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  • : L'Inde autrement
  • : La vie au jour le jour en Inde et les voyages de connaissance de soi que nous proposons dans ce pays si différent de la France. La vie à l'écohameau de Barthès : tout ce que nous mettons en place pour y préserver l'écologie environnementale et favoriser l'écologie relationnelle.
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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 13:47

Kovalam : plage

Ce minuscule village du Kérala était, dans les années hippies, un point de rendez-vous important avant le départ pour le Sri Lanka (Ceylan jusqu'en 1972). Les habitants ont su réagir et s'ouvrir entièrement au tourisme.Kovalam : plage

Le bord de mer est une rangée d'hôtels et de restaurants servant essentiellement du poisson. Des centres ayurvédiques se sont ouverts un peu partout proposant médecine et massages.
Même les tailleurs se sont mis au goût "western" et proposent de copier "same same" n'importe quel modèle. Et c'est vrai qu'ils sont aussi pro que notre tailleur de Delhi dans Paharganj !

Tous les tailleurs indiens savent recopier un modèle simple, très peu s'attaquent à un modèle complexe, je n'en connais qu'un à Delhi et un à Jaipur, ce qui est minime comparé aux milliers de tailleurs que ces villes abritent ! Dans ce petit village de Kovalam nous en avons trouvé 2. L'un de ceux-ci est même un phénomène dans le genre : il sait faire quelque chose d'impeccable à partir d'un simple dessin, ce qui, vue la différence de représentation graphique entre occidental et indien est proprement incroyable.
Après les tailleurs, j'ai commencé des tests dans les centres de massage.Kovalam : centres ayurvédiques
Le premier : massage par une femme aux "mains mortes".
Explication pour ceux ou celles qui n'ont pas reçu souvent de massages ou qui croient qu'il suffit de connaître des gestes pour être un bon masseur :
point 1 :
le BA-ba du massage, un bon masseur doit avoir conscience qu'il touche quelqu'un, un corps vivant et un individu avec des émotions, des ressentis. Une masseur qui discute avec sa copine ou répond au téléphone ou sort fumer en milieu de séance peut créer un stress chez le massé, stress plus intense que ce qu'il éprouvait peut-être avant la séance...
En point 2, je dirais : finir son geste. Quand on masse la jambe par exemple de haut en bas, ne pas s'arrêter à la cheville laissant le pied en "manque".
En point 3 : mettre une certaine pression. dans le toucher. Massage n'est pas caresses ou chatouilles...
Si ces 3 points ne sont pas respectés ça donne une sensation de "masseur aux mains mortes" extrêmement désagréable.
En point 4 : ne pas tirer vers le bas le visage ou ramener vers le centre le visage ou le ve
ntre. Ça donne une vraiment sale impression.

Dans les massages suivants, dans différents centres, je n'ai pas une seule fois trouvé les quatre points appliqués.

Je vais y renoncer quand Enoch semble, lui, avoir trouvé un maître en varma kalai.varma : fin-de-l'enquête

Les jeunes du club nous font une petite démo :

varma-apprentissage : démo-écolevarma-apprentissage : école-démo
Le centre où le maître donne des soins propose aussi des massages.
Je décide d'essayer : je suis une femme donc on me confie à une masseuse et là c'est l'apothéose... elle me fait carrément mal, très mal. Je demande de l'aide, on me répond qu'il arrive que le massage soit douloureux... oui ben ça va, je suis quand même masseuse aussi non ? Alors oui, ça arrive quand on tombe sur une zones bloquées ou engorgées mais là quand même non, elle me pince carrément. C'est pas calculé pour enlever des douleurs ça !
Elle continue néanmoins. Bon peut-être que maintenant elle le sait et qu'elle va le faire autrement... mais non ! Bon, je la fais arrêter, j'ai tellement mal que j'en pleure...
Le lendemain mes bras sont recouverts de bleus. Je retourne au centre de soins pour le montrer au patron. Il a l'air très embêté et oblige la masseuse à s'excuser. Piètre compensation . Il me propose un massage gratuit par quelqu'un d'autre de plus compétent mais j'ai vraiment pas envie de tenter !

Quelques jours plus tard je rencontre une italienne sur la plage qui me dit venir à Kovalam depuis 10 ans car elle se fait soigner en ayurvéda. Son masseur s'appelle Gigi. Elle est tellement convaincante que je décide de tenter un dernier essai... Et là, ouf, enfin... un vrai masseur. Une vraie technique.
Gigi me propose de rencontrer le médecin de son centre qui me prescrit des massages adaptés à ma problématique globale. Je n'avais vu aucun docteur pour les premiers massages. Là j'apprends ce qu'est vraiment l'ayurveda, cette médecine indienne traditionnelle. Je peux poser plein de questions sur les plantes utilisées et me voilà lancée dans la partie ayurvéda qui bien sûr ne s'apprend pas en un jour. J'ai le temps car Enoch a réussi à négocier des séances individuelles 2 fois par jour avec le prof et de temps en temps du travail au kalari (l'arène où se déroule l'entraînement, en France on dirait le dojo ou le stade).
varma-apprentissage-1varma-apprentissage-2
Ils utilisent le toit terrasse de la guest house, tôt le matin ou tard le soir. Maître Binu qui est vraiment un prof exceptionnel.

varma-apprentissage-3varma-apprentissage-4
varma-apprentissage-5varma-apprentissage-shaolin

Pendant qu'Enoch virevolte avec grâce (lol !), je m'aperçois vite qu'il me faudra des années pour assimiler l'ayurvéda. Le massage n'y tient qu'une place minime. Il n'y a pas de gestes spécifiques de massage appris en relation avec la médecine car ce qui compte ce sont les effets des plantes et des huiles. Le new-âge a introduit la notion de massage ayurvédique comme massage relaxant alors que le massage et les soins ayurvédiques n’ont pas une vocation relaxante mais curative. Ils visent à rééquilibrer un terrain, à ôter des tensions, en faisant absorber par la peau des huiles et plantes curatives de première qualité… J'ai passé des séances dans des bains d'huile très chaudes ou recevant des applications de tampons bouillants sur certaines parties du corps, ce n'était pas un massage comme on l'entend ici.
En résumé pour moi ce type de soins que j'ai reçus tous les jours pendant tous nos séjours à Kovalam est intéressant mais pas plus efficace que le massage émotionnel. Je ne me vois pas le pratiquer en France car il est adapté au climat de l'Inde. Il faudrait des dizaines d'années d'études et des dizaines de spécialistes pour trouver les plantes adaptées au climat européen. Les plantes utilisées ici sont fraîches macérées dans de l'huile liquide naturellement puisqu'il fait très chaud en Inde ou chauffée selon la prescription médicale, parfois serrées dans des tissus pour devenir des tampons et appliquées sur le corps de façons diverses toujours en fonction des prescriptions médicales. Pour avoir l'équivalent en France le local devrait être surchauffé. Et comment se procurer des plantes fraîches ? De plus, et c'est le plus important, on ne peut pas proposer ce massage sans qu'un médecin ait diagnostiqué le massé, déterminant pour le masseur les plantes et huiles à utiliser.
Enoch a continué en se formant en parallèle au yoga et en abordant le kalaripayat. Nous avons séjourné longtemps à Kovalam. J'ai commencé des cours de médecine. Sachant que je ne trouverais pas en France toutes les plantes utilisées ici je ne suis pas allée au bout de l'étude de l'ayurveda mais je pense en avoir saisi l'essence.
Le massage ayurvédique tel qu'il est pratiqué en France, non associé à la médecine traditionnelle, n'a rien à voir avec ce qui se fait en Inde.

 

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 19:28

                           En Inde, un uniforme pour éviter les distinctions riche-pauvre.
        Mais personne n'imagine que riches et pauvres sont égaux devant l'éducation !

enfants : école de garçons

Chez nous on demande à ce que chaque enfant soit vu comme unique. Difficile avec les suppressions des postes spécialisés, classes chargées et toujours un seul instit' !
Je suis contente
d'avoir pris ma retraite d'instit "en avance". J'écrivais ça récemment sur Facebook à la suite d'une histoire humoristique comparant les relations parents-enfant-instit en 201 et en 1971 :
"Michel doit aller dans la forêt après la classe. Il montre à Jean son couteau avec lequel il pense se fabriquer un lance-pierre.
1971 : Le directeur voit son couteau. Il lui demande où il l'a acheté pour aller s'en acheter un pareil.
2011 : Le directeur ferme l'école en catastrophe. Il appelle la gendarmerie. On emmène Michel en préventive. TF1 présente le cas aux informations en direct depuis la porte de l'école. Franck et Marc se disputent. Ils se flanquent quelques coups de poing après la classe.
1971 : Les autres les encouragent. Marc gagne. Finalement ils se serrent la main et ils sont copains pour la vie.
2011 : L'école ferme. TF1 proclame la violence scolaire. France Soir en fait sa première page et écrit 5 colonnes sur l'affaire. Au CE1 Jean tombe pendant la course à pied. Il se blesse au genou et pleure. Son instit Jocelyne le rejoint, le prend dans ses bras pour le réconforter.
1971 : En deux minutes Jean va beaucoup mieux et continue la course.
2011 : Jocelyne est accusée de perversion sur mineur. Elle est mise à pied et écopera de 3 ans de prison avec sursis. Jean va de thérapie en thérapie pendant 5 ans. Ses parents demandent des dommages et intérêts à l'école pour négligence et à la prof pour traumatisme émotionnel. Ils gagnent les deux procès. La prof, au chômage et endettée, se suicide en se jetant d'en haut d'un immeuble.
Plus tard, Jean succombera à une overdose au fond d'un squat."

Les relations instit'-parents-enfant sont primordiales pour l'enfant. Si les parents ne font pas confiance à l'enseignant, aucun apprentissage ne passera vraiment quelque soit la compétence de l'instit'...

