L'article "Rituels,tantra et tralala" part 1
m'a donné envie d'écrire cet article pour partager le cheminement qui d'enseignante m'a amenée à créer une activité lucrative en
Inde.
Apprendre est au
centre de la vie des humains. Être humains, c'est apprendre, vivre c'est apprendre par le corps et par l'intellect mais surtout par le corps... d'où cet article sur
l'apprentissage.
La vie est
mouvement et imprévu...
Nous avons appris :
le corps, les émotions, le psychologique... Il nous restait à explorer davantage le domaine de la spiritualité.
Nous voulions apprendre d'autres cultures. L'Inde nous semblait l'endroit idéal puisque c'est là qu'est né le tantrisme qui a bouleversé nos vies et donc nous avons voulu contacter des "gurus
tantriques".
Nous avons volontairement mis de côté le maître réputé Osho et son ashram de Puna puisque ce maître est mort et qu'il a lui même enseigné qu'une fois le maître mort, il n'y a plus
d'enseignement.
Après Mahakaal nous sommes allés à Tiruvannamalai dans le sud de l'Inde : ayant suivi les enseignements de Lee Lozowick quelques années en France, nous
voulions voir l'ashram de son maître (photo ci-dessus). Mais yogi Ramsuratkumar est mort et à présent Lee Lozowick également.
Nous sommes allés au centre nord de l'Inde voir le pays de Bouddha, à la recherche d'une lignée tantrique
issue des montagnes du Bihar selon Daniel Odier... Mais, point de montagnes au Bihar (voir polémique dans la vache cosmique)...
De séjour en séjour
nous avons appris beaucoup de choses même si ce n'est pas ce que nous attendions. C'est d'ailleurs souvent le cas, vous avez remarqué ? Quand on cherche, on trouve toujours. Mais très peu souvent
ce qu'on attendait.
Ça fait partie de la magie de la vie !
Nous avons découvert comment nous laisser toucher par les événéments tels qu'ils se présentent. Nous pressentions que la vie débouche sur la créativité et inversement et c'est ce qui s'impose à nous encore aujourd'hui. Nous avons appris à
consciemment nous laisser envahir par la vie et laisser sortir de nous quelque chose de concret qui nous relie aux autres vivants.
De ce point de vue
de la créativité, l'humain fonctionne selon trois pôles :
- J'apprends
- Je crée
- Je partage
Pour exprimer cette vie qui est en nous, le moyen le plus facilement accessible mis à notre disposition, c'est l'argent. L'argent, dans notre société actuelle... non, depuis nombre de millénaires
maintenant, l'argent est le lien entre ces 3 choses. Eh oui, l'argent qui paraît si trivial. L'argent si décrié par les tenants d'une certaine spiritualité. L'argent qui empoisonne aussi
effectivement les sociétés ("côté obscur de la force" !). Eh bien l'argent, ("côté clair de la force" !) est la concrétisation de notre énergie de vie, de créativité et de communication.
Lorsque nous renonçons à l'argent,
nous renonçons à notre pouvoir d'expression personnelle.
Il faut de l'argent pour se payer des voyages, des prof, des stages, une connection internet... pour pouvoir apprendre de différentes sources.
Pour se procurer cet argent on
propose ce que l'on sait faire à d'autres qui ne savent pas le faire. À partir de nos connaissances de base on crée ce qui nous plait pour le partager avec d'autres qui nous donnent de l'argent
pour continuer nos apprentissages dans d'autres domaines ou bien pour approfondir dans le même domaine.
Alors d'instit' qui bloque trop de
temps et n'en laisse pas assez pour voyager, je suis passée à thérapeute psychocorporel qui me permet de travailler avec Enoch, avec très peu de contraintes horaires.
Et un jour, au cours d'un retour
interminable dans un train indien, avec Rémi comme regard extérieur, nous avons mis sur pied "Voyage-autement"
Il nous manque beaucoup d'argent pour réaliser ce projet. Il faut un gros capital de départ pour monter en France une agence de voyages et ce côté nous bloquait. En France les assurances coûtent
une fortune, les employés pareil... qui quoi où
Comment voyager pour continuer à
apprendre et monter notre idée ?...
