comprendre qui domine qui. Le gris, Charabia, reste à surveiller, il se faufile loin de nous mais les femelles ne l'aiment pas et lui rappellent systématiquement de ne pas s'approcher en le poursuivant dès qu'il apparait. Jusqu'ici, tout va bien.

Mais voila que depuis quelques jours on voit une espèce de fauve bondir derrière la baie vitrée du patron à chaque fois qu'on s'approche !
Envol, cris d'alerte... on ne sait jamais !
Parfois il ne bondit pas mais passe des heures
à épier à la fenêtre.12 Guam et les paons : alertereflet
On se relaye pour le garder sous surveillance...















Et puis hier on a été fixé ! Ça ressemble à un chat mais avec un pelage qui rappelle les tigres et léopards de chez nos ancêtres. La bête est bien tenue en laisse donc on a essayé de s'approcher ou de feindre l'indifférence ou encore de s'éloigner en méprisant.12 Guam et les paons : rueterrasse Mais ce matin c'est bien différent "la Bête" se balade à sa guise sentant tout sur son passage comme si elle s'appropriait les lieux. On a entendu l'autre patron l'appeler "Guam des Anges de Dhaka". Manquait plus que ça, un nom à particule, un bourge qui certainement se croit supérieur mais entre nous, Dhaka, le Bangladesh... enfin bon, sans faire de discrimination, c'est pas une région à maharaja si vous me comprenez...Restons prudents...
Mais...
Je rêve là ou il rampe curieusement vers moi...12 Guam et les paons : approche Ok, voyons ça de plus près...
j'y vais...
aaaahhh ! il bondit, j'y crois pas !12 Guam et les paons : envol-gros-plan
12 Guam et les paons : méfiance


Méfiance, regroupons nous
et gardons une certaine distance... 

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 18:44

Moi : Pourquoi tu n'as pas de défenses Hatha ? On te les coupe parce que tu es apprivoisée ?
Hatha : Non, les filles n'ont jamais de défenses. Dans mon peuple, il y a même des mâles qui n'en ont pas.éléphant mâle : défensesTembo : En Afrique on a tous des défenses, femelles comme mâles. D'ailleurs vous les humains vous nous appelez "dents courbées" : loxodonta. Quand je dis nous je veux dire les 2 familles africaines... C'est nos insicives du haut qui poussent comme ça, elles grandissent tout au long de notre vie comme notre squelette.éléphant : défenses des femellesHatha : Si tu veux tous les détails de ma bouche, j'ai pas d'incisives en bas et pas de canines.
Tembo : Same-same !
Hatha : Pour les trucs same-same, il a dit qu'il grandit toute sa vie, nous aussi.
Moi : J'ai vu un éléphant super grand à une fête au Kérala, il dépassait les 3 mètres 50, c'était impressionnant !éléphant mâle : très vieux=trèsgrandTembo : Oui, ici les plus grands peuvent atteindre 4 m.
éléphant : queue

Hatha : On a quelques poils sur notre peau.
Tembo : Nous, non, mais on a comme toi des poils
au bout de la queue.
A
utre source de tracas après les défenses... Les vendeurs d'ivoire nous tuent pour avoir nos dents entières, avec nos poils de queue les humains
font des bracelets... disons qu'ils ne sont pas
"obligés" de nous tuer pour les arracher...

Hatha : 20 euros le poil en direct de la ferme !
Mais c'est totalement illégal maintenant, tu remarqueras sur la photo : on voit la vieille de la ferme avec une queue sans rien au bout...éléphant : poils de queue


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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 20:42

Moi : Hatha, je te présente Tembo, ado africain, rencontré dans le cratère du Ngorongoro en Tanzanie.éléphant d'Afrique : mâleOn va s'amuser au jeu des différences et des ressemblances entre vous, d'accord ?
Qui commence ?

Tembo : Mes oreilles sont beaucoup plus grandes que les tiennes.éléphant : oreilles
Hatha : Oui mais petites ou grandes elles nous servent à réguler notre température interne qui est de 35,9 pour parler comme le véto !

éléphant : oreilles










Tembo : Eh oui, quand on n'a pas de glandes sudipares il faut avoir de grandes oreilles !

Moi : Je suis pas sûre de saisir la blague...
Hatha : Laisse tomber, il veut dire qu'il y a plein de vaisseaux sanguins dans nos oreilles. En les remuant je refroidis mon sang sur une grande surface et du coup ça rafraîchit tout l'intérieur de mon corps, futé hein !