Le vrai problème est que de nos jours trop de vulgarisation tue la vulgarisation. Les magazines ont trop parlé de ce qui commencent par psy, la télé a trop souvent mis sur le tapis la notion de traumatisme psychologique. Tout cela augmente la peur de reproduire ce qu'ont fait les parents, la peur de passer pour un agresseur d'enfant voire un pédophile, tout cela, plus un tas d'autres bonnes raisons, font oublier à certains les règles essentielles du bon sens et deviennent de mauvaises raisons. Et puis, personne n'a envie de se pencher sur soi. Beaucoup de parents, souvent trop jeunes, secrètent tellement d'anxiété qu'ils ne font plus confiance à personne et en même temps n'arrivent plus à assumer leur vrai rôle de peur de mal faire. Françoise Dolto, cette merveilleuse observatrice de l'enfance et de l'adolescence, parle de cohérence et d'attitude éthique. Ses dires et écrits sont souvent repris mais évidemment, sortis de leur contexte, on leur fait dire tout et n'importe quoi ! Récemment, dans une salle d'attente, j'ai lu un article où il était question de la nudité des parents par rapport aux enfants. Des pédiatres criaient au scandale et au traumatisme durable pour, en gros, expliquer aux parents le danger de prendre son bain avec un bébé de plus de 2 ans et bla et bla et bla ! J'avais du mal à tenir sur ma chaise. Pour appuyer leurs dires, ils citaient Françoise Dolto. Je n'avais pas le souvenir qu'elle ait eu des paroles de ce genre mais bon, histoire d'être sûre, j'ai quand même attendu d'être à la maison pour vérifier les sources. C'était bien ce que je pensais : cette brave femme n'a jamais été scandalisée de la nudité des parents devant les enfants mais a juste conseillé "cohérence et éthique"... Je me demande si le journaliste et les pédiatres cités ont ouvert un jour un livre de Dolto... J'ai regardé sur internet et j'ai découvert ces mêmes extraits de F Dolto repris dans plusieurs articles ou sites, dont une pub pour des vacances naturistes !
Ça m'a donné l'idée de demander à Pascal un ancien élève de "l'école des arts de l'amour" de parler de son expérience. Voilà un témoignage de ce que j'appelle une vraie "cohérence et éthique" avec écoute de l'envie des parents et de celle des enfants (les noms sont changés par discrétion) :
"Lorsque nous avons décidé de passer des vacances naturistes, Louis avait 14 ans, Vincent 12 et Tom 9 ans. Nous avons d'abord emprunté une vidéo à la médiathèque sur le naturisme. Cette vidéo était très bien faite, nous l'avons montrée aux enfants et nous leur avons demandé leur avis. Tom était enthousiaste, Vincent un peu inquiet et Louis avait l'air de s'en foutre complètement.
Nous décidons donc de réserver une semaine au Village de S. Vincent et Tom se sont intégrés tout de suite. Tom était à poil avant même d'arriver au village. Louis n'a jamais voulu sortir du mobil-home. Nous ne l'avons jamais obligé. Il a même gardé son caleçon toute la semaine. C'était pour lui la mauvaise période. Ce n'est certainement pas à 14 ans qu'il faut commencer ce genre de pratique. Par la suite, il n'est plus venu avec nous.
Pour les deux autres, durant 3 ou 4 ans, le séjour au Village de S. a toujours été un bon moment. Dès la deuxième année, nous avons "embrigadé" nos amis qui ont deux filles (un peu plus jeunes que nos garçons) et un garçon. Apparemment, ça n'a posé aucun problème aux garçons comme aux filles de se trouver nus en présence des autres. Ils s'éclataient surtout dans leur liberté (sauter depuis les rochers à la rivière, aller à la piscine, et surtout se sentir libres de faire tout ce qu'ils veulent tout seuls...).
Je n'ai jamais senti aucune gêne de leur part. Ils ont cependant mis un paréo autour de la taille à l'adolescence. Cette pratique est toujours tolérée pour les ados dans les centres naturistes (sauf les endroits de baignade -plage et piscine- qui sont strictement naturistes). Je crois qu'en ce qui concerne les miens, c'était plus pour faire comme les autres quand ils étaient en bande...
J'avais lu aussi un article dans un ancien Psychologies-magazine sur le naturisme, je ne sais pas si c'est le même qui t'a fait réagir. Il me semble me souvenir que la femme qui témoignait disait qu'il y avait dans son cas une obligation de venir faire du naturisme, avec une sorte de dénigrement de sa pudeur qui pouvait être tournée en ridicule. Le résultat donnait une image bien triste et très faussée des naturistes.
Pour notre part, nous n'avons jamais obligé nos enfants et ça a très bien marché. Maintenant, ils ne viennent plus avec nous, mais c'est pour d'autres raisons (ils préfèrent partir avec des copains, ils trouvent les activités proposées au Village naturiste moins intéressantes, etc.). Mais Tom envisage de proposer éventuellement ses services à l'un des restaurants là-bas un été..."
Cohérence et éthique.
En fonction des vrais ressentis perso. Non imbibés de croyances et de messages tout faits ! Et prise en compte des ressentis de chaque enfant vu individuellement comme une personne à part entière.

Ce qui me plait surtout dans ce témoignage c'est d'y percevoir la notion de famille : 2 adultes et 3 enfants c'est-à-dire 5 individus tous les 5 différents, les 2 adultes ont une envie commune et ils mettent en place la façon de la proposer à leurs 3 enfants. Ensuite les parents observent, écoutent et agissent en fonction de chacun.
Beaucoup de parents mettent en place plus ou moins bien une pratique éducative soit seul(e) soit à 2, si le couple sait en discuter ce qui n'est pas toujours le cas, mais les enfants sont absents de cette discussion. Du coup les enfants subissent une éducation qu'ils ne comprennent pas, qui manque souvent de cohérence et donc ils finissent par la rejeter. Si même dans les familles on n'arrive pas à "personnaliser l'éducation" comment peut-on le demander à l'école !

J'ai pris l'exemple de la nudité car je venais d'être scandalisée par cet article mais ça s'applique à tout.                        

                            En Inde les adultes ont beaucoup de difficultés avec la sexualité
                         par contre la nudité des enfants ne posent de problème à personne. 

(à suivre dans "du côté des enfants" article 6)
 

J'ai supprimé la photo du gamin nu car des pervers  sexuels l'ont piquée et mise sur internet !

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 19:38

En France nous n'avons plus d'enfants-esclaves, dans le sens où on ne vend pas nos enfants à des marchands de tapis.

Certes, mais on les offre en patûre aux moules sociaux donnés par les médias vulgarisateurs à cause de nos propres névroses et de notre peur de la solitude. Ce faisant, on les "assassine" sexuellement, psychologiquement, émotionnellement...
Je peux l'affirmer car
à chaque séance de connaissance de soi, derrière l'adulte qui vient me voir, c'est un de ces ex-enfants que je rencontre !
Enoch pense qu'il y a des degrés dans la maltraitance et qu'il faut commencer par éradiquer le plus en allant vers le moins parce qu'on peut pas faire tout en même temps. C'est vrai que, quand un enfant est volontairement torturé physiquement, il y a urgence.

Pourtant pour moi, le pire est la torture insidieuse car elle n'est pas reconnue comme telle par l'entourage et l'enfant n'a alors que très peu de possibilité de résilience.

Au cours de ma carrière de psychothérapeute, j'ai accompagné des adultes ex-enfants ayant été réellement violés et/ou battus. Ils ont vécu des années d'horreur et de souffrance. Mais cela leur donne un support tangible dans leur travail de connaissance de soi  et leurs larmes peuvent sortir puisqu'ils savent que leur bourreau, c'est un de leurs parents même si souvent ils n'osent pas le nommer comme ça. Avec ce support bien déterminé, leur colère peut être trouvée, dite et enfin expulsée. Ils finissent par arriver à la résilience car ils ont pu rendre au coupable sa faute.

Lorsque j'ai affaire à des cas d'enfants martyrisés psychologiquement, il est plus difficile de se débarrasser de la culpabilité car le parent responsable n'est que rarement perçu directement comme bourreau. On a affaire là à des parents dits "normaux", souvent différents à l'extérieur de la famille, reconnus par leur entourage... Quand, dans un travail de connaissance de soi, un ex-enfant découvre que la cause de ses problématiques vient non de lui mais de son éducation et de sa promiscuité avec un ou des adultes non sains voir malsains, il n'a que le soutien de son thérapeute pour oser le voir et le dire. Comment reconnaître l'injustice, comment rendre à l'autre ses torts et ses tortures quand en face on vous assure que c'était avec de bonnes intentions, par amour ou par méconnaissance.? "C'est pas sa faute" ou "Ils ont fait du mieux qu'ils pouvaient" sont des phrases types de l'ex-enfant-martyr-psychologiquement. Moi, ça me rappelle les paroles des avocats pour expliquer que le meutrier récidiviste a vécu dans un mauvais environnement et qu'il n'est donc pas coupable.
Quand le bourreau la joue fragile, innocent ou malade, il utilise ce que j'appelle de la "violence douce", la plus terrible de toute, il faut être très sûr de soi pour la voir et ensuite pour la repousser. Ces enfants devront être vraiment très forts pour arriver à la résilience.

Or, comment être sûr de soi quand on vous a appris depuis tout petit que vos ressentis n'étaient pas justes, que vos paroles et vos désirs et vos émotions n'étaient pas bons, que même votre corps mentait, quant à votre intellect il était forcément nul puisqu'incomparablement inférieur à celui d'un adulte !
Je parlais d'horreur et de souffrances dans le premier cas, là j'ajoute doute et culpabilité. Car quand on est petit il y a des choses que l'on sent et que l'on sait mais on a si peur de l'adulte- bourreau en face qu'on essaie de se convaincre qu'il a raison puisque personne ne dit qu'il a tort. Certains enfants osent parfois en parler mais personne ne propose d'aide dans une société où deux axiomes de base sont : "Les parents aiment leurs enfants", "Personne n'a à intervenir dans les décisions parentales car les parents connaissent leurs enfants".
Observez vraiment autour de vous. Les humains, parents y compris, décident et agissent en se basant sur leurs problématiques pas en observant les enfants et leurs demandes.

En Inde, il est de coutume de faire des enfants pour s'assurer une vieillesse correcte, pour ne pas finir dans la rue quand on est plus capables de travailler et d'assurer soi-même sa survie. Là-bas un dicton trop commun dit "élever une fille c'est comme arroser le jardin du voisin" ils le disent, ils le savent, ils l'admettent. Mais ils oublient qu'une fille venant de chez leur voisin doit être élevée pour plus tard marier leur fils !
En France, combien de parents savent pourquoi ils font des enfants ? D'ailleurs souvent les parents disent qu'ils veulent un bébé...

"Vos enfants ne sont pas vos enfants
Ils sont les fils et les filles
De l’appel de la vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous
Mais non de vous.
...
Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux
Mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière,
Ni ne s’attarde à hier.
..."
(extraits d'un poème de Khalil Gibran)55-06 fête des pères
(à suivre dans "du côté des enfants article

5")

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 21:49

2è article sur les enfants en Inde

Pour savoir si les enfants indiens ont besoin de nous, il faut d'abord rencontrer ces enfants.
Jeannine décide de commencer par un orphelinat. Nous lui laissons le clavier...orphelinatLa cause des enfants

Sujet de réflexion vaste et exploitable à l'infini.
Pourquoi les enfants ?
Ce pourquoi il a fallu que j'y réponde avant de plonger dans l'ambiance des orphelinats de l'Inde. Des investigations dans ma propre enfance... pour ne pas projeter trop de vécus perso sur les enfants que je vais rencontrer. Les aborder avec émotion bien sûr mais dans l'écoute et l'attention à ce qu'ils sont eux.

