Des hommes masqués, déguisés en femmes passent dans les rues de Nagarkot. Comme les hijras en Inde, ils font peur. Les habitants ont tous donné de l'argent pour se garder du "mauvais oeil". La superstition est omniprésente au Népal comme en Inde. Les femmes peuvent être accusées de sorcellerie à tout moment... Elles sont d'ailleurs totalement absentes dans la rue à ce moment.
(Cet article est en lien avec les 2 précédents)
chiffres : 12 à 14 femmes indiennes meurent chaque jour parce que leurs maris estiment leur dot insuffisante, meutres essentiellement déguisés en incendies de cuisine...
EH BIEN NON !
Nous n'allons pas, nous ne pouvons pas rester tranquillement assis à énumérer tous ces scandales.
Putain de neutralité de la presse !!
Comme dans ses reportages animaliers où on vous montre froidement la vraie vie sauvage avec l'agonie pendant des jours du bébé kangourou abandonné.
Eh bien non, je ne vais pas vous raconter tout ça sans m'impliquer ! Comment ne pas s'exclamer : " Ah les enfoirés, ah les salauds ! "
Alors oui parlons-en des crimes d'honneur !
Définition généralement admise : meurtre prémédité d’une femme par sa famille ou sa communauté parce qu’elle est soupçonnée d’avoir commis une action considérée comme obscène. La femme est alors jugée coupable même sans preuves substantielles. Le meurtre prétend chasser la honte et maintenir l’honneur.
Ma définition : permettre à un frère, un père, un mari de massacrer volontairement sa sœur, sa fille, son épouse avec l'accord de la communauté !
Parmi les moyens de coercition les plus employés :
enfermées sans boissons ni nourriture, violées en groupe et en série, arrosées d'acide.
Même dans les façons de les éliminer, ils se comportent comme des salauds :
brulées vives (agonie consciente moyenne d'1 minute à plusieurs heures souvent non mortelle),
battues à mort (plusieurs minutes à plusieurs heures),
empoisonnées (agonie variable mais souvent plusieurs heures voir jours parce que poison non adapté),
étouffées (durée de l'agonie variable selon le procédé employé mais toujours plusieurs minutes jusqu'à plusieurs dizaines de minutes),
noyées (agonie consciente d'au moins 1 minute),
jetées sous un train (on le voit arriver de loin !!),
pendues (pendaison par hissement d'où agonie lente de 1 à 10 min).
Ils ne font même pas ça "proprement" : une balle dans la tête ou une dose létale de sédatif. Non, ils utilisent les moyens les plus crades entraînant de préférence le maximum de souffrances et au résultat souvent aléatoire.
Relisez bien les deux listes ci-dessus. Ce ne sont pas de simples mots.
Ce sont des actes perpétrés à l'encontre de femmes, de filles et de bébés.
Comment le vivriez-vous ?
Mettez-vous vraiment dedans, c'est à en faire des cauchemars.
Pendant longtemps...
Qui "ILS" me direz-vous :
ceux qui tuent et ceux qui ferment les yeux et ceux qui nient l'existence de ces pratiques, ils sont tous coupables.
Le prétexte de "c'est leur culture", ça ne tient pas dans un cas comme ça !
Pour ne pas focaliser sur l'Inde voici un témoignage de Biswokarma, dans le village de Pyutar au sud de Katmandou (Népal). Elle est de la communauté des dalits – les «intouchables» le dernier échelon de la hiérarchie des castes hindoues.
"Un groupe d'environ 35 personnes sont venues chez moi, ils m’ont enfermée dans une étable et m’ont forcée à manger des matières fécales et à boire de l’urine. Le lendemain, ils m’ont coupé la peau avec des lames. Je ne pouvais pas supporter la torture et j’ai avoué être une sorcière juste pour sauver ma vie."
Des centaines de femmes dalits sont victimes de faits similaires chaque année au Népal. La superstition et la discrimination fondée sur la caste demeure omniprésente dans ce pays comme en Inde. Les communautés continuent d’opérer sur les lignes strictes patriarcales, en dépit des efforts gouvernementaux. En Inde comme au Népal, tout conflit peut exposer une femme à des accusations de sorcellerie :
être de basse caste oui
mais aussi refuser les avances d’un voisin
et surtout défendre sa propriété. Les veuves qui ne renoncent pas aux biens de leur défunt mari sont particulièrement ciblées.
Les accusations sont lancées par un "ojha", chaman local ayant des "moyens magiques" pour identifier les sorcières. En fait, il les désigne sur demande, contre un bakchich (pot-de-vin : paiement, nourriture...).Que réserve l'avenir à cette petite népalaise ? Une fois mariée elle deviendra une belle-fille et sera donc au dernier échelon de la hiérarchie familiale. Elle sera la dernière à manger, devant parfois se contenter des restes. Même enceinte. L'été, quand la conservation des aliments est plus difficile à cause de la chaleur elle souffrira probablement de la faim. Et si son mari vient à mourir ? Sera-t-elle éliminée, accusée de sorcelleire ou devra-t-elle servir d'objet sexuel à un de ses beaux-frères ? J'espère que ce joli vêtement est symbole de haute-caste et qu'elle sera épargnée...