Tembo : J'ai 2 doigts préhensiles au bout de la trompe.
Hatha : J'en ai qu'un mais je peux attraper les choses aussi bien que toi.éléphant : trompe
Moi : Je confirme, regardez les photos que j'ai prises d'une copine de Hatha.elephants' farm : ça-gratte
elephants' farm : ça-gratteTembo : On est assez intelligent dans la famille hein ! On utilise des outils et on a conscience de nous, comme vous les humains. Comme vous ne nous parlez pas souvent directement un scientifique de chez vous nous a fait passer ce que vous appelez le test de Gallup.            
Moi : Ah oui, avec le miroir...
Hayha : Oui, quand on me fait un dessin sur le front et qu'on me file un miroir je reconnais mon image, je vois qu'il y a un changement : le dessin... Pour signaler aux humains que je le vois je passe ma trompe dessus.
Tembo : La trompe sert à prendre, à toucher, à sentir bien sûr mais aussi à amener l'eau à la bouche. Je précise que c'est le prolongement de mon nez : je ne bois pas avec ma trompe comme le croyaient certains "bouffons" (allusion à Buffon, de l'académie des sciences en 1739, qui avait affirmé que les éléphanteaux tétaient avec leur trompe !). Je peux aspirer l'eau dans les 2 tuyaux de ma trompe, et je prends rien dans le nez parce qu'ils se rétrécient avant la cavité nasale !
Moi : Quand je t'ai vu boire Tembo ça n'en finissait pas, j'ai voulu compter combien de fois tu mettais la trompe à la bouche j'ai arrêté à 20 car je voulais aussi regarder les hippopotames flotter sur le marais !éléphant : trompe

Tembo : Eh oui quand j'arrive au fond du cratère j'ai déjà marché pas mal, n'oublie pas presque 150 litres par jour t'as dit Hatha ! C'est hyper bien pour l'eau et la verdure ici !
Moi : Je vois encore des différences entre vous. Toi Hatha ton dos est bombé et toi Tembo il est concave et puis votre tête est différente.éléphant : dosHatha : Ouais, ma tête a deux bosses pour laisser la place à mon énorme cerveau !éléphant : bosses sur la tête

éléphant : tête








Tembo : Peuf, tu sais bien que la taille du cerveau n'est pas en rapport avec l'intelligence ! Ceci dit c'est vrai qu'on a le plus gros cerveau de tous les mammifères. Bon mais si on compare la taille de notre cerveau à notre masse corporelle, on est perdant, la gagnante c'est la souris !
Moi : Eh, sur cette photo-là je vois une énorme défense !
Tembo : Lui c'est Hanno, le plus vieil éléphant que je connaisse dans le volcan. Il s'est cassé une dent en combattant un autre grand mâle mais il a gagné. Mais ça ne l'empêche pas d'avoir encore du succès auprès des femmes ! Je me demande même si c'est pas pour ça qu'elles le choisissent : il est encore en pleine forme pour se battre alors qu'il a dépassé les 60 ans, c'est bon pour la descendance ça... Tu sais que les femmes sont terribles hein, nous les jeunes on n'a aucune chance il faut avoir vraiment fait ses preuves pour être choisi et aller faire LA balade avec l'une d'elles ! Lui, regarde il a encore eu un fils cette année et là il s'occupe de son gamin de 4 ans !
Moi : Les bébés ne restent pas avec les mères ? Je pensais que les mâles étaient solitaires.
Tembo : Au cratère c'est spécial... Les femelles ne viennent jamais ici à cause des petits qui ne peuvent pas descendre ou grimper une côte pareille. Il n'y a que les hommes et quand un garçon est sevré son père lui fait découvrir le fond du cratère !
Moi : Je les ai photographiés, c'était très touchant ce vieux qui montrait à ce petit comment se débrouiller avec ces arbustes !éléphants : papa-et-bébé

(suite du jeu de comparaison éléphant d'Asie-éléphant d'Afrique dans le prochain article)