Après maintes recherches sur internet, je jette mon dévolu sur un bus, facile à situer, qui s'occupe des mendiants de Jaipur. Ouvert de 14 à 16h... je décide donc de m'y rendre en début d'après-midi.
Après avoir parlé avec un docteur et un de ses assistants, ce dernier m'indique un orphelinat dans lequel je vais sans attendre.
Quelle n'est pas ma surprise quand je me heurte dès l'entrée à une grille fermée par une chaîne et un cadenas. Je sonne, une personne vient m'ouvrir et m'emmène voir le directeur. Je franchis une seconde grille fermée par le même dispositif.orphelinatRendez-vous est pris pour se voir deux jours plus tard accompagnée d'une personne s'occupant des enfants, française et maîtrisant bien l'anglais (chose que je ne fais pas)...
Nous voilà dans la salle de classe. L'intervenante française a prévu un cours de chant. Après avoir demandé l'autorisation, je m'installe au fond de la classe. Je me mets à chanter. Les enfants d'abord intrigués, m'adressent des sourires amusés, c'est à qui chantera le plus fort et un jeu s'installe entre nous.
L'enseignante indienne m'explique le programme scolaire : vaste et alléchant ! Yoga, méditation, apprendre à lire, à compter, à piquer à la machine, à dessiner des motifs à reproduire sur les mains avec du henné, à danser...orphelinatJe demande au directeur le pourquoi des grilles et du cadenas :
"- Les enfants s'échappent si l'on ne fait pas cela. Il faut les préserver de la prostitution, de la drogue, de la rue où ils sont nés et où ils ont leurs parents.
- Comment sont recueillis ces enfants ?
- Ce sont des personnes qui vont les prendre dans les rues.
- Qui ? Comment ?
- …"
Je n'obtiens pas de réponse.
Le directeur n'a qu'une envie c'est de me voir disparaître de cet endroit, je le mets mal à l'aise avec mes questions...
Il me propose de visiter une école en construction, orphelinat pour  filles. J'accepte car je pense qu'un peu plus loin de son lieu de travail il sera enclin à faire quelques confidences.
Mais non, très peu...orphelinatSon objectif est, je pense, d'obtenir des fonds pour finir sa construction.
J'ai quand même une révélation de taille : les enfants de ces orphelinats ne sortent jamais.
J'ai envie de crier ma révolte !
et tout me semble alors évident... les enfants se sauvent car :
Comment rester enfermé avec pour seule verdure un carré de jardinet encerclé par des bâtiments ?
Comment, quand on est né et que l'on a vécu dans la rue, peut-on se contenter d'un rectangle de ciel bleu ?
Qui de nous, occidentaux, pourrait se satisfaire d'un tel sort ?

Nous donnons, avec beaucoup de générosité certes, à des organismes s'investissant dans de tels projets... Avons-nous le droit de décider de ce qui est bien pour ces enfants sans nous être posé de vraies questions ? Avons-nous le droit de les couper de leur famille et de la rue, leur lieu de vie ? Leur éviter la mort en les privant totalement de liberté... N'y a-t-il pas d'autres solutions ?
Ce sont des questions auxquelles j'ai essayé de répondre personnellement...

Depuis que je suis rentrée en France, j'aimerais rencontrer des gens prenant du temps pour réfléchir à ce gros problème et non des gens me répondant « vite fait » qu'il n'y a pas d'autres solutions... Je me sens seule touchée par cette monstruosité : l'argent donne bonne conscience mais ne résout pas forcément les problèmes dans la durée...

Jeannine

(suite dans "du côté des enfants article 3")

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 13:12

premier article sur "les enfants en Inde"

Thème du voyage de connaissance de soi de février 2011 : la relation d'aide.


Qu'est-ce qui nous pousse à vouloir aider les autres ?
De quelle manière puis-je le faire sans accentuer mes névroses perso ?
Comment aider sans rendre l'autre dépendant ?
C'est quoi la priorité pour sauver la planète ?

Ce sujet est décidé suite aux questionnements de Jeannine à partir d'une action humanitaire en Afrique à laquelle elle a participé. Elle se sent attirée par les enfants et veut défendre leur cause.
En Inde rien de plus facile apparemment...
Déjà, des enfants on en rencontre partout. mendiants à JaipurDans les rues les enfants pauvres mendient, vivent et dorment sur les trottoirs,enfants : recyclaged'autres ramassent des déchets pour la filière recyclage. Dans les restaurants les enfants de la classe aisée se conduisent en petits animaux non dressés : bruyants, insolents, perso, désagréables, ceux de parents très riches nous accostent pour un exposé scolaire, leurs manières et leur anglais si stylés que j'ai honte de mon accent !enfants : broderie-soie Dans les usines on en voit brodant des tissus sur des machines plus grandes qu'eux,marionnettisteschez les marionnettistes ils peignent des têtes de poupées, dans les champs ils coupent le foin ou gardent les buffles, à la sortie des écoles tous habillés pareils, ils suivent leur maid ou s'engouffrent par dizaines dans les rickshas...

Alors quels enfants ont besoin de nous occidentaux ?
De quoi ont-ils besoin ?
Que pouvons-nous leur apporter ?

Voilà le cadre est posé... Ce sujet est beaucoup beaucoup plus nuancé que celui sur la condition féminine. Vous le verrez tout au long du développement. Si déjà cette entrée en matière vous inspire, n'hésitez pas à nous écrire, Jeaninne à qui nous céderons le clavier dans le prochain article, est encore à la recherche de gens que cette cause intéresserait.


(suite dans "Du côté des enfants article 2" où Jeannine vous raconte son enquête)

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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 14:16

Cet article est la suite de relations hommes-femmes article 2

Si vous démarrez à cette page vous pouvez vous demander ce que cet article vient faire dans ce blog l'Inde-autrement ! Vous pouvez lire notre présentation " qui quoi où". Sinon, voilà un petit résumé. Nous racontons nos aventures indiennes : création d'une boulangerie avec Zoé et organisation de Voyage-autrement. Le choc face à la culture et aux comportements des indiens amène à se poser des questions sur nos habitudes françaises tellement ancrées qu'on ne les perçoit plus comme des conditionnements. Dans les sessions de connaissance de soi au hameau en France et en voyage en Inde nous pointons ces conditionnements pour qu'une fois identifiés nous puissons nous en libérer. Ce texte est en lien avec tout ce qui concerne les relations hommes-femmes.guerriers-complices

 

Cet article tente d'expliquer le mot Vîrya qu'on peut traduire par "puissance" dans le sens "force" de "que la force soit avec toi" de l'enseignement de Yoda ! Mais c'est pas encore tout à fait ça, il y a une notion de tenacité, de détermination, pas de force uniquement physique. Vîrya s'applique autant aux hommes qu'aux femmes. C'est plutôt un état d'être qu'on incarne toujours, genre quand on est un jedi un vrai, ou à des moments. Le vîrya s'exprime différemment selon les êtres vivants, on a le vîrya de la primevère et celui du chêne, différemment aussi selon les circonstances, vîrya du ressenti et vîrya de l'action.

 

Les photos qui agrémentent (on l'espère !) cet article, sont de nous ou de proches. Nous ne sommes pas les seuls à incarner le v îrya dans nos vies par des actes de guerriers ou de guerrières, de princes ou de princesses, dans notre vie quotidienne, mais nous attendons vos photos pour les ajouter !
guerrières-complices 

Après avoir été exploitées pendant des années, les femmes françaises ont réussi à avoir (à peu près) un statut équivalent à celui des hommes grâce au féminisme. Je rends honneur à cette lignée de femmes qui se sont battues pour notre égalité et je suis heureuse d'être de la génération d'après !envol-de-guerrière Mais ce qu'on fait aujourd'hui de tous ces beaux acquis ne me plait pas. Comme si après la guerre on n'arrivait pas à construire la paix. Pourtant, il est vraiment urgent d'arrêter la lutte contre les hommes pour entrer dans la relation. À force d'avoir peur de retomber en esclavage, les femmes françaises focussent sur elles et tout ce qu'elles veulent à tout prix, sans voir que le prix actuel est élevé : beaucoup d'hommes perdent leur "vîrya", comme on dit en Inde, leur virilité.guerrier-s'entraînant

 

 

 

 

 

Et à ce jeu les femmes ne se rendent pas compte qu'elles auront beaucoup perdu si elles gagnent !

J'essaie d'enseigner ça dans les sessions "sexologie" ou "relations homme-femme" au hameau.

Les femmes françaises veulent des hommes qui prennent des décisions, sur lesquels elles peuvent compter, s'appuyer. Vrai, non ?
Et en même temps dès qu'un homme entre dans son rôle, quelque fois il suffit d'une voix un peu trop

marquée hormonalemeprince-affirmént, elles ont peur, peur que le machisme ne revienne, peur d'être de nouveau écrasées. Alors elles cherchent à contrôler la situation en utilisant les besoins des hommes comme outils de pouvoir, le sexe surtout...guerrière-séductrice

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les hommes veulent des femmes sexy et maternantes qui soient OK pour le sexe à tout moment et qui soient aussi là pour les cocconner. Vrai ou pas ?
En même temps dès q
 u'une femme intègre ce rôle, ils s'éloignent ou s'abritent derrière une bande de copains par peur d'être prisonniers. Ils utilisent le besoin de proximité des femmes comme outil de pouvoir.

princesse-qui-se-la-pèteLes filles, bébés, ont toutes manqué de regards d'hommes puisque le pouponnage est le domaine des femmes. De la puéricultrice de la maternité aux premières classes de l'école primaire, calculez le pourcentage d'hommes dans votre vie ! Mères, ne culpabilisez pas, ce n'est pas dû à vous mais à cette p..... de mauvaise répartition des rôles homme-femme dont on est en train de parler !
De plus les femmes sont toutes encore très imprégnées de la société machiste, normal, c'est encore très proche et pour certaines c'est encore leur actualité. Rester vigilante est nécessaire mais prendre du recul pour regarder vraiment l'homme qui est là est très important.fleurs-pour-un-princeJ'ai saisi ça un jour dans une session de thérapie. J'en profite pour remercier ma thérapeute pour toutes les expériences qu'elle a eu le génie de proposer et qui chacune ont débarrassé mon chemin d'un rideau de toile d'araignée m'empêchant de voir la liberté. Le groupe de femmes était placé face au groupe d'hommes et à tour de rôle nous devions nous "balancer" tout ce que nous nous reprochions. Chacun hurlait tout ce que vous pouvez facilement imaginer, tout ce qui a été vrai dans notre enfance, tout ce qui est véhiculé par la société, tout ce qu'on a pu subir... dans un camp comme dans l'autre. Et moi j'arrivais à rien dire ! Pourtant des reproches, des haines contre mon propre père ou contre d'autres hommes, j'en avais, comme les autres femmes ! Mais en face, pour moi, il y avait Enoch puisque nous faisions cette session tous les 2, je n'avais pas tout ça à lui reprocher...guerrier
Il y a un temps et un lieu pour tout, un temps et un lieu pour revivre, dire et laisser s'en aller les traumatismes du passé : c'est l'espace thérapeutique. Mais dans la vie de tous les jours, avec notre homme et les hommes que nous choisissons de fréquenter, c'est le temps d'apprendre à RELATIONNER. D'apprendre les bases, le comment-ça-marche de nos mécanismes émotionnels... le comment-ça-marche du sexe, pas le mécanisme de l'autre, le nôtre d'abord...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les garçons ont tous une relation à leur mère difficile pour leur vie d'adulte. Soit cette relation est trop parfaite et l'homme a du mal à en créer une autre, soit elle est trop étouffante ou trop horrible et il a peur de créer une relation quelqu'elle soit avec une autre femme. Mères, ne vous culpabilisez pas, ce n'est pas dû à vous mais à cette p..... de mauvaise répartition des rôles homme-femme dont on est en train de parler !sourires-de-princes-frères


Nous recevons à l'école des arts de l'amour, beaucoup de couples pour qui la place à tenir en fonction de son sexe est la plus grande difficulté, plus importante encore que les relations sexuelles. Les hommes et les femmes sont différents : physiquement mais aussi dans la façon de penser, d'agir... Personne ne remet en cause les distinctions mises en place  dans les disciplines sportives pourquoi ça devient différent dans la vie de tous les jours ?