Se laisser toucher par une autre boule de billard et ricocher : Zoé et son envie de vivre en Inde...
Ici on continue à apprendre, dans le domaine de la boulangerie bien sûr mais aussi dans la connaissance de soi en général. Comment entrer dans le jeu de la société indienne sans se perdre,
comment profiter de l'espace laissé libre pour les créateurs et entrepreneurs sans être entraîner dans l'agressivité, la folie et le stress permanent de ce pays.
En parallèle nous recevons une fois l'an un séjour de Voyage-autrement et nous étudions des dizaines de thèmes que nous pourrons faire expérimenter si c'est ce que l'avenir nous réserve. Sinon on
se sera bien amusés à les préparer...
...
Cette intro, une peu longue j'en
conviens, pour ressituer dans ce blog cet article en lien avec "rituels, tantra et tralala", reprenons...
...Quand le pays se réveille, les kapalikas sont là aussi et les rituels sont les mêmes que dans les autres stands. Pourquoi
? "Le peuple a besoin de rituels, de croyances... L'éducation n'est pas pour tous... mais la protection des kapalika
oui..." Peut-être vais-je vous choquer mais je partage cet avis...
Mahakaal le guru, parle des gens des castes dites inférieures. Comme tous les indiens il fait ses classements en fonction de la naissance. Moi je définis autrement les critères : pour avoir accès à l'enseignement il faut être ok pour s'y ouvrir. Je ne parle pas seulement
d'enseignement spirituel mais d'apprentissage tout court. Et ce n'est pas une question de QI froid et rationnel, (d'ailleurs dépassé de nos jours) mais d'intelligence dans le sens faculté
d'adaptation.
Quand j'ai démarré
instit' je croyais que pour faire passer l'enseignement, seule comptait la pédagogie de l'enseignant. Si un enfant n'arrivait pas à entrer dans l'apprentissage c'est que je n'avais pas trouvé le
moyen pour accéder à sa forme de compréhension... J'ai découvert en cherchant ces moyens pas mal de techniques passant essentiellement par le jeu. J'ai d'ailleurs fait ma thèse de prof des écoles
sur ce thème.
Mais pour certains élèves l'apprentissage restait hermétique. Il pouvait y avoir une ouverture si des liens affectifs se créaient entre moi et l'enfant mais ces liens ne devaient en aucun cas
mettre la famille en compétition avec moi. Si je n'avais pas le soutien inconditionnel des parents la relation avec l'enfant était biaisée et donc l'apprentissage.
Physiquement parlant, l'enfant se doit d'aimer ses parents en priorité et leur donner raison. Sinon il développe de la culpabilité, se sent mal
à l'aise. Je voyais donc qu'il y avait autre chose que le QI ou la pédagogie.
En étudiant le fonctionnement du cerveau et du psychisme de l'humain durant la formation de psy, j'ai mieux compris ce que j'avais expérimenté ou vaguement survolé dans la formation d'instit :
les liens étroits entre affectif, psychisme et apprentissage.
Un bébé humain à la naissance est loin d'être "fini". Il ne peut pas se débrouiller seul, il est totalement dépendant des personnes qui s'en occupent, les parents ou ceux qui en font office. Il a
besoin de nourriture, d'être protégé du froid ou du chaud, lavé, touché, aimé. Sans ça son développement physique et émotionnel ne se fait pas, c'est vraiment pour lui une question de vie ou de
mort. Il est vital pour lui de s'assurer la protection des parents. Il n'est pas encore "fini" quand il marche et mange seul. Peu de parents savent que :
Jusqu’à l’âge de 8 ans, le champ visuel d'un enfant est moitié moins étendu latéralement que celui d’un adulte. L’enfant ne voit bien que ce qui est devant lui. Le sens du mouvement est moins
développé : un enfant de moins de 7 ans met trois à quatre secondes pour distinguer une voiture à l’arrêt d’une voiture qui roule
lentement. L’enfant ne localise pas bien les sons. Il a l’ouïe fine mais il a plus de mal que l'adulte à localiser spacialement la source d'un
bruit.
Il ne peut porter son attention que sur une seule chose à la fois.
Dès l’âge de six ou sept ans un enfant maitrise la notion de quantité . Il est généralement absolument certain que la quantité de matière, par exemple d’une boule de pâte à modeler, ne change pas
lorsqu’on change la forme de la boule ou qu’on la partage en morceaux.