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 10:00

Jaipur sans les éléphants manquerait vraiment de charme...
Des associations essaient de les retirer du contact avec le public. Pourquoi ne pas plutôt être vigilant par rapport à leurs conditions de vie ? Les éléphants asiatiques sont moins menacés de disparition que les éléphants africains parce qu'ils sont presque tous domestiqués !
Je suis allée jouer "Tintin petit reporter" pour recueillir le point de vue des concernés : les éléphants eux-mêmes...
Je vous présente donc Hatha : (par respect de la vie privée les noms des interviewés ont été modifiés)
éléphant : Hathi— La première question qui me vient quand je vois un éléphant c'est quel âge peut-il bien avoir ?
— Moi j'ai 15 ans. Je suis adolescente. Le patron m'appelle "mon bébé" ! Chez nous, plus on est vieux, plus on est grand. On grandit tout au long de notre vie.
— Tu es née dans cette ferme ?
— Non, j'ai été adoptée ici à 4 ans. Le patron m'a achetée à la grande foire de Sonepur dans le Bihar. J'étais juste sevrée. On était plus de 300 de tous les âges. J'avais jamais vu autant d'éléphants, trop canon ! Ni autant d'humains d'ailleurs ! J'arrivais juste de la forêt où des hommes montés sur leurs éléphants étaient venus me prendre. Les fermes ne font pas de reproduction, élever des bébés est trop long et coûte trop cher.
— Donc il y a encore des éléphants sauvages en Inde ?
— Oui, mais rien à voir avec il y a 100 ans. Ma grand-mère racontait qu'il y avait des éléphants sauvages partout en Inde. Maintenant les endroits où nous vivons sauvages se sont rétrécis à une zone à l'est et une dans le sud. Les humains arrachent de plus en plus de forêt pour s'installer.éléphant d'Afrique : mâle Je me souviens encore des jours entiers passés à marcher derrière ma mère à la recherche de nourriture. Moi je tétais mais pour un adulte faut 200 kg de végétaux et 140 l d'eau chaque jour.éléphant d'Afrique : boire Tu vois la quantité ! et pour me fournir mes 11 litres de lait par jour ma mère devait manger encore plus... Les endroits à nourriture étaient tout petits, pour aller ailleurs il fallait passer dans des villages humains. Si on mangeait leurs récoltes on se faisait tirer dessus ! J'ai vu ma mère et mes tantes piétiner des hommes qui s'en prenaient à nous les bébés...
— Tu préférerais vivre dans la fôret ou comme maintenant dans une ferme ?
— Waw la question, pas facile...
Au début c'était hyper dur, tu sais dans la forêt on vivait toutes ensemble : ma mère, mes soeurs, mes tantes et mes cousins et mes cousines. Tout le monde me dorlotait. J'aimais surtout ma soeur plus âgée qui s'occupait beaucoup de moi. Mais ma race est domestiquée depuis 4 500 ans dans ce pays ! Un peu comme le cheval chez toi ! J'ai toujours vécu en sachant que j'irais peut-être un jour chez les humains. Ma cousine a été prise en même temps que moi, elle travaille dans un temple à Jaipur. Elle est vénérée comme le dieu Ganesh.
À la réflexion ça me plait bien d'être ici.Le premier éléphant J'aime trop faire la route d'Amber fort et puis rencontrer tous ces touristes qui ont à la fois envie et peur de monter sur mon dos, trop mort de rire. Je sais que tout le monde n'a pas une si belle vie... On m'a dit qu'à 55 ans je serais à la retraite et qu'on me renverra en forêt. Je sais pas si c'est possible. Toute seule là comme ça. Ch'ais pas si je saurais...
— Tu vas à Amber tous les jours ? Vous y allez tous ?
— Nan ! J'y vais pas tous les jours, y'a plein d'autres endroits où je suis demandée. Par exemple hier j'étais à un mariage ! T'aurais vu comment j'étais caparaçonnée ! La super classe. Il y avait 5 éléphants et 10 chameaux aussi. Les autres éléphantes avaient le visage décoré comme pour elephant-festival.elephant-festival
elephant-festivalNos mâles ne peuvent plus aller à Amber fort. Il y a eu des accidents parce que y'a des mahut qui sont de faux mahut qui savent pas de quoi on a besoin, qui savent pas nous nourrir correctement voir qui nous frappent même. Un éléphant qui a faim ou qui est malmené, ben... comme tout le monde, on n'aime pas ça quoi. Si tu a lu ou vu "De l'eau pour les éléphants", tu vois ce que je veux dire. Il y a même des éléphants à qui on donne de l'alcool... Bon, on aime bien les fruits fermentés. Déjà dans la forêt, on recherche ça. Mais c'est comme les humains quand on abuse, ça joue sur l'humeur ! Il y a aussi et surtout l'histoire du musth.
— C'est quoi le musth ? c'est la période du rut ?
— Oui, enfin non, pas tout à fait... Les mâles en période de musth deviennent très agressifs. Ils ont plus de testostérone à ce moment-là c'est vrai mais c'est en hiver et ce n'est pas lié au cycle des femelles. On a vu des mâles en musth attaquer des femelles. Mon mahut attache le mâle de la ferme très solidement et ne lui donne pas à manger pendant 7 jours et ça passe mais il ne faut pas le faire travailler sinon il pourrait même attaquer le patron. Nous on le sent à fond, de très loin. Les humains non, mais ils peuvent le voir parce qu'à ce moment les mâles ont un produit spécial sécrèté par des glandes près des tempes et ça leur coule sur le visage, on dirait du goudron.
— J'avis jamais entendu parler de ce phénomène... Tu sais combien il y a d'éléphants à Jaipur ?
— Ch'sais pas trop. J'ai entendu dire qu'il y a une vingtaine de fermes en tout dans la ville. J'en connais 5 dans le coin, avec 5 ou 6 éléphants chacune.La première ferme d'éléphants— La première fois que j'ai visité une ferme d'éléphants je pensais arriver dans un endroit hors de la ville avec des bois autour, un peu comme une ferme occidentale avec des prairies pour les animaux. J'ai été très surprise d'arriver dans une rue de la ville et de voir juste une cour de maison avec un espace cimenté et un hangar !
— Eh oui, la nourriture est livrée comme pour les buffles et on vit en ville avec la famille du patron. Il y a 2 fermes où je suis contente de pas y être : les patrons pensent qu'à l'argent. Ils économisent sur la nourriture et il ont aucune affection pour les éléphants comme j'ai ici. Pour moi l'espace n'est pas indispensable du moment que je suis nourrie suffisamment mais si je ne suis pas en contact avec de l'eau tous les jours ça c'est terrible. Ma peau est fragile, j'ai besoin d'être arrosée d'eau et de m'asperger deterre ou de poussière pour la protéger. Je tiens ça de mes ancêtres aquatiques parait-il.éléphant : toilette (jaipur-ferme) J'aime bien faire ce que je fais parce que j'aime bien mon mahut. Les chevaux que je rencontre dans les mariages et même les dromadaires c'est pareil. Ils sont fiers d'être avec leur patron. Je sais qu'en Afrique les éléphants sont presque tous sauvages mais ici c'est depuis toujours qu'on vit avec les humains.
— Tu connais des éléphants qui font autre chose que les touristes et les mariages ?
— Mouais, j'ai déjà rencontré des bûcherons. Ils bossent en forêt. Ils peuvent passer là où des tracteurs ont du mal. Comble de l'ironie : ils aident à la déforestation alors que c'est ça qui menace notre survie...
Tiens si tu peux dans ton enquête, renseigne-toi pour savoir où j'irai quand je ne pourrai plus travailler... Et puis va voir les copines au festival, c'est super beau, moi je suis encore trop jeune pour être présentée.elephant-festival— Je me renseignerai pour ta retraite, promis. Tu veux bien poser pour des photos ? Je voudrais montrer à mes lecteurs les différences entre toi et un de tes cousins africains que j'ai rencontré en Tanzanie.
— Cool ouais. Tu me montreras les articles ?...