Je vais prendre pour exemple 2 couples que nous recevions en séance, je mélange leurs histoires pour qu'ils ne soient pas reconnus !
Ils ont envie de rester ensemble, ils se connaissent depuis le lycée, 2 domaines de désaccord, les sorties à 2 et le rôle face aux enfants (15 et 18 ans).
Elle : Je choisis toujours le lieu de nos vacances, le moment où on part, j'organise tout. J'aimerais qu'il prenne des initiatives, qu'il m'emmène en week-end, ne rien avoir à décider...
Lui : J'ai toujours l'impression que ce que je fais ne sera pas à la hauteur de ses attentes. Par rapport aux enfants je n'ai aucune place dans les décisions, je sais qu'elle fait mieux que moi, elle est plus pédagogue. Pourtant souvent je pense que je pourrais faire avec eux des choses tout seul mais elle ne veut pas...
Elle : Je n'ai pas confiance dans sa façon de faire, quand il leur parle ça les bute, quand il est fâché il hurle et je dois ensuite arranger les histoires !

Nous avons passé 6 mois, à raison d'une séance par semaine, à mettre en place des actions que Lui devait entreprendre sans qu'Elle n'émette d'objections :
Lui a proposé un week-end en vélo (ils adorent le vélo tous les 2), Elle n'a pas pu s'empêcher de ne pas être libre avant 2 mois (stage pour le travail ou obligations familiales, toutes de vraies bonnes excuses !) !
Lui a proposé de lui faire un massage, Elle l'a guidé du début à la fin car chacun de ses gestes lui créait un mal de tête !
Lui l'a invitée au restaurant, pour Elle ça ne valait pas le chinois où ils avaient l'habitude d'aller...
À chaque refus Lui a lâché l'affaire de suite, pensant qu'il avait fait un mauvais choix.

Nous avons "travaillé":

-avec Elle pour qu'elle fasse des choix pour mettre sa vie de couple en priorité réelle qu'elle utilise son "vîrya" féminin quand c'est nécessaire, pas à tout moment pour conjurer sa peur, qu'elle sorte de la relation à sa mère qui ne faisait que de mauvais choix pour elle ce qui l'a mise en danger permanent. qu'elle donne à son mari une chance...

-avec Lui à travers un art martial essentiellement, pour qu'il sente sa puissance d'homme, son "vîrya", qu'il sorte de l'emprise de sa mère qui le traitait d'incapable comme son père.guerriers-conquérants

-avec les 2 ensemble pour établir des règles du jeu.
Elle a eu droit à 2 refus pas plus par mois ! Lui devait faire une proposition par semaine : soirée, repas, sexe... Lui a peaufiné avec nous de plus en plus de détails pour qu'Elle ne puisse pas refuser !guerriers-expérimentateurs
On a redéfini le rôle du père et celui de la mère. On ne peut demander à une mère d'être un père et inversement. Ça pourrait se résumer à "La mère entoure de ses bras et nourrit, le père coupe le lien à la mère quand c'est nécessaire, protège et emmène les enfants vers l'extérieur". À partir de là chacun brode avec sa sensibilité et sa personnalité...

Ils sont au bout de quelques mois rentrés dans LE JEU.
Lui est allé seul voir les matchs de hand de leur fils. Il a aidé leur fille à aménager son 1e appartement.rire-de-guerrière
Elle a choisi de grouper 2 stages de travail pendant que sa fille déménageait, pour Lui laisser la place. Elle a réussi à Le complimenter pour ses initiatives.
Lui a proposé des vacances à 2 dans un gîte, Elle a été ravie.

Leurs "ardoises" de reproches respectives se sont effacées devant la volonté de l'un et de l'autre de passer à autre chose, devant la prise de conscience de la difficulté de l'un et de l'autre à passer à autre chose. On pense souvent que l'autre "le fait exprès" ! Puis on s'aperçoit que non, qu'il a des bloquages mais a vraiment envie de bien relationner avec nous... Alors, la colère peut être désamorcée, voire, souvent, replacée sur le parent concerné par cette colère qui est en nous depuis l'enfance et qui n'a plus lieu d'être dans notre vie actuelle.mini-princesse-et-le-baobab

Ensuite ce fut à eux de maintenir grâce au vîrya, ce jeu dans leur vie.
Elle "mignonne-guerrière-princesse-bonnasse", Lui "beau-guerrier-prince-affirmé" ! lol !prince-princesse

Une vie heureuse et équilibrée, ça s'entretient tous les jours. Vîrya signifie aussi persévérance...

guerrières-bonnasses

















           D'autres photos dans l'album pour rire
                   "princes-et- princesses"...


 

(suite dans relations h-f article 4)

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 05:02

L'article "Rituels,tantra et tralala" part 1
m'a donné envie d'écrire cet article pour partager le cheminement qui d'enseignante m'a amenée à créer une activité lucrative en Inde.
Apprendre est au centre de la vie des humains. Être humains, c'est apprendre, vivre c'est apprendre par le corps et par l'intellect mais surtout par le corps... d'où cet article sur l'apprentissage.
            
La vie est mouvement et imprévu...

 

Nous avons appris : le corps, les émotions, le psychologique... Il nous restait à explorer davantage le domaine de la spiritualité.
Nous voulions apprendre d'autres cultures. L'Inde nous semblait l'endroit idéal puisque c'est là qu'est né le tantrisme qui a bouleversé nos vies et donc nous avons voulu contacter des "gurus tantriques".
Nous avons volontairement mis de côté le maître réputé Osho et son ashram de Puna puisque ce maître est mort et qu'il a lui même enseigné qu'une fois le maître mort, il n'y a plus d'enseignement.ashram yogi ramsuratkumar

Après Mahakaal nous sommes allés à Tiruvannamalai dans le sud de l'Inde : ayant suivi les enseignements de Lee Lozowick quelques années en France, nous voulions voir l'ashram de son maître (photo ci-dessus). Mais yogi Ramsuratkumar est mort et à présent Lee Lozowick également.
Nous sommes allés au centre nord de l'Inde voir le pays de Bouddha, à la recherche d'
une lignée tantrique issue des montagnes du Bihar selon Daniel Odier... Mais, point de montagnes au Bihar (voir polémique dans la vache cosmique)...

De séjour en séjour nous avons appris beaucoup de choses même si ce n'est pas ce que nous attendions. C'est d'ailleurs souvent le cas, vous avez remarqué ? Quand on cherche, on trouve toujours. Mais très peu souvent ce qu'on attendait.
Ça fait partie de la magie de la vie !

Nous avons découvert comment nous laisser toucher par les événéments tels qu'ils se présentent. Nous pressentions que la vie débouche sur la créativité et inversement et c'est ce qui s'impose à nous encore aujourd'hui. Nous avons appris à consciemment nous laisser envahir par la vie et laisser sortir de nous quelque chose de concret qui nous relie aux autres vivants.masques

De ce point de vue de la créativité, l'humain fonctionne selon trois pôles :
- J'apprends
- Je crée
- Je partage
Pour exprimer cette vie qui est en nous, le moyen le plus facilement accessible mis à notre disposition, c'est l'argent. L'argent, dans notre société actuelle... non, depuis nombre de millénaires maintenant, l'argent est le lien entre ces 3 choses. Eh oui, l'argent qui paraît si trivial. L'argent si décrié par les tenants d'une certaine spiritualité. L'argent qui empoisonne aussi effectivement les sociétés ("côté obscur de la force" !). Eh bien l'argent, ("côté clair de la force" !) est la concrétisation de notre énergie de vie, de créativité et de communication.30.des sous

Lorsque nous renonçons à l'argent, nous renonçons à notre pouvoir d'expression personnelle.
Il faut de l'argent pour se payer des voyages, des prof, des stages, une connection internet... pour pouvoir apprendre de différentes sources.

Pour se procurer cet argent on propose ce que l'on sait faire à d'autres qui ne savent pas le faire. À partir de nos connaissances de base on crée ce qui nous plait pour le partager avec d'autres qui nous donnent de l'argent pour continuer nos apprentissages dans d'autres domaines ou bien pour approfondir dans le même domaine.

Alors d'instit' qui bloque trop de temps et n'en laisse pas assez pour voyager, je suis passée à thérapeute psychocorporel qui me permet de travailler avec Enoch, avec très peu de contraintes horaires.

Et un jour, au cours d'un retour interminable dans un train indien, avec Rémi comme regard extérieur, nous avons mis sur pied "Voyage-autement"
Il nous manque beaucoup d'argent pour réaliser ce projet. Il faut un gros capital de départ pour monter en France une agence de voyages et ce côté nous bloquait. En France les assurances coûtent une fortune, les employés pareil... qui quoi où

Comment voyager pour continuer à apprendre et monter notre idée ?...
Se laisser toucher par une autre boule de billard et ricocher : Zoé et son envie de vivre en Inde...
Ici on continue à apprendre, dans le domaine de la boulangerie bien sûr mais aussi dans la connaissance de soi en général. Comment entrer dans le jeu de la société indienne sans se perdre, comment profiter de l'espace laissé libre pour les créateurs et entrepreneurs sans être entraîner dans l'agressivité, la folie et le stress permanent de ce pays.
En parallèle nous recevons une fois l'an un séjour de Voyage-autrement et nous étudions des dizaines de thèmes que nous pourrons faire expérimenter si c'est ce que l'avenir nous réserve. Sinon on se sera bien amusés à les préparer...

...