Ce nest qu’à huit-neuf ans en moyenne qu’il acquière la notion de poids. Il peut formuler un jugement de conservation de la quantité de poids d’une boule soumise aux mêmes modif' et c'est vers
dix ou onze ans qu’il saisira la conservation du volume (Je me réfère à Piaget).
Tous ces exemples pour vous faire
bien comprendre le fait qu'il est vital pour un enfant de s'assurer la protection de ses parents.
Pour ça il va mettre en place, en observant les réactions de son entourage, une tactique de survie. Chacun a la sienne, il est
important de la connaître pour ne pas en rester prisonnier. Nous proposons ce travail de connaissance de soi comme base, aussi importante que la connaissance du fonctionnement des émotions.
Arrivés à l'âge adulte, puisque nous sommes en vie, nous imaginons que notre technique de survie est la seule, la bonne. C'est de là que découlent beaucoup de nos difficultés à vivre !
"Vivre ici et maintenant" c'est tout simplement admettre que ce qui a marché dans le passé, dans des circonstances définies, dans
un cadre défini : celui de notre ex-famille, n'est plus d'actualité, n'est plus adapté à notre vie actuelle. Cette technique qu'on peut être fier d'avoir échafaudée car elle nous a permis de
survivre, cette technique qui nous servira encore quand on l'aura identifiée , cette technique nous joue des tours dans notre adaptation à la vie de tous les jours dans un autre cadre, un autre
temps et d'autres circonstances.
Mais il est extrêmement difficile d'admettre ce fait. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien, je constate seulement que tous nous avons tendance à vouloir rester fidèles à notre
ex-famille même si elle nous a fait du mal. Combien d'élèves (adultes) en connaissance de soi payent pour apprendre montrant ainsi leur motivation et pourtant lâchent l'apprentissage ou le
sabotent. Trop accrochés à leurs croyances, à leurs acquis, trop fidèles à leur ex-famille pour se permettre de sauter dans autre chose. Enseigner dans ces conditions est comme essayer de remplir un puits sans fond, stupide et inutile.
Que faut-il
apprendre me direz-vous ?
Partir de l'axiome de base : tout ce que j'ai appris jusqu'à présent est à revoir !
Apprendre en premier comment débusquer les croyances, pas seulement religieuses, toutes les croyances, celles qu'on vous a transmises à l'école ou en famille,
TOUTES
!
Je raconte souvent en session une
histoire pour illustrer ces choses auxquelles nous sommes accrochées sans nous en rendre compte et que j'appelle "transmises sans réflexion" :
Une petite fille voit sa mère couper les 2 bouts de l'os du gigot avant de l'enfourner :
— Pourquoi tu coupes l'os des 2 côtés ?
— C'est comme ça que faisait ma mère et son gigot était très bon...
L'enfant, qui a ce petit plus qu'il faut pour vraiment apprendre, s'en va voir sa mère-grand
— Mamie, pourquoi tu coupais les 2 bouts du gigot avant de l'enfourner ?
— Ma mère faisait ça, son gigot était très bon, je fais la même chose pour que ce soit bon...
…
— Mémé, pourquoi tu coupais les 2 bouts du gigot avant de l'enfourner ?
— Oh, tu sais ma Petite, de mon temps, on avait pas beaucoup de charbon alors ma cuisinière avait un four minuscule, un gigot
entier n'y rentrait pas...
Je reçois un père en conflit avec
son fils de 10 ans. Les disputes démarrent généralement à table. Le père tient à ce qu'il enlève ses coudes de la table.
— C'est quoi le problème avec ses coudes ?
— Ben... on ne met pas ses coudes sur la table !
— Ben pourquoi ?
— Ça ne se fait pas !
— Et pourquoi ?
Continuez vous-même l'histoire !
Le père essayait de faire passer les discours de ses parents dont lui-même, adulte, ne comprenait pas le pourquoi... Parce que si vous avez une bonne fois une vraie explication à "pas de coudes à
table" je l'attends avec impatience dans les commentaires ! lol
On ne peut faire passer que des apprentissages ressentis, justifiés... sinon c'est du dressage mais à tout dressage il faut un but...
