La vache, en fait le zébu à cette époque là, a été domestiquée en Inde, elle y est animal sacré pour son lait source de protéines. Encore aujourd'hui, dans les
quartiers résidentiels et en plein coeur des plus grandes villes, les maisons abritent La vache domestique !
J'ai assisté à une naissance en direct un jour en allant faire mon marché.
Les vaches et taureaux circulent un peu partout.
Les plus pauvres n'ont pas les moyens de se payer une vache... ils ont des moutons ou des chèvres. Pour le lait essentiellement mais les musulmans utilisent aussi leur viande.
Je suis allée route de Delhi le jour de l'aïd photographier le plus grand marché de Jaipur :
En ville tous les bovidés se nourrissent des restes
aux alentours des poubelles
et leurs patrons rajoutent des feuillages
coupés sur les arbres du bord de la route
ou, plus rare, achetés aux marchands-ambulants.
Près de la maison, à Jagatpura, ce n'est plus la ville mais le désert, les moutons et chèvres des villages sont menés par un berger. "Le nôtre" n'a qu'un bras et parcourt toutes ces parcelles
mises en lotissements à bâtir qui ne sont que quelques unes à être occupées pour le moment. La nourriture est maigre, l'ombre rare, donnée seulement par les acacias (Acacia nilotica) que nous surnommons les "arbres à chameaux" car
ils sont tellement épineux que seuls les chameaux et les chèvres s'y risquent. Bizarrement, ces acacias sont traditionnellement saccagés par les bergers eux-mêmes. Ils les ébranchent entièrement
pour que ses bêtes puissent consommer les feuilles. Parfois plusieurs arbres par jour. Ils n'y pensent apparemment pas mais le problème des épines est le même une fois les branches coupées ou sur
pied, non ?
Les moutons broutent 4-5 feuilles et passent à autre chose ! Les chèvres préfèrent tendre le cou pour attraper les feuilles des arbres non coupés, si vous avez déjà observé des chèvres vous direz
"bien sûr"...
Résultat, les arbres se font rares, entraînant toute la chaîne : pas d'arbre = pas de feuilles recouvrant le sol, pas de terreau, pas d'autre végétation, rien pour retenir l'eau... Si on lançait
une action "Plantons des arbres" ici, ça ne donnerait rien, sans instruction pas de conscience dépassant l'individu lui-même et son profit immédiat. On essaye même pas d'en parler à qui que se
soit. On a juste dit à Grutinus "Dis-lui de laisser les 8 babul là autour de la maison pour qu'on ait l'ombre".
Tous ces constats, tous les jours, me renvoient à des croyances que j'avais sur l'Inde avant d'y vivre. Croyances basées sur les tantras originaires d'ici mais qui n'y sont depuis longtemps plus
d'actualité. Les indiens d'aujourd'hui, quand on leur parle de tantras font les mêmes confusions que les occidentaux, ils pensent dépravation sexuelle, pareil pour le kamasutra ! Il est vrai que
si un indien s'imprégnait de la vie du "roi soleil" avant de visiter la France de maintenant, il serait désappointé !