(à suivre)
Pour ceux qui veulent se mettre à l'hindi, éléphant se dit "Hathi" comme dans Colonel Hathi si vous avez lu ou vu "le livre de la jungle".

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 13:31

                 LE DERNIER NÉ DE LA BANDE-À-PETER
           SURVIT À UNE NUIT SEUL
            DEHORS SOUS LA PLUIE
rescapé !                   Celui que nous surnommerons désormais "Wonder paonneau"
                        attendait sa famille ce matin à l'entrée du poulailler.


Beaucoup de soleil au printemps mais l'été 2011 fut gris et humide. Les paonnes se sont mises à couver très tard, mi juillet au lieu de juin. Les 1e bébés sont donc nés mi août et les derniers début septembre. Nous les avons étiquetés "wintre-paons" : dans ma Flandre natale on dit que les chatons nés à la fin de l'été sont des "wintre-cats" et resteront chétifs toute leur vie. Les petits nés au début printemps par contre ont tout l'été pour être bien nourris et s'assurer une croissance vigoureuse.
De nos wintre-paons 2011 seuls 5 ont survécu, 3 nés en août et 2 nés en septembre, 5 mâles pour ce qu'on a cru distinguer pour l'instant (les petits mâles ont très vite de grandes plumes marron sur les ailes mais elles restent cachées sous les autres plumes, il faut bien observer, dans quelques mois elles apparaîtront davantage et on sera sûrs). Les 2 derniers sont particulièrement petits même s'ils mangent tous les jours quelques croquettes pour chats qui leur garantissent un bon apport en protéines.
Rémi en rentrant tout le monde dans le poulailler a remarqué l'absence d'un bébé mais après l'avoir cherché un peu partout il a pensé qu'il n'avait pas survécu à la journée passée sous la pluie dans l'herbe mouillée.
Des cris de détresse l'ont réveillé le matin et il a découvert le rescapé appelant désespéremment sa mère et son frère devant le poulailler fermé ! Il était totalement sec ce qui signifie qu'il a réussi à se mettre à l'abri seul, ne rejoignant pas les quelques mâles dormant sur la passerelle malgré la grisaille.

      Blanc est maintenant sûr d'avoir une descendanceplume-blanche

Depuis que la bande-à-Peter vit au hameau tous les bébés étaient "bleus" comme Peter et les femelles. Nous avons remarqué une plume blanche sur un des paonneaux nés en août 2011. Il y aura donc un "arlequin" en 2012.
Vous pourrez suivre l'évolution de son plumage en même temps que nous...

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 19:34

Un peu d'Histoire...jaipur gateNous visitons la vieille ville : Pink city. Entourée de murailles, on y entre par une des 8 portes. Comme je me suis renseignée avant, je fais la maligne et j'explique :
— On dit "la vieille ville", mais elle n'a même pas 300 ans. Pour une ville c'est rien, des villes comme Paris ou Toulouse ont plusieurs milliers d'années.
Avant, c'était Amber qui était la capitale du royaume Kachhwaha, Jaipur n'existait pas !.
— C'était quand le royaume Kachhwaha ?
— Tu sais que l'Inde a été occupée par les anglais. C'est au moment de l'Indépendance en 1947 que le pays a été divisé en états mais avant ça il y avait plein de petits royaumes. La principauté qui correspond à Jaipur maintenant date de 1093, ça s'appellait Dhundhar et Amber était sa capitale.Amber-fort Jaipur n'existait pas. Les mahârâjas de "Dhundhar-Jaipur" appartiennent au clan Râjput Kachhwâhâ, ils disent descendre de Râma.
— Mais Amber c'est juste à côté pourquoi ils l'ont pas agrandi plutôt que d'en faire une nouvelle ?
— La population augmente et à cause des montagnes il n'y a pas assez de place pour agrandir Amber et pas de possibilité de stocker l'eau... Jai Singh II décide donc de bouger la capitale d'une dizaine de km. Il est parti de rien, juste l'emplacement d'un pavillon de chasse. Il était passionné d'architecture. Pour te situer dans le temps il y a eu 9 rois entre lui et SMS le mari de Gayatri Devi ! Il dessine les plans de ce qui sera Jaipur : six blocs séparés par de larges avenues, en respectant les principes du Vastu Shastra, l'équivalent du feng shui chinois pour les indiens qui veulent construire en harmonie avec les divinités de la terre, du ciel, de l'eau, du vent, de l'univers.
— Pourquoi il a tout peint en rose, tu le sais ?
— Au départ la ville était dans les tons gris. C'est seulement en 1876 qu'elle a été peinte en rose, pour souhaiter la bienvenue au Prince Albert mari de la reine Victoria qui venait en visite à Jaipur...
palais-des-ventsCe qui est le plus impressionnant c'est le palais des vents (un peu de hindi : mahal=palais, hawa=vent), les guides le présentent toujours photographié de face. Pris de dos on comprend mieux à quoi il servait : ce n'est qu'un immense paravent pour les princesses qui devaient respecter le purdah.jâlî

Uttar pradesh Agra : jâlî-taj













Elles pouvaient voir la rue sans être vues et la façon dont c'est construit amène de l'air frais derrière les jâlîs.