J'ai appris dans l'enfance comment poser une division, c'est très difficile à enseigner croyez-moi. Je me suis donc documentée et j'ai trouvé dans un nouveau livre de pédagogie (Ellier, nouveau
pour l'époque !) une tactique incroyablement logique. Je me suis rendue compte que j'avais mémorisé une façon de faire mais que je n'avais pas compris la logique de la division.
Je l'ai immédiatement essayée avec les gamins. Résultat plus que bon ! Tous ont compris de suite... Le plus difficile a été de convaincre les parents de ne pas vouloir faire passer ce qu'ils
avaient appris comme moi à l'école... ça a marché seulement après plusieurs réunions d'explication.
Le seul cas indécrottable a été une grand-mère ancienne instit' qui a refusé catégoriquement d'envisager que ce qu'elle avait enseigné toute sa vie pouvait être nié...
Trouvez vos propres
exemples...
Même si vous avez compris profondémment tout cela, le plus difficile reste quand même à faire : apprendre à apprendre. Le plus ancré des
conditionnements est bien celui par lequel nous apprenons.
D'après
notre expérience, pour rester hors des on-dit-que-il-parait-que-c'est-ce-qui-se-fait :
- avant
d'assimiler une info, nous devons la confirmer par au moins 3 sources différentes (attention aux forums internet) et, si possible expérimentée
personnellement.
- apprendre dans les 3 domaines de base: le corps (physique et intellect), les émotions, le psychologique
Apprendre à être à l'aise dans le corps
Voilà quelques exemples de ce que
j'appelle s'occuper de son corps
-Savoir le nourrir "du bon, du beau et du sain"
La cuisine est, comme le sexe, un
domaine où beaucoup, allez, presque tout le monde, croit savoir sans avoir jamais rien appris... Nos sessions de découvertes des saveurs, comment les marier harmonieusement, créer du goût autant
que du sain, ont toujours été les plus difficiles à mener dans la joie et la légèreté !!
Chacun prend ses goûts pour valeurs universelles, une recette de maman comme la seule savoureuse... ou au contraire connait les valeurs nutritionnelles ou médicinales de tel ingrédient et néglige
le goût.
Il nous est arrivé de voir des "tenants de la nourriture bio" boire des litres de tisanes et de thés divers et variés, au point de se détruire les reins. Alors que telle tisane a tel effet
bénéfique, prise en trop grande quantité elle fait plus de tort que de bien.
Venant du Nord de la France j'ignorais que les poivrons verts n'étaient pas mûrs... je trouvais que l'huile d'olive masquait le goût des aliments... la pomme-de-terre était une base de repas...
J'avais pourtant fait la démarche d'apprendre à cuisiner... mais mon livre de recettes était un cadeau d'anniversaire de mon Grand-père pour mes 7 ans et ne prenait pas en compte les saveurs du
monde !
eh oui, l'affectif embrouille même les papilles !
Autres indispensables pour s'occuper de son corps
:
-Avoir des notions d'anatomie,
connaître les relations des organes entre eux
-Pratiquer des techniques simples de self-défense ou de respiration ou de relaxation, de massage...
-Savoir faire du sexe, connaître
notre fonctionnement, connaître celui de l'autre en communiquant, savoir ce qui nous fait plaisir et s'autoriser au plaisir, pas seulement sexuel.
Une élève ne supportait plus sa fille ado qui passait des heures dans la douche. Elle coupait l'eau, sous prétexte d'économies pour la planète et pour son porte-monnaie... Cette femme ne s'était
jamais accordée de douche excédant 5 minutes... Le problème n'était pas la planète mais la notion de plaisir, s'autoriser à être bien dans son corps, dans la vie de tous les jours, tous ces
moments qui font aimer la vie et sentir qu'elle circule dans le corps.
Apprendre le fonctionnement des émotions
pour savoir à quoi elles servent et s'en servir, jouer avec...
La mer ne serait pas la mer s'il
n'y avait pas de tempête, de vagues en pic et en creux, de calme plat...
identifier l'injustice qui nous
fait monter la colère,
la non-adaptation qui inhibent les réactions saines face au danger,
le mauvais choix qui nous rend triste...