Cette intro, une peu longue j'en conviens, pour ressituer dans ce blog cet article en lien avec "rituels, tantra et tralala", reprenons...
...Quand le pays se réveille, les kapalikas sont là aussi et les rituels sont les mêmes que dans les autres stands. Pourquoi ? "Le peuple a besoin de rituels, de croyances... L'éducation n'est pas pour tous... mais la protection des kapalika oui..." Peut-être vais-je vous choquer mais je partage cet avis...
Mahakaal le guru, parle des gens des castes dites inférieures. Comme tous les indiens il fait ses classements en fonction de la naissance.
Moi je définis autrement les critères : pour avoir accès à l'enseignement il faut être ok pour s'y ouvrir. Je ne parle pas seulement d'enseignement spirituel mais d'apprentissage tout court. Et ce n'est pas une question de QI froid et rationnel, (d'ailleurs dépassé de nos jours) mais d'intelligence dans le sens faculté d'adaptation.

Quand j'ai démarré instit' je croyais que pour faire passer l'enseignement, seule comptait la pédagogie de l'enseignant. Si un enfant n'arrivait pas à entrer dans l'apprentissage c'est que je n'avais pas trouvé le moyen pour accéder à sa forme de compréhension... J'ai découvert en cherchant ces moyens pas mal de techniques passant essentiellement par le jeu. J'ai d'ailleurs fait ma thèse de prof des écoles sur ce thème.
Mais pour certains élèves l'apprentissage restait hermétique. Il pouvait y avoir une ouverture si des liens affectifs se créaient entre moi et l'enfant mais ces liens ne devaient en aucun cas mettre la famille en compétition avec moi. Si je n'avais pas le soutien inconditionnel des parents la relation avec l'enfant était biaisée et donc l'apprentissage.
Physiquement parlant, l'enfant se doit d'aimer ses parents en priorité et leur donner raison. Sinon il développe de la culpabilité, se sent mal à l'aise. Je voyais donc qu'il y avait autre chose que le QI ou la pédagogie.
En étudiant le fonctionnement du cerveau et du psychisme de l'humain durant la formation de psy, j'ai mieux compris ce que j'avais expérimenté ou vaguement survolé dans la formation d'instit : les liens étroits entre affectif, psychisme et apprentissage.
Un bébé humain à la naissance est loin d'être "fini". Il ne peut pas se débrouiller seul, il est totalement dépendant des personnes qui s'en occupent, les parents ou ceux qui en font office. Il a besoin de nourriture, d'être protégé du froid ou du chaud, lavé, touché, aimé. Sans ça son développement physique et émotionnel ne se fait pas, c'est vraiment pour lui une question de vie ou de mort. Il est vital pour lui de s'assurer la protection des parents. Il n'est pas encore "fini" quand il marche et mange seul. Peu de parents savent que :
Jusqu’à l’âge de 8 ans, le champ visuel d'un enfant est moitié moins étendu latéralement que celui d’un adulte. L’enfant ne voit bien que ce qui est devant lui. Le sens du mouvement est moins développé : un e
nfant de moins de 7 ans met trois à quatre secondes pour distinguer une voiture à l’arrêt d’une voiture qui roule lentement. L’enfant ne localise pas bien les sons. Il a l’ouïe fine mais il a plus de mal que l'adulte à localiser spacialement la source d'un bruit.
Il ne peut porter
son attention que sur une seule chose à la fois.
Dès l’âge de six ou sept ans un enfant maitrise la notion de quantité . Il est généralement absolument certain que la quantité de matière, par exemple d’une boule de pâte à modeler, ne change pas lorsqu’on change la forme de la boule ou qu’on la partage en morceaux.
Ce nest qu’à huit-neuf ans en moyenne qu’il acquière la notion de poids. Il peut formuler un jugement de conservation de la quantité de poids d’une boule soumise aux mêmes modif' et c'est vers dix ou onze ans qu’il saisira la conservation du volume (Je me réfère à Piaget).

Tous ces exemples pour vous faire bien comprendre le fait qu'il est vital pour un enfant de s'assurer la protection de ses parents.
Pour ça il va mettre en place, en observant les réactions de son entourage, une tactique de survie. Chacun a la sienne, il est important de la connaître pour ne pas en rester prisonnier. Nous proposons ce travail de connaissance de soi comme base, aussi importante que la connaissance du fonctionnement des émotions.
Arrivés à l'âge adulte, puisque nous sommes en vie, nous imaginons que notre technique de survie est la seule, la bonne. C'est de là que découlent beaucoup de nos difficultés à vivre !
"Vivre ici et maintenant" c'est tout simplement admettre que ce qui a marché dans le passé, dans des circonstances définies, dans un cadre défini : celui de notre ex-famille, n'est plus d'actualité, n'est plus adapté à notre vie actuelle. Cette technique qu'on peut être fier d'avoir échafaudée car elle nous a permis de survivre, cette technique qui nous servira encore quand on l'aura identifiée , cette technique nous joue des tours dans notre adaptation à la vie de tous les jours dans un autre cadre, un autre temps et d'autres circonstances.
Mais il est extrêmement difficile d'admettre ce fait. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien, je constate seulement que tous nous avons tendance à vouloir rester fidèles à notre ex-famille même si elle nous a fait du mal. Combien d'élèves (adultes) en connaissance de soi payent pour apprendre montrant ainsi leur motivation et pourtant lâchent l'apprentissage ou le sabotent. Trop accrochés à leurs croyances, à leurs acquis, trop fidèles à leur ex-famille pour se permettre de sauter dans autre chose.
Enseigner dans ces conditions est comme essayer de remplir un puits sans fond, stupide et inutile.



Que faut-il apprendre me direz-vous ?
Partir de l'axiome de base : tout ce que j'ai appris jusqu'à présent est à revoir !
Apprendre en premier comment débusquer les croyances, pas seulement religieuses, toutes les croyances, celles qu'on vous a transmises à l'école ou en famille,

TOUTES !

Je raconte souvent en session une histoire pour illustrer ces choses auxquelles nous sommes accrochées sans nous en rendre compte et que j'appelle "transmises sans réflexion" :
Une petite fille voit sa mère couper les 2 bouts de l'os du gigot avant de l'enfourner :
— Pourquoi tu coupes l'os des 2 côtés ?
— C'est comme ça que faisait ma mère et son gigot était très bon...
L'enfant, qui a ce petit plus qu'il faut pour vraiment apprendre, s'en va voir sa mère-grand
— Mamie, pourquoi tu coupais les 2 bouts du gigot avant de l'enfourner ?

— Ma mère faisait ça, son gigot était très bon, je fais la même chose pour que ce soit bon...

— Mémé, pourquoi tu coupais les 2 bouts du gigot avant de l'enfourner ?

— Oh, tu sais ma Petite, de mon temps, on avait pas beaucoup de charbon alors ma cuisinière avait un four minuscule, un gigot entier n'y rentrait pas...saveurs

Je reçois un père en conflit avec son fils de 10 ans. Les disputes démarrent généralement à table. Le père tient à ce qu'il enlève ses coudes de la table.
— C'est quoi le problème avec ses coudes ?
— Ben... on ne met pas ses coudes sur la table !
— Ben pourquoi ?
— Ça ne se fait pas !
— Et pourquoi ?
Continuez vous-même l'histoire !
Le père essayait de faire passer les discours de ses parents dont lui-même, adulte, ne comprenait pas le pourquoi... Parce que si vous avez une bonne fois une vraie explication à "pas de coudes à table" je l'attends avec impatience dans les commentaires ! lol
On ne peut faire passer que des apprentissages ressentis, justifiés... sinon c'est du dressage mais à tout dressage il faut un but...

J'ai appris dans l'enfance comment poser une division, c'est très difficile à enseigner croyez-moi. Je me suis donc documentée et j'ai trouvé dans un nouveau livre de pédagogie (Ellier, nouveau pour l'époque !) une tactique incroyablement logique. Je me suis rendue compte que j'avais mémorisé une façon de faire mais que je n'avais pas compris la logique de la division.
Je l'ai immédiatement essayée avec les gamins. Résultat plus que bon ! Tous ont compris de suite... Le plus difficile a été de convaincre les parents de ne pas vouloir faire passer ce qu'ils avaient appris comme moi à l'école... ça a marché seulement après plusieurs réunions d'explication.
Le seul cas indécrottable a été une grand-mère ancienne instit' qui a refusé catégoriquement d'envisager que ce qu'elle avait enseigné toute sa vie pouvait être nié...

Trouvez vos propres exemples...

Même si vous avez compris profondémment  tout cela, le plus difficile reste quand même à faire : apprendre à apprendre. Le plus ancré des conditionnements est bien celui par lequel nous apprenons.

D'après notre expérience, pour rester hors des on-dit-que-il-parait-que-c'est-ce-qui-se-fait :

- avant d'assimiler une info, nous devons la confirmer par au moins 3 sources différentes (attention aux forums internet) et, si possible expérimentée personnellement. 
- apprendre dans les 3 domaines de base:
le corps (physique et intellect), les émotions, le psychologique

Apprendre à être à l'aise dans le corps

Voilà quelques exemples de ce que j'appelle s'occuper de son corps
-Savoir le nourrir "du bon, du beau et du sain"esthétique

La cuisine est, comme le sexe, un domaine où beaucoup, allez, presque tout le monde, croit savoir sans avoir jamais rien appris... Nos sessions de découvertes des saveurs, comment les marier harmonieusement, créer du goût autant que du sain, ont toujours été les plus difficiles à mener dans la joie et la légèreté !!
Chacun prend ses goûts pour valeurs universelles, une recette de maman comme la seule savoureuse... ou au contraire connait les valeurs nutritionnelles ou médicinales de tel ingrédient et néglige le goût.
Il nous est arrivé de voir des "tenants de la nourriture bio" boire des litres de tisanes et de thés divers et variés, au point de se détruire les reins. Alors que telle tisane a tel effet bénéfique, prise en trop grande quantité elle fait plus de tort que de bien.
Venant du Nord de la France j'ignorais que les poivrons verts n'étaient pas mûrs... je trouvais que l'huile d'olive masquait le goût des aliments... la pomme-de-terre était une base de repas... J'avais pourtant fait la démarche d'apprendre à cuisiner... mais mon livre de recettes était un cadeau d'anniversaire de mon Grand-père pour mes 7 ans et ne prenait pas en compte les saveurs du monde !
eh oui, l'affectif embrouille même les papilles !art-culinaire

 
Autres indispensables pour s'occuper de son corps :

-Avoir des notions d'anatomie, connaître les relations des organes entre eux
-Pratiquer des techniques simples de self-défense ou de respiration ou de relaxation, de massage...

-Savoir faire du sexe, connaître notre fonctionnement, connaître celui de l'autre en communiquant, savoir ce qui nous fait plaisir et s'autoriser au plaisir, pas seulement sexuel.
Une élève ne supportait plus sa fille ado qui passait des heures dans la douche. Elle coupait l'eau, sous prétexte d'économies pour la planète et pour son porte-monnaie... Cette femme ne s'était jamais accordée de douche excédant 5 minutes... Le problème n'était pas la planète mais la notion de plaisir, s'autoriser à être bien dans son corps, dans la vie de tous les jours, tous ces moments qui font aimer la vie et sentir qu'elle circule dans le corps.