Un touriste me disait "c'est même pas rose" mais Toulouse non plus à ce compte là, on dit rose pour la couleur des briques à Toulouse et rose pour la couleur des enduits à Jaipur. C'est plutôt saumon, moi je trouve ça très beau.
Ce n'est malheureusement pas toujours bien entretenu : les habitants de ces vieux bâtiments vivent là de génération en génération et n'ont souvent pas les moyens de conserver en état ces magnifiques maisons. Nous avons été invités dans une de ces vieilles maisons : des gens très pauvres... Ils avaient mis du lino sur le sol d'une chambres garnies de colonnes majestueuses, une palette de bois clouée maintenait fermé une petite fenêtre sculptée et ornée de magnifiques volets... Nous étions assis sur des sièges de jardin "modernes", en plastique délavé...rue de Pink-city(à suivre)

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 22:55

Zoé a trouvé un livre en français dans une petite boutique de la vieille ville :
Enchantée par sa lecture :
— Il faut que vous lisiez "Une princesse se souvient". Ça raconte l'histoire de la dernière vraie maharani de Jaipur et c'est elle-même qui l'a écrit !
Sylvie : Pourquoi la dernière ? Il y a encore des maharanis à Jaipur, preuve : un 2e drapeau flotte sur le palais de la lune quand la famille royale est chez elle.le palais de la lune— Oui mais depuis 1971 officiellement il n'y a plus de titres ou de privilèges en Inde donc les maharajas et maharanis ça n'existent plus...
— Ah bon ?
— Oui, j'ai appris que c'est Indira Gandhi qui a aboli tout ça. Au nom de l'état bien sûr mais en fait aussi à titre perso parce qu'un jour elle s'est retrouvée en concurrence politique avec cette dernière maharani en question. Elle a pas apprécié parce que les gens avaient massivement voté pour la reine et pas pour elle... Elle a mis Devi et son beau-fils Bhawani en prison pour une sombre histoire de fraude financière montée de toutes pièces je pense... Le beau-fils c'est celui qui devrait être maharaja maintenant, c'est aussi un Singh comme tous les rois de Jaipur. Singh quelque chose. Bref pour vous dire que puisque le roi ne peut plus normalement porter ce titre, sa femme n'est donc pas une maharani, donc la dernière vraie c'est Gayatri Devi. La famille qu'on ne peut donc plus appeler royale habite quand même encore le Palais de la lune. Du moins dans les étages. Le rez-de-chaussée c'est un musée.
— Je croyais que c'était les sikhs qui s'appelaient "Singh"... Les maharajas de Jaipur, ils ne sont pas sikhs.
Enoch : Non mais "Singh" c'est courant comme nom chez les rajputs.
— Ouais et Gayatri Devi a fait à l'époque la couverture de Vogue ! Il parait qu'elle était super belle. C'était son palais perso le Rambagh palace où vous m'avez emmenée déjeuner.rambagh-palace : petit-déj
Et l'hôpital qu'on a vu "SMS hospital", SMS c'est les initiales de son mari Sawai Man Singh, il a beaucoup modernisé Jaipur.
Il a soutenu Devi quand elle a voulu émanciper les femmes de Jaipur. Au début, ses 2 premières épouses ne voulaient pas sortir du zenana, le quartier réservé aux femmes dans le palais, un genre de harem. Quand des dignitaires de Jaipur venaient au palais, Devi insistait pour qu'ils viennent avec leurs femmes mais ça ne marchait jamais ! C'est là qu'elle a compris qu'en fait, les familles riches sont les plus traditionnelles et elle a eu l'idée de faire une école pour les jeunes filles issues de ces milieux. Et là ça a donné. Elles sont devenues scientifiques ou médecins... elles se sont émancipées.

Mais bon vous savez comme c'est pas encore gagné pour les femmes d'ici !

— Tu sais que le purdah, la loi d'isolement des femmes a été créé pour soit-disant protéger les femmes de la concupiscence masculine !

city-palace




city-palace : porte-du-paon

















Du coup Zoé se passionne pour Citypalace et surtout le Chandra Mahal, Palais de la lune, où vivait il n'y a pas si longtemps encore la princesse : née en 1919, Gayatri Devi est morte en 2009.