Un des derniers cas parlant de sorcellerie paru dans le journal "Aujourd'hui l'Inde" : en janvier 2011, le chaman de Shivni concocte une potion que les hommes font boire aux 30 femmes du village, le breuvage devant provoquer les aveux de celle qui est la sorcière. Quelle chance pour le village, aucun aveu, il n'y avait donc pas de sorcière à Shivni ! Par contre des femmes empoisonnées et hospitalisées il y en a 30 maintenant dont 5 frôlent la mort... Ces messieurs vont se retrouver bien seuls pendant quelques jours ! Les plus optimistes d'entre vous diront que ça les fera réfléchir...
Les condamnations contre les ojhas, quand ils sont jugés, excèdent rarement 6 mois.
Les femmes dont il s'agit ici n'ont absolument aucun moyen d'action. Elles pensent que c'est comme ça que les choses sont. Elles pensent que c'est partout pareil. Dans le monde entier. Les religieux (une autre sorte de pourris mais là tout le monde est dupe de tout le monde) leur disent que c'est l'ordre des choses éternel et immuable voulu par les dieux. Ces femmes ne vont pas demander secours, ni individuellement, ni collectivement et encore moins comme un peuple opprimés ce à quoi elles peuvent pourtant être assimilées de façon évidente. Elles ne savent même pas qu'un tel recours existe, n'oubliez pas qu'elles n'ont pas accès à l'information.
Que peut-on faire ?
Pourquoi pas la confiscation immédiate de toute autonomie ? Non, c'est justement contre la privation de vie autonome et de liberté que je me révolte.
Et pourquoi pas la peine de mort ? Non, bien sûr que non, on serait comme eux.
50 millions de disparues, c'est pas assez pour un massacre ? C'est une atteinte à l'intégrité de l'humanité. Là oui, il faut une intervention internationale. Là oui, je suis pour un déploiement de force pour stopper cette abomination.
Messieurs de l'Onu, faîtes intervenir les casques bleus et de façon réellement active. Comme une vraie force de police face à des terroristes et bien plus efficacement encore : ils SONT coupables. Tous coupables ! Avec application immédiate et sans autre jugement de la sanction maximale. Là au moins c'est pleinement justifié. Ils tuent impunément merde, rendez-vous compte quoi ! Ouvrez votre "âme" et ne me dîtes pas que vous pouvez vivre avec ça ! C'est quoi ces animaux qui torturent moralement et physiquement leurs femelles ?
Et qu'on ne me parle pas d'ingérence dans des affaires internes. Il s'agit toujours d'ingérence dans des affaires internes.
Évidemment, sur une population de plus d'un milliard, tous n'ont pas personnellement perpétré de crime. Après 8 ans de séjours dans le pays, je n'ai jamais été moi-même confronté au problème de façon directe : en tant qu'étranger je ne serai jamais intégré. Beaucoup de choses me sont cachées. Mais ayant vu comment circule la rumeur dans une ville de presque 4 millions d'habitants où nous pouvons rencontrer dans la rue de parfaits inconnus qui savent ce que nous avons fait la veille, je ne peux pas croire que les indiens eux-mêmes puissent n'avoir jamais assisté à un acte barbare envers une femme. Je ne suis pas sûr de pouvoir trouver un seul véritable innocent. Un qui ne soit pas au courant d'un crime ou d'un autre dans son voisinage immédiat... et qui a fermé les yeux.
Nous ne sommes pas juristes mais si tout ce que vous venez de lire ne répond pas à la définition de génocide et de crime contre l'humanité, qu'est-ce que c'est alors un crime contre l'humanité ?
Le gouvernement indien essaie de mettre en place des lois (vous verrez dans le tout dernier article de cette série : part 5) mais les traditions ont la peau dure ! Pour l'instant seules menaces et punitions exemplaires donnent de petits résultats...
Il y a d'autres pays où le viol n'est pas puni et où même c'est presque une institution. D'autres aussi où les femmes sont égales à des objets en pleine propriété d'un homme. Et d'autres encore où les femmes sont admises comme l'incarnation de satan. Encore une fois, je parle de l'Inde parce que je connais mieux. Nos écrits sont alimentés entre autre par les rapports d'Amnesty International et les articles de journaux comme "Aujourd'hui l'Inde", on vous invite à pianoter sur l'internet si vous voulez en savoir plus...
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(à suivre dans "Naître dans une rose en Inde article 4")