Apprendre le fonctionnement des émotions
pour savoir à quoi elles servent et s'en servir, jouer avec...

La mer ne serait pas la mer s'il n'y avait pas de tempête, de vagues en pic et en creux, de calme plat...

identifier l'injustice qui nous fait monter la colère,
la non-adaptation qui inhibent les réactions saines face au danger,
le mauvais choix qui nous rend triste...

Une stagiaire était dépressive et avait des problèmes de foie et de digestion. Enfant, quand elle allait trop mal, sa mère la sortait du pensionnat et lui faisait boire du chocolat chaud, elle se sentait mieux puisque le problème était le pensionnat et la séparation d'avec les parents... mais elle, adulte, gardait l'idée de cacao au lait quand elle avait mal au foie.
C'est ce que j'appelle "tomber dans la bêtise", le chocolat chaud n'arrange pas le foie ! Par contre le chocolat chaud, un câlin et de l'attention soignent les problèmes affectifs...
Elle a arrêté le travail de connaissance de soi pour cette histoire de chocolat !! il est impossible pour nous de dire que le cacao soigne le foie mais cette stagiaire refusait d'admettre que sa mère, bourrée de bonnes intentions évidemment, ne la nourrissait (alimentairement) pas convenablement.
Cette histoire peut vous paraître énorme mais elle est très fréquente. Comme si dire "j'aime ma mère" et en même temps "elle a fait des erreurs dans mon éducation" était impossible.
"J'aime ma mère" ne peut aller qu'avec "elle est parfaite, donc la diététique a tort donc mon foie a tort donc ces thérapeutes sont nuls donc ce médecin n'y connait rien..."

J'arrête de recevoir en thérapie de base des élèves qui commencent le jeu :
"Je te p
rouverai que c'est possible de vivre libre sans laisser tomber l'ancien".
Un bras de fer avec le thérapeute ou l'enseignant demande beaucoup d'énergie pour l'un comme pour l'autre et tant qu'on est dans cette lutte la Vie ne s'installe pas !



Apprendre les bases de nos comportements psychiques

Un jeune enfant n'apprendra pas à lire s'il vit dans une famille trop perturbante émotionnellement ou si sa famille ne lui en donne pas l'autorisation verbale et psychologique.
J'ai connu un enfant dans un village reculé du Nord qui n'arrivait pas à apprendre à lire car ses parents ne savaient pas lire et n'estimaient pas que c'était nécessaire puisque le gamin reprendrait la ferme. Dépasser un parent aimé est impensable si le parent ne formule pas que c'est sa demande.
Alors que j'ai eu en classe des enfants des boatpeople qui ont appris en quelques mois à parler, lire et écrire notre langue car les parents les poussaient en ce sens pour sortir de leur condition d'expatriés, de même que des maghrébins juste arrivés, vivant dans des conditions que tout le monde connait, finissant réellement toujours premiers de classe, les parents ayant besion d'eux pour les papiers et leur intégration.

Le psychique, l'affectif, ne peuvent être séparés du corps ou de l'intellect, ils sont étroitement liés. On peut agir sur l'un pour débloquer l'autre et inversement. relationnerLes relations hommes-femmes sont souvent difficiles car nous ne nous connaissons pas nous-mêmes et encore moins l'humain de sexe opposé. L'éducation et l'environnement dans la petite enfance sont déterminants dans nos façons de nous percevoir et de percevoir les autres. Si ça vous intéresse je développe cette partie dans un article à part.


Ce trépied bien posé, stable, aborder une spiritualité saine
Nous avons tous une aspiration à "autre chose", certains la nomment dieu...

Apprendre le discernement en enquêtant ou expérimentant ce qui n'est pas encore et ne sera peut-être jamais explicable scientifiquement.
Nous utilisons certaines expériences tirées de traditions reconnues. Ce que nous expérimentons avec le Vijñana BhairavaTantra reste le plus efficace pour nous. Ce livret de "méditations" tantriques contient tout ce qu'il y a à explorer, dans chacun des domaines de notre vie de tous les jours. Enoch en a fait une traduction en langage accessible aux occidentaux d'aujourd'hui et nous avons inventé des expériences sous forme de jeux à partir de ces textes :

Veiller dans un arbre toute une nuit sans sommeil.

 

Construire un nid douillet,prendre-dans-les-bras y entraîner quelqu'un et sous le regard d'un troisième, se prendre dans les bras,
observer ce qui monte en nous,
du bien-être à la gêne
passant par le désir ou le rejet,
observer sans s'y attacher,
rester dans le contact et la respiration,
laisser circuler librement
ce quelque chose en nous
qui va de l'un à l'autre...

statue

 

 

 

 

 

 

 

 

Se couvrir de terre humide et laisser sécher, vivre un instant immobile, figé au coeur de la forêt ou de la rivière,

 

statue vivante

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

le corps aux prises avec cette carapace,
observer les pensées qui défilent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Parcourir encordé et en aveugle un long chemin dans la nuit pour se retrouver tout au bord d'une falaise au lever du jour.

 

Observer la réalité sans rien enlever sans rien rajouter.regarder la réalité

Se laisser enterrer et sentir la terre lourde et froide sur notre corps.

Passer la nuit au fond d'un trou dans la roche.

Inventer des poèmes.

Courir nu dans la neige.

Attendre des heures en silence le lever du jour, laissant les ténèbres disparaître emportant nos noirceurs, acceuillir la lumière et la joie d'une nouvelle journée...

La liste est bien plus longue puisqu'il y a plus de 100 méditations avec lesquelles nous nous sommes amusées !hutte de sudation

Toutefois nous pouvons aussi utiliser des expériences tirées de diverses traditions :

 

 

 

- Soufi et tourner comme un dervich.

 

 

 

- Chamaniques et construire une hutte

de sudation pour y vivre un rituel.

 

 

 

 

- Chrétiennes et incarner Marie-Madeleine, sainte ou prostituée.

 

 

 

- Hindouistes et suivre la circumambulation.

 

 

ashram de ramana maharchi
- se laisser envahir par des peurs primitives : dans le temple de Karni mata la colonie de rats consangunins maladifs n'inspire pas vraiment l'envie d'en faire des animaux de compagnie !temple des rats près de Bikaner rajasthan
 

 

- Yodiques (vous lisez bien ! je parle de yoda pas de yoga...) et se rendre compte que "la force" peut être avec nous...puissance

 

- Buddhiste et planter des arbres.

Petite aparté sur un mail que nous venons de recevoir : "la méditation vipassana dans les prisons indiennes".
Il est important de noter qu'avant d'introduire ce programme buddhiste, l'organisatrice met en place tout un processus thérapeutique :
elle nourrit mieux les prisonniers, leur permet les visites
elle intervient auprès des gardiens pour qu'ils changent leur façon de vivre la prison et de traiter les détenus
elle s'implique à fond en suivant elle-même l'enseignement...
Avant de propager que cette méthode fait des miracles (et c'est sûr que ceux qui rentrent à fond dedans sont transformés) j'aimerais savoir combien de passeurs de messages ont pratiqué cette technique ou une autre, combien sont engagés et je dis bien engagés, pas seulement intellectuellement mais avec tout leur être, à vie, dans une démarche de connaissance de la réalité ?
C'était le "coup de gueule" du jour ! lol

 

S'amuser comme un enfant, en étant à fond dedans,
c'est LE secretjouer

Vous remarquerez que tout apprentissage passe par le corps, pas seulement par l'intellect.
Ressentir dans le corps, connaître intellectuellement et de nouveau ressentir à travers notre corps. Un apprentissage ne peut s'intégrer qu'en passant par le corps.
La vie est mouvement et imprévu...


Récemment encore je rassurais quelqu'un qui me demandait si, dans les expériences proposées au hameau, on respectait le rythme des gens. Si on pouvait s'arrêter dans la connaissance de soi quand on le décidait... Que voulez-vous que je réponde ?
La vraie question sous-jascente est "est-ce que vous n'êtes pas une secte comme celles dont on parle à la télé ?"
Mais la vraie vérité c'est que la secte dans laquelle vous êtes maintenant vous ne savez même pas qu'elle existe, ce qui en fait la plus enfermante de toute, c'est la non-connaissance et l'arrogance du soi-disant savoir...
Oui on respecte le rythme des stagiaires sinon ils s'enfuieraient !
mais ce n'est pas la bonne technique, nos vrais élèves, ceux qui ont décidé de nous faire confiance et qui entreprennent une vraie démarche, on les bouscule, tout en les entourant d'amour.

C'est en entrant dans le fleuve de la vie qu'on vit, pas en restant sur la berge.

L'apprentissage se fait quand on se pose des questions certes mais aussi
quand on arrête d'avoir peur, que consciemment on décide de faire confiance à quelqu'un qui a fait un "bout de chemin de plus",
quand on est capable de reconnaître qu'on s'est trompé pendant des années, que nos parents aussi se sont trompés.

Pour arriver à ça, il faut avoir reçu de l'Amour étant petit. Peu importe de qui, un père, une mère, un des grands-parents, quelqu'un qui a fait office de Maman...
Ceux qui n'ont rien reçu je ne suis pas en mesure de les aider actuellement.
Leurs facultés d'adaptation sont perturbées par leurs émotions.

Dans le travail de connaissance de soi, il faut sortir de l'attente des parents, puisqu'ils n'existent plus en tant que tels (quand on est adulte, les "parents" n'ont plus le même âge et sortent d'un contexte d'éducateurs), sortir de la réactivité aux parents, décider seul mais vraiment seul, soutenu ensuite par des enseignants compétents et aimants;

Je finirai par une dernière histoire :
Un homme démarre une thérapie avec nous :
— Pour ce qui est de mes parents, j'en suis libéré depuis longtemps. Mon père voulait que je sois médecin et bien j'ai fait le contraire, je suis berger sur le Larzac...
Alors si votre vraie vocation était d'être médecin... vous êtes peut-être passé à côté uniquement par opposition à votre père... vous semblez être encore bien dépendant de lui...

Nous avons eu matière à 4 jours de connaissance de soi avec cette simple introduction !...

Et vous ? vous en êtes où ?
Déjà si vous êtes allés jusqu'au bout de cet article trop long, chapeau !