D'ailleurs maintenant quand quelqu'un vient visiter Jaipur elle adore lui faire faire le tour de ce qu'elle aime !
Gaitor cénotaphe royalLe beau-fils de Devi, Bhawani Singh est mort en avril 2011. Il aura sans doute une châtri à Gaitor comme tous les autres rois. Gaitor est le site du complexe funéraire des maharajas. Il est situé sur la route entre Jaipur et Amber, au pied de la colline de Nahargarh. Chaque raja a le sien sculpté en fonction de ses goûts. Ils sont en marbre blanc, celui de Jai Singh qui a créé la ville est orné de sculptures de paons, je ne sais pas si un nouveau est construit pour Bhawani Singh, il faudra que nous allions voir... Les cénotaphes dédiés aux maharanis de Jaipur sont également construits pas loin.

Le nouveau maharaja, petit-fils de Bhawani Singh qui n'avait qu'une fille, s'appelle Singh Maharaj Padmanabh Kumar.  Enfin celui qui devrait porter le titre de maharaja s'il existait encore des titres en Inde... Il est né en 1999 et tout le monde continue à dire "le maharaja" !

(à suivre dans "Jaipur me voilà ! "part 3)

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 22:37

me voilà !Un jour, comme ça, nous décidons de visiter l'Inde sans nous rendre compte de l'énormité du pays.
Après la kumbha mela (loin, loin du Rajasthan, mais en ce temps-là on est des fans du train de nuit et on ne se rend pas compte des distances !) nous allons à Jaipur. Nous y restons 8 jours pendant lesquelles nous rencontrons un jeune gars, Raj, qui nous guide pendant tout notre séjour.
Et sans trop savoir pourquoi (nous sommes sans doute victime d'un phénomène propre à l'Inde parait-il : on a envie de revenir même quand on s'est juré que c'était la dernière fois), nous prenons l'habitude de revenir en Inde tous les ans. Une fois le sud, ou le nord, l'est et l'ouest, (t'as oublié le centre Enoch ! eh oui c'est vraiment grand...). Rémi nous a accompagnés pour le circuit Kolkata-Bodhgaya-Varanassi pendant lequel nous concevons le premier projet "Voyage-Autrement".
Maintenant, c'est au tour de Zoé pour un retour au Rajasthan parce que si on veut du pittoresque, l'idée qu'on se fait de l'Inde des maharajas, des hommes en turban, des éléphants... c'est là qu'il faut aller.
À notre arrivée en gare de Jaipur, je repère un chasseur de touristes qui, comme ils le font tous, saute devant les fenêtres du train pour repérer son gibier. Dans ma tête, une lumière rouge s'allume. Dans la cohue pour descendre du wagon, j'entends "Riksha sir ?" je me retourne et sans surprise, je reconnais le gars.
— Riksha ? T'es rikshavala toi ? Habillé comme ça ?
car bizarrement, il est sapé avec des fringues de marques. Re-lumière rouge.
— Yes sir, I'm riksha vala.
— Mouais ben, on verra quand on sera sur le quai.
— Je vous aide pour votre sac ?
— Ceeertainement pas !
Peut-être qu'avec la cohue il va nous lâcher... mais non, arrivé dehors, il est toujours là derrière moi. Le temps de nous réunir avec Sylvie et Zoé, de mettre tous les sacs ensemble, de vérifier que tout est là (c'est très important quand on sort d'un train de nuit car un jour Enoch était en chaussettes ! quelqu'un lui avait chipé ses chaussures, Zoé comme c'était sa première fois "au pays des gruts" a eu peur pour lui, genre il peut attraper une infection sur ces routes dégueu'. Pour se rassurer,  elle a voulu aller avec lui acheter de nouvelles sandales tandis que je gardais les sacs à la gare. Ne faites pas ça non plus dans une gare de campagne, ne restez pas seule, au bout de quelques minutes vous vous retrouvez entourée d'hommes qui vous dévisagent, sans bouger, au bout de 30minutes vous commencez à flipper sans trop savoir pourquoi !). Donc je (Enoch) reprends, on est sur le quai et nous nous posons l'éternelle question de tout voyageur : Bon et maintenant ?
Preuve que c'est bien un pro, le gars est toujours là et il nous repropose ses services. Je me tourne vers Sylvie "Il me suit depuis que je suis sorti du compartiment et il est trop bien habillé laisse tomber, c'est un commission-man voir un lapka".
S — Ouais mais bon, on est trois, on connait l'hôtel où on va et après 6 h de train hein, j'ai pas trop envie de perdre du temps.
Z — D'accord avec mum, je l'avais vu aussi à la fenêtre, on prend celui-là et basta.
— Ok... Comment tu t'appelles ?
— Ricky
C'est ça Ricky, et moi je suis Homer Simpson. Re-re lumière rouge.
Nous suivons donc Ricky jusqu'à son riksha. Nous partageons les bagages et les personnes entre lui et un autre gars qu'il nous présente, ééévidemment, comme son frère et bien sûr en cours de route, il nous explique que l'Evergreen où nous voulons aller a changé. On pense à un tourist trap et on y va quand même mais en effet, l'hôtel est totalement différent, un nouveau trop haut de gamme pour notre bourse et l'ancien tout délabré ! Of course Ricky connait mieux !
Débarquement, discussion, visite, négociation... Nous finissons par accepter la place parce que trop marre de bouger et puis c'est pas mal situé.
Voilà Enoch (j'ai fait que rajouter les "petites choses" entre parenthèses...) vous a décrit le début de notre relation avec celui qui en réalité s'appelle Salam mais un nom musulman il craint que ça le fasse pas pour les touristes !
Salam est le fils aîné d'une grande famille chez qui nous mangeons le meilleur poulet-chapati de toute l'Inde.