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 20:45

Kathputli signifie "poupées qui dansent" c'est un art typiquement rajasthanais . Le long de tous les endroits-à-touristes des vendeurs te proposent des marionnettes à fils basiques pour 50 ou 100 रू . J'aurais voulu rencontrer les artisans qui les fabriquent mais, de même que pour les hijras, difficile de savoir où ils crèchent !
— Dans les villages...
— C'est loin et quand tu veux leur acheter directement ils augmentent les prix tu fais mieux de les prendre dans un emporium !
Impossible de faire comprendre que ce qui m'intéresse c'est la fabrication et la rencontre avec cette caste : j'ai pas l'intention de monter un castelet ni d'acheter pour un bizness.
Tant pis, je trouverai toute seule.
Au stadium, le jour de la fête des cerfs-volants je rencontre un montreur de puppets. Il me file sa carte en m'expliquant qu'il vit avec sa famille juste à côté de notre appart', à côté du JDA précise-t-il.
Le lendemain, je fais un repérage pour les trouver. Personne ne connait ! Je tourne plus d'une heure dans le quartier et je finis par laisser tomber.
Je propose à Janine de reprendre l'enquête avec moi. J'ai la carte de visite d'un 2e marionnettiste rencontré chez le marchand de légumes du coin de la rue. Encore une fois, personne ne sait...
Nous vérifions sur
Google maps...eh oui c'est apparemment juste à côté de chez nous. Un ricksha nous amène et nous dit :
— C'est là... mais cette adresse exacte, je sais pas.
— On va essayer d'appeler le numéro de la carte de visite...
Pas de réponse !
Ça grouille de monde ici et tous commencent à nous mettre la pression. Les rickshawala nous demandent un prix exorbitant pour rentrer à l'appart' !
— Viens, on s'éloigne, à pied, on trouvera un vélo un peu plus loin...
À l'ombre d'un arbre deux rues plus loin on rappelle le n° de la carte quand une moto freine devant nous, le marionnettiste tout transpirant en descend !
— Sorry, j'étais dans Pink city, un ami m'a dit que vous me cherchiez...
Le tamtam indien ! ça fonctionne bien !

kathpuli dans un bidonville
On le suit, on était bien au bon endroit, il faut rentrer derrière le mur qui longe la rue et là, il vaut mieux être accompagné : un dédale de ruelles minuscules à travers des maisons de briques (et de broc !) et de tôles.
À 2 minutes de notre appart'. C'est incroyable, un bidonville, en plein quartier chic, pas loin du Mac Do... derrière un mur où on passe tous les jours.

Un beau mur d'ailleurs peint avec le rose des couleurs de la ville et entièrement décoré
de personnages rajasthanais !

mur cachant le slum
Avec ce mur, le gouvernement cache l'horreur mais
les laisse squatter et subvient à leurs besoins en électricité et en eau, que faire de mieux ? Trop de gens, trop de pauvres...







Prakash Bhatt
est tout content de notre visite. Il nous commente la visite : là... (ah oui, cette cour de 2 m sur 3 ! on aurait pu passer sans la voir !)... les enfants qui peignent les têtes de bois.
Les enfants peignent les têtes des marionnettes
Un peu plus loin c'est le vieux qui sculpte les têtes. Je m'imaginais un atelier d'artiste : il est là assis sur une couverture avec des copains, ils boivent le tchai. En face, un abreuvoir avec un robinet, un jeune tout nu se lave en riant. Le sculpteur nous montre le "stock" de bois pour faire les têtes, quelques mini-rondins de manguier.


sculpteur sur bois











Juste à côté, une autre mini-pièce recouverte de tôles : des femmes et des fillettes coupent de vieux saris, fabriqu elles utilisent leurs pieds pour tenir ce qu'elles cousent. Il fait très chaud pourtant il y a un ventilateur. Il y a même une petite télé.

Les femmes cousent les poupées
Prakash nous parle d'une anglaise venue le soutenir jusqu'en 2008, du site internet qu'elle a créé. Il a du matériel que je ne m'attendais pas à voir là : des instruments de musique et un camescope tout neuf sur lequel nous visionnons des spectacles qu'il a organisés. Son pressbook est rempli d'affiches de tournées en France.
— Là, c'est l'endroit où je fais la classe, j'apprends à ceux qui le veulent l'art des marionnettes.

salle de classe

Je voudrais surtout que la tradition ne se perde pas et je voudrais aussi aider ma communauté. Beaucoup d'entre eux se sont mis à boire et à se droguer, il n'y a plus de travail. Les touristes achètent des marionnettes dans les emporiums qui font travailler leurs ouvriers, pas nous.



— Oui, à Udaipur j'ai vu un magasin où derrière une rangée de porte-manteaux un homme assis par terre peignait des têtes.
À Udaipur ils ont de la chance, ils ont un théâtre de la ville où se produire, on voulait y aller mais on ne nous accepte pas là-bas. Pourtant on est la même famille. On est des artistes mais on ne veut plus de nous.
Il parle des Bhatt.
Cette famille vit depuis très longtemps dans la région du Marwar au Rajasthan. Au 8e siècle, ils créent un théâtre de poupées sculptées en argile mettant en scène les figurines décorant le trône du roi. De souverain en souverain ils divertissent la cour. Les Kalet, sous-caste des Bhatt, fabriquent des poupées en épis de maïs. L'empereur Akbar au 16e siècle les choisit pour
inventer un spectacle qui raconte ses exploits.
Depuis ce temps,
les histoires se situent toujours à la cour d'Akbar.l'empereur Akbar mécène des Kalet


Après plusieurs siècles, les poupées de bois remplacent les poupées d'épis de maïs. Les artistes attachent un fil à la marionnette pour faciliter les mouvements. Des centres d'intérêt différents dans les cours mogholes ont, petit à petit, obligé les marionnettistes à jouer dans les rues.


Aujourd'hui on est demandé dans des fêtes familiales ou des grands hôtels pour amuser les touristes mais ça ne nourrit pas tout le monde... Notre art va disparaître...
Prakash nous amène dans une autre mini-maison, les étagères sont pleines de sacs de toile jute et de malles en métal. Il étale une couverture, ouvre les sacs et là...dévoile les trésors de la caverne d'Ali Baba !

les marionnettes
Des marionnettes très propres. C'est ce contraste avec le reste de l'endroit qui apparaît en premier. Des sacs et des sacs de pouées neuves avec de magnifiques robes colorées : les marionnettes n'ont jamais de jambe (enfin, sauf une : le cavalier-acrobate qui fait des tours à cheval). Les autres ont une sorte de costume moghol. Une longue jupe flottante de coton ou de soie donne un effet léger quand l'artiste la manipule. Je dis bien "l'artiste" ! Janine essaie d'en actionner une, les ficelles s'emmêlent, une finit par se casser ! Je n'essaie même pas !
initiation de Janine
— Regarde, il n'y a qu'un seul fil, une extrémité au sommet de la tête, l'autre à la ceinture. Je fais des boucles dans le fil et par une série de sauts en relâchant plus ou moins les boucles entre les doigts ça donne ça.
S'ensuivent des mouvements fluides ! Je n'ai pas de camescope, il faudra que tu ailles voir sur place, ça vaut le coup !
La danseuse et le charmeur de serpent ont plus de fils.
Déballage d'un autre sac :
— Celles-là ont été faites par mon grand-père.
Praskah nous montre une photo...
— Les Kathputli nous protègent, elles écartent les dangers. On ne les vend pas, on se les transmet de génération en génération, on ajoute un vêtement sur un autre quand il est trop vieux. Les poupées trop abimées pour jouer, on les met dans une rivière sacrée comme pour les cendres des humains. On vend seulement celles avec lesquelles on ne joue pas.
Janine et moi achetons (cher, mais la visite le vaut !) chacune une poupée. La mienne est réversible, sous la jupe de la femme se cache un homme, ou le contraire !

Prakash Bhatt et ses kathpuli
Nous nous serions perdues sans Prakash pour nous ramèner sur la grand-rue ! 







Je suis retournée ensuite prendre d'autres photos, à l'extérieur de la colony : dans cette rue, pas loin du Memorial et du superbe bâtiment de l'assemblée législative, une odeur de crottes humaines envahit tout, surtout sous ce soleil de mai. Là j'ai aperçu 2 gamins, un de 7 ans versant de l'eau à la bouteille sur les fesses d'un plus petit faisant caca. Pauvres mais propres !

slum marionnettistes
slum marionnettistes
cricket
slum marionnettistes
Cet article est un simple constat. Je rappelle pour les nouveaux lecteurs que nous écrivons ce blog pour raconter nos aventures en Inde. Nous nous laissons toucher par ce que nous voyons : parfois ça nous énerve, parfois ça nous fait rire ou pleurer, parfois ça nous épate, souvent nous ne comprenons rien... nous apprenons tous les jours à remettre en cause nos idées sur la vie.
Il est toujours dommage de voir des métiers traditionnels disparaître. Tout ce qui fait l'Inde pour nous occidentaux : les peintures des havelis, la couleur de Pink-city, les portes sculptées, les châtri, les jalis, la karoli stone taillée... Tout est balayé par le bétonnage à outrance, le plastique et le "plywood"... Mais nous, en occident, avons aussi connu les années "formica" et le parping continue à suplanter les briques ou les pierres. Je n'en lancerai donc pas aux indiens !

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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 09:04

Comme nous vous l'expliquons dans le  premier article de ce blog, certaines pages nous sont inspirées par des actions menées en Inde avec des groupes.

Enoch et moi avons souvent réfléchi à cette question :
"Quelle est LA bonne action pour la planète ?"
 

et depuis toujours, nous plantons des arbres, nous semons des graines dans notre jardin mais aussi aux bords des routes, des chemins en passant à l'occasion d'une promenade.
C'est l'écosystème de l'arbre qui engendre le cycle de l'eau. Il faut aider à la mise en place de ce système qui ensuite s'entretient lui-même. L'Homme a enlevé les arbres laissant place au désert. Nous replantons et aidons pendant 2 à 3 ans les jeunes plantes à créer leurs systèmes racinaires, en les arrosant, les protégeant de tout prédateur. Ensuite la Vie reprend ses droits. Redonnant à l'environnement sa dimension saine et esthétique : l'eau revient, les feuilles qui tombent protègent de petits organismes, enrichissent le sol pour de nouvelles plantes, l'arbre agrémente le paysage de ses couleurs, fruits et fleurs...

Nous proposons cette année aux participants de "voyage-autrement" de laisser à leurs enfants un pays où l'eau ne manque pas, où les arbres donnent leur fraîcheur, leur beauté, leurs fruits, leurs cachettes...
Notre solution c'est de planter des arbres pour recréer le cycle de l'eau. Des arbres pour tous, pour que les enfants puissent vivre avec leurs parents... des arbres pour produire des fruits et des feuilles pour manger ou se soigner.... des arbres pour dormir à l'ombre et fournir du bois pour cuire les aliments... des arbres pour la beauté du paysage...
Le voyage continue donc par une action éclair de "Plantons des arbres".
Ce qu'il y a à faire et pourquoi le faire est bien pensé, discuté, calculé par l'équipe "Plantons des arbres", en France. C'est un véritable plan d'action inspiré des stratégies militaires mais employé dans un sens opposé : créer au lieu de détruire. Favoriser la vie au
lieu de la faire disparaître.
Nous trouvons dommage que l'écologie reste dans le ghetto des actions sociales parallèles et ne bénéficie pas souvent de toutes les possibilités du génie humain. La stratégie, la tactique, les actions-éclairs, le marketing opérationnel peuvent aussi être utilisés avec tout autant d'efficacité pour sauvegarder, préserver la vie, notre environnement, pas seulement pour conquérir, esclavager, s'approprier.
Enoch et moi sommes déjà venus à Bodhgayâ, nous avons constaté la désertification au Bihar (comme partout ailleurs sur la planète), nous avons vu les monastères bouddhistes, imaginé la possibilité de les solliciter pour l'entretien des plantations. Planter fait partie des recommandations du Bouddha lui-même.