                      La seule chose qu'on laisse ce sont les os, merci à toutes tes soeurs Salam !
poulet chez SalamIl est aussi connu partout comme le loup blanc et sa bande peut nous dégoter en quelques heures tout ce que nous voulons et ce à des prix imbattables ! C'est comme ça qu'on adoptera finalement cet hôtel comme QG définitif quand nous sommes à Jaipur.
Quant à Ricky-Salam, il nous accompagnera dans l'usine de textiles, véritable caverne d'Ali Baba pour les tissus

                           Jaipur est LA ville des tissus imprimés à la main.
                Les 2 endroits les plus réputés sont Sanganer tout près de Jagatpura
                                 et Bagru
sur la route de Pushkar.
                Quand l'impression est finie on ne voit absolument pas les raccords.
wood blocks et il nous amène 3 jours dans le Shekhawati et à la ferme des éléphants (voir les prochains articles)... Par la suite il nous aidera dans l'achat de notre propre ricksha mais ça vous le savez déjà...

                Nous achetons des oeufs en pierre (quartz, jade...) pour la sexologie au hameau.
                                      La bande-à-Salam a fait le tour des revendeurs
                              et a réussi à les faire percer pour y passer une cordelette.
                         Les pierres importées qu'on trouve en France sont passées à l'acide
                                           
ce qui détruit toutes leurs propriétés.
                             (obligation douanière quand on en fait un commerce intensif) 
                                           Les miennes sont brutes de tout traitement !
négociation avec Salam : oeufs de pierre(à suivre dans "Jaipur me voilà" part 2)

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 19:28

                           En Inde, un uniforme pour éviter les distinctions riche-pauvre.
        Mais personne n'imagine que riches et pauvres sont égaux devant l'éducation !

enfants : école de garçons

Chez nous on demande à ce que chaque enfant soit vu comme unique. Difficile avec les suppressions des postes spécialisés, classes chargées et toujours un seul instit' !
Je suis contente
d'avoir pris ma retraite d'instit "en avance". J'écrivais ça récemment sur Facebook à la suite d'une histoire humoristique comparant les relations parents-enfant-instit en 201 et en 1971 :
"Michel doit aller dans la forêt après la classe. Il montre à Jean son couteau avec lequel il pense se fabriquer un lance-pierre.
1971 : Le directeur voit son couteau. Il lui demande où il l'a acheté pour aller s'en acheter un pareil.
2011 : Le directeur ferme l'école en catastrophe. Il appelle la gendarmerie. On emmène Michel en préventive. TF1 présente le cas aux informations en direct depuis la porte de l'école. Franck et Marc se disputent. Ils se flanquent quelques coups de poing après la classe.
1971 : Les autres les encouragent. Marc gagne. Finalement ils se serrent la main et ils sont copains pour la vie.
2011 : L'école ferme. TF1 proclame la violence scolaire. France Soir en fait sa première page et écrit 5 colonnes sur l'affaire. Au CE1 Jean tombe pendant la course à pied. Il se blesse au genou et pleure. Son instit Jocelyne le rejoint, le prend dans ses bras pour le réconforter.
1971 : En deux minutes Jean va beaucoup mieux et continue la course.
2011 : Jocelyne est accusée de perversion sur mineur. Elle est mise à pied et écopera de 3 ans de prison avec sursis. Jean va de thérapie en thérapie pendant 5 ans. Ses parents demandent des dommages et intérêts à l'école pour négligence et à la prof pour traumatisme émotionnel. Ils gagnent les deux procès. La prof, au chômage et endettée, se suicide en se jetant d'en haut d'un immeuble.
Plus tard, Jean succombera à une overdose au fond d'un squat."

Les relations instit'-parents-enfant sont primordiales pour l'enfant. Si les parents ne font pas confiance à l'enseignant, aucun apprentissage ne passera vraiment quelque soit la compétence de l'instit'...