Surprise. Dans ce village minuscule nous trouvons un imprimeur ! Il nous faut des carnets à souche pour inscrire les coordonnées des donateurs.
Une équipe aborde des touristes, leur explique le principe de "Plantons des arbres", leur délivre un reçu pour leur don.


aborder les touristes pour
Nous repérons aux alentours du temple les heures les plus favorables pour rencontrer des touristes.
Parallèlement il faut trouver de jeunes arbres, un endroit pour les planter, des bras pour creuser les trous, une équipe pour s'assurer de l'arrosage la 1e année ! Tout ça exécuté en 5 jours.
Mais non ça n'est pas une gageure. Nous l'avons fait !

Nous avons remarqué que plus on est limité dans le temps plus on prend conscience de l'urgence, plus on est efficace. Nous avons donc débarqué là avec des participants ayant pris conscience de l'urgence de la situation et ayant compris pourquoi planter des arbres vient en amont de toute action à entreprendre pour pouvoir continuer à vivre sur notre belle planète !
Nous choisissons des arbres adaptés au lieu, produisant des fleurs ou des fruits nécessaires à la population locale, voir fournissant du bois mais dans ce cas là, attention s'ils sont coupés, il faut replanter...
Toute cette préparation est effectuée avant de partir car une fois sur place il faut agir. Vite mais efficacement.

équipe
D'après notre expérience, un commando efficace est composé de 8 membres. Là, pour cette fois, nous ne sommes que 5 mais pour agir contre la désertification il y a urgence. Le lieu, l'heure du combat et le nombre de combattants n'est pas toujours de notre choix.
100 arbres achetés
Nous ne voulons pas être une association recevant de l'argent pour autre chose que planter. Résultat, quand les volontaires (nous recevons des centaines de coups de fil) apprennent que le billet d'avion et le séjour sont à leur charge, ça les décourage... dommage...

À Bodhgayâ, la semaine choisie comme la plus propice est celle d'un énorme rassemblement de moines. Les touristes croyants ou non affluent et quand ils ne sont pas dans les monastères pour suivre les enseignements ils vont à l'Arbre où Buddha s'éveilla pour visiter. Nous n'avons qu'à connaître les heures des enseignements et à nous poster à l'entrée du temple de l'Arbre en dehors de ces heures.
Facile !
Et ça marche !récolte de fonds Plantons des arbres
Nous récoltons assez de roupies en 3 jours pour planter plus de 100 arbres. Sur la dernière photo vous voyez le monastère qui a accepté les arbres sur son terrain. Ils seront arrosés régulièrement et comme ils sont sur une propriété privée ils ne seront pas saccagés ni volés.

 


Voilà l'histoire racontée par Jeannine qui a participé à cette action :

Bodhgayâ 2009, une aventure !

J'ai mis un peu de temps à prendre le rythme imposé par Enoch et Sylvie. Il fallait faire vite et mon quotidien n'est pas forcément dans l'urgence. Faire vite pourquoi : récolter en un temps record des roupies auprès des touristes et financer l'achat d'arbres.
Cette idée m'a plu tout de suite. Étant fille de paysans on m'a toujours appris à respecter les arbres sans pour autant m'expliquer pourquoi mais seulement :
— On ne coupe pas un arbre.
Là j'allais devoir peut être en planter.
Je crois que je me suis prise au jeu très vite. Avec un anglais très limité, pas forcément très à l'aise pour solliciter des gens, j'avoue avoir balayé toutes mes craintes en peu de temps.
50 roupies, puis 100, retour à 10.
L'enthousiasme aidant je me voyais acquérir non pas un arbre mais une forêt !
Le top du top : rencontrer un touriste français (montpellierain). Tout est nettement plus simple en français... Et puis on continue avec d'autres touristes...

action -éclair à Bodhgaya
Entre temps se pose la question comment planter ces arbres, où ?
Discussion avec un monastère tibétain, avec une entreprise s'occupant d'environnement sur place...
Je rencontre des jeunes se disant prêts à nous aider, mais le jour J ils ne sont pas là...
Faute de bras immédiatement disponibles, nous décidons de confier la somme d'argent au monastère.
Je suis un peu déçue pour moi la finalité de tout ceci était de les planter vraiment ces arbres. Bon, là on ne peut pas. On verra plus tard... Peut-être l'année prochaine.

Rentrée en France je me dis que c'est sans doute bien ainsi. Pas le temps de s'infiltrer, d'imposer quoi que ce soit.
Laisser les "locaux" libres de faire de cet argent ce qu'ils pensent être bon.
Il est vrai que dans le domaine de l'humanitaire je me dis souvent : on amène quelque chose et on reprend forcément autre chose. Là nous n'avons pas eu le temps de contrôler ni d'imposer et c'est bien comme ça.

monastère où nous plantons


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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 19:07

Nous préparons le séjour Voyage-Autrement de 2009.
Une des participants nous raconte :
— Je suis allée au Soudan pour apporter des médicaments. L'association dans laquelle j'étais avait présenté la nécessité extrême des villages retirés. Et c'est vrai, j'ai vu la misère. Pourtant, si je ne regrette pas ce voyage, je garde un goût amer de cette action : tous ces malades...

Avant, ils disposaient d'une médecine locale adaptée et efficace, ils dépendent maintenant des drogues occidentales. Car là-bas, des médicaments aussi courants que l'aspirine ou les antibiotiques sont hors de portée de n'importe quelle bourse et une fois qu'on a commencé une thérapie avec des molécules synthétiques, il faut la continuer. Mais les approvisionnements sont soumis au régime des touristes qui veulent bien les acheter et les acheminer. S'il n'y pas de volontaires, les gens sont lâchés, abandonnés.
Un autre nous parle d'un voyage au Burkina-Faso :
— Nous y allions pour poser des pompes. Arrivé là bas, j'ai vu les anciens puits épuisés et j'ai compris que poser des pompes dans un désert ne fait qu'accentuer la désertification en allant pomper de plus en plus profond. En voyant arriver les camions citernes de carburants j'ai aussi compris que rendre les gens d'ici tributaires des approvisionnements en énergies non renouvelables n'est pas une solution.

J'avais ramené des bonbons et des ballons pour les enfants. Ça me rappelait mon enfance au Portugal quand mon oncle revenait de France, il nous faisait mettre en ligne et il distribuait des bonbons... Malheureusement, les enfants nous ont bousculés, ont fini par se battre pour avoir les friandises et se voler les ballons.
— Oui, c'est vrai on veut faire une "bonne action", on part d'une "bonne intention", mais on s'aperçoit vite de la justesse de l'expression "l'enfer est pavé de bonnes intentions".
— Tout ce qu'on fait est une réponse à quelque chose de personnel. J'en arrive à me demander si le mieux n'est pas de ne rien faire !

L'important n'est pas de philosopher sur ces questions tranquillement assis dans son salon. Ça, c'est facile mais plus difficile... et plus efficace : se poser ces questions puis de partir sur place. Ouverts et vigilants...bodhgayâ

Comme par hasard, dès notre arrivée à Bodhgayâ, nous sommes immédiatement confrontés à ce "que peut-on faire ?"
Un moine aborde Jeanine. Laissons la vous raconter :
À mon retour en France j'ai dit à ma fille :
— J'ai failli te ramener un petit frère !
Elle me regarde avec des yeux tout ronds quelques secondes puis :
— Maman assieds -toi, c'est la fatigue, reprends tes esprits !
— Non c'est bien vrai. Écoute, j'étais à Bodhgayâ au moment d'un grand pèlerinage religieux, je trainais aux abords du temple appareil-photo en main. J'observais les moines en train de prier.
Pour moi, "moine" signifie "adultes". Quelle ne fut pas ma surprise de voir des enfants et des adolescents. J'étais derrière une paroi en bois. À travers les espaces laissés par les planches mal ajustées, je photographiais les enfants.
Combien de temps peut-on rester là à prier ou à faire semblant ?
Plongée dans mon univers de réflexions, cachée derrière ces planches, je suscite bien sûr la curiosité.
Un moine tibétain m'aborde. Imagine ma surprise quand je crois comprendre qu'il veut me donner son enfant. Je me dis non, j'ai bien sûr mal compris. Mais non, il voulait vraiment que je reparte avec son gamin !


Bodhgayâ.février 2009
Bodhgayâ est une toute petite ville et je vois surgir régulièrement "mon moine et son fils". Chaque fois, il me montre son gamin et insiste pour me le laisser ! Curieusement, cet enfant avait l'air heureux, accompagnant son père, mangeant à sa faim. Que pouvais-je lui offrir de mieux ?
Très mal à l'aise avec tout cela, ne sachant que lui dire, ne parlant pas sa langue, le dialogue est difficile. Le père l'a très bien compris et me donne rendez-vous le lendemain à l'hôtel avec un traducteur. Il est toujours aussi déterminé. Pour lui l'occident est La solution. Nous discutons un peu puis je me dérobe.
Pour tous ces gens très pauvres, nous sommes "l'Amérique" mais quelle Amérique avons-nous à leur proposer ? Je reste persuadée que notre façon de donner leur laisse à penser que le matériel, si absent de leur quotidien, est quelque chose d'essentiel et de facile pour un occidental. Donc pour un indien ou un tibétain il veut l'obtenir coûte que coûte pour leurs enfants. Cet enfant-là qu'avais-je à lui proposer ? Des biens matériels... Quelle qualité de vie si différente de la sienne...
— Tu t'es sentie comment en refusant ?
— Je ne me sens pas coupable de l'avoir laissé, seulement peinée de ne pas avoir pu ou su m'expliquer avec le père... Désolée, tu n'auras pas de petit frère tibétain !

Pour le père l'image de l'occident riche est évidente. On sait que c'est un leurre, que son fils, adulte, n'aura pas d'argent, qu'il sera confronté à plus de difficultés pour sa survie là-bas en Europe qu'ici avec sa vie de moine.bodhgayâ.moines
Alors, baisser les bras, ne rien faire du tout ? Que donner à cet enfant et aux autres ? Comment agir sans attentes, sans encombrer l'action par des besoins perso ? Notre chimie et notre fric vont-ils résoudre le problème du sida et de la faim dans le monde ?
Si ça devait, ça aurait été fait depuis longtemps. C'est quoi une "bonne" action pour la planète ? Pourquoi je pense que moi, je peux oeuvrer pour cette planète ?

bodhgayâ.2009

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

...(la suite dans "Bodhgaya,plantons des arbres")...

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