Le vrai problème est que de nos jours trop de vulgarisation tue la vulgarisation. Les magazines ont trop parlé de ce qui commencent par psy, la télé a trop souvent mis sur le tapis la notion de traumatisme psychologique. Tout cela augmente la peur de reproduire ce qu'ont fait les parents, la peur de passer pour un agresseur d'enfant voire un pédophile, tout cela, plus un tas d'autres bonnes raisons, font oublier à certains les règles essentielles du bon sens et deviennent de mauvaises raisons. Et puis, personne n'a envie de se pencher sur soi. Beaucoup de parents, souvent trop jeunes, secrètent tellement d'anxiété qu'ils ne font plus confiance à personne et en même temps n'arrivent plus à assumer leur vrai rôle de peur de mal faire. Françoise Dolto, cette merveilleuse observatrice de l'enfance et de l'adolescence, parle de cohérence et d'attitude éthique. Ses dires et écrits sont souvent repris mais évidemment, sortis de leur contexte, on leur fait dire tout et n'importe quoi ! Récemment, dans une salle d'attente, j'ai lu un article où il était question de la nudité des parents par rapport aux enfants. Des pédiatres criaient au scandale et au traumatisme durable pour, en gros, expliquer aux parents le danger de prendre son bain avec un bébé de plus de 2 ans et bla et bla et bla ! J'avais du mal à tenir sur ma chaise. Pour appuyer leurs dires, ils citaient Françoise Dolto. Je n'avais pas le souvenir qu'elle ait eu des paroles de ce genre mais bon, histoire d'être sûre, j'ai quand même attendu d'être à la maison pour vérifier les sources. C'était bien ce que je pensais : cette brave femme n'a jamais été scandalisée de la nudité des parents devant les enfants mais a juste conseillé "cohérence et éthique"... Je me demande si le journaliste et les pédiatres cités ont ouvert un jour un livre de Dolto... J'ai regardé sur internet et j'ai découvert ces mêmes extraits de F Dolto repris dans plusieurs articles ou sites, dont une pub pour des vacances naturistes !
Ça m'a donné l'idée de demander à Pascal un ancien élève de "l'école des arts de l'amour" de parler de son expérience. Voilà un témoignage de ce que j'appelle une vraie "cohérence et éthique" avec écoute de l'envie des parents et de celle des enfants (les noms sont changés par discrétion) :
"Lorsque nous avons décidé de passer des vacances naturistes, Louis avait 14 ans, Vincent 12 et Tom 9 ans. Nous avons d'abord emprunté une vidéo à la médiathèque sur le naturisme. Cette vidéo était très bien faite, nous l'avons montrée aux enfants et nous leur avons demandé leur avis. Tom était enthousiaste, Vincent un peu inquiet et Louis avait l'air de s'en foutre complètement.
Nous décidons donc de réserver une semaine au Village de S. Vincent et Tom se sont intégrés tout de suite. Tom était à poil avant même d'arriver au village. Louis n'a jamais voulu sortir du mobil-home. Nous ne l'avons jamais obligé. Il a même gardé son caleçon toute la semaine. C'était pour lui la mauvaise période. Ce n'est certainement pas à 14 ans qu'il faut commencer ce genre de pratique. Par la suite, il n'est plus venu avec nous.
Pour les deux autres, durant 3 ou 4 ans, le séjour au Village de S. a toujours été un bon moment. Dès la deuxième année, nous avons "embrigadé" nos amis qui ont deux filles (un peu plus jeunes que nos garçons) et un garçon. Apparemment, ça n'a posé aucun problème aux garçons comme aux filles de se trouver nus en présence des autres. Ils s'éclataient surtout dans leur liberté (sauter depuis les rochers à la rivière, aller à la piscine, et surtout se sentir libres de faire tout ce qu'ils veulent tout seuls...).
Je n'ai jamais senti aucune gêne de leur part. Ils ont cependant mis un paréo autour de la taille à l'adolescence. Cette pratique est toujours tolérée pour les ados dans les centres naturistes (sauf les endroits de baignade -plage et piscine- qui sont strictement naturistes). Je crois qu'en ce qui concerne les miens, c'était plus pour faire comme les autres quand ils étaient en bande...
J'avais lu aussi un article dans un ancien Psychologies-magazine sur le naturisme, je ne sais pas si c'est le même qui t'a fait réagir. Il me semble me souvenir que la femme qui témoignait disait qu'il y avait dans son cas une obligation de venir faire du naturisme, avec une sorte de dénigrement de sa pudeur qui pouvait être tournée en ridicule. Le résultat donnait une image bien triste et très faussée des naturistes.
Pour notre part, nous n'avons jamais obligé nos enfants et ça a très bien marché. Maintenant, ils ne viennent plus avec nous, mais c'est pour d'autres raisons (ils préfèrent partir avec des copains, ils trouvent les activités proposées au Village naturiste moins intéressantes, etc.). Mais Tom envisage de proposer éventuellement ses services à l'un des restaurants là-bas un été..."
Cohérence et éthique.
En fonction des vrais ressentis perso. Non imbibés de croyances et de messages tout faits ! Et prise en compte des ressentis de chaque enfant vu individuellement comme une personne à part entière.

Ce qui me plait surtout dans ce témoignage c'est d'y percevoir la notion de famille : 2 adultes et 3 enfants c'est-à-dire 5 individus tous les 5 différents, les 2 adultes ont une envie commune et ils mettent en place la façon de la proposer à leurs 3 enfants. Ensuite les parents observent, écoutent et agissent en fonction de chacun.
Beaucoup de parents mettent en place plus ou moins bien une pratique éducative soit seul(e) soit à 2, si le couple sait en discuter ce qui n'est pas toujours le cas, mais les enfants sont absents de cette discussion. Du coup les enfants subissent une éducation qu'ils ne comprennent pas, qui manque souvent de cohérence et donc ils finissent par la rejeter. Si même dans les familles on n'arrive pas à "personnaliser l'éducation" comment peut-on le demander à l'école !

J'ai pris l'exemple de la nudité car je venais d'être scandalisée par cet article mais ça s'applique à tout.                        

                            En Inde les adultes ont beaucoup de difficultés avec la sexualité
                         par contre la nudité des enfants ne posent de problème à personne. 

(à suivre dans "du côté des enfants" article 6)
 

J'ai supprimé la photo du gamin nu car des pervers  sexuels l'ont piquée et mise sur internet !

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