Une stagiaire était dépressive et
avait des problèmes de foie et de digestion. Enfant, quand elle allait trop mal, sa mère la sortait du pensionnat et lui faisait boire du chocolat chaud, elle se sentait mieux puisque le problème
était le pensionnat et la séparation d'avec les parents... mais elle, adulte, gardait l'idée de cacao au lait quand elle avait mal au foie.
C'est ce que j'appelle "tomber dans la bêtise", le chocolat chaud n'arrange pas le foie ! Par contre le chocolat chaud, un câlin et de l'attention soignent les problèmes affectifs...
Elle a arrêté le travail de connaissance de soi pour cette histoire de chocolat !! il est impossible pour nous de dire que le cacao soigne le foie mais cette stagiaire refusait d'admettre que sa
mère, bourrée de bonnes intentions évidemment, ne la nourrissait (alimentairement) pas convenablement.
Cette histoire peut vous paraître énorme mais elle est très fréquente. Comme si dire "j'aime ma mère" et en même temps "elle a fait des erreurs dans mon éducation" était impossible.
"J'aime ma mère" ne peut aller qu'avec "elle est parfaite, donc la diététique a tort donc mon foie a tort donc ces thérapeutes sont
nuls donc ce médecin n'y connait rien..."
J'arrête de recevoir
en thérapie de base des élèves qui commencent le jeu :
"Je te prouverai que c'est
possible de vivre libre sans laisser tomber l'ancien".
Un bras de fer avec le thérapeute ou l'enseignant demande beaucoup d'énergie pour l'un comme pour l'autre et tant qu'on est dans cette lutte la Vie ne s'installe pas !
Apprendre les bases de nos comportements psychiques
Un jeune enfant n'apprendra pas à
lire s'il vit dans une famille trop perturbante émotionnellement ou si sa famille ne lui en donne pas l'autorisation verbale et psychologique.
J'ai connu un enfant dans un village reculé du Nord qui n'arrivait pas à apprendre à lire car ses parents ne savaient pas lire et n'estimaient pas que c'était nécessaire puisque le gamin
reprendrait la ferme. Dépasser un parent aimé est impensable si le parent ne formule pas que c'est sa demande.
Alors que j'ai eu en classe des enfants des boatpeople qui ont appris en quelques mois à parler, lire et écrire notre langue car les parents les poussaient en ce sens pour sortir de leur
condition d'expatriés, de même que des maghrébins juste arrivés, vivant dans des conditions que tout le monde connait, finissant réellement toujours premiers de classe, les parents ayant besion
d'eux pour les papiers et leur intégration.
Le psychique, l'affectif, ne
peuvent être séparés du corps ou de l'intellect, ils sont étroitement liés. On peut agir sur l'un pour débloquer l'autre et inversement. Les relations hommes-femmes sont souvent difficiles car nous ne nous connaissons pas nous-mêmes et encore moins l'humain de sexe opposé. L'éducation et l'environnement
dans la petite enfance sont déterminants dans nos façons de nous percevoir et de percevoir les autres. Si ça vous intéresse je développe cette partie dans un article à part.
Ce trépied bien posé, stable, aborder une spiritualité saine
Nous avons tous une aspiration à "autre chose", certains la nomment dieu...
Apprendre le discernement en enquêtant ou expérimentant ce qui
n'est pas encore et ne sera peut-être jamais explicable scientifiquement.
Nous utilisons certaines expériences tirées de traditions reconnues. Ce que nous expérimentons avec le Vijñana BhairavaTantra reste le plus
efficace pour nous. Ce livret de "méditations" tantriques contient tout ce qu'il y a à explorer, dans chacun des domaines de notre vie de tous les jours. Enoch en a fait une traduction en langage
accessible aux occidentaux d'aujourd'hui et nous avons inventé des expériences sous forme de jeux à partir de ces textes :
Veiller dans un arbre toute une
nuit sans sommeil.
Construire un nid
douillet, y entraîner quelqu'un et sous le regard d'un troisième, se prendre dans les bras,
observer ce qui monte en nous,
du bien-être à la gêne
passant par le désir ou le rejet,
observer sans s'y attacher,
rester dans le contact et la respiration,
laisser circuler librement
ce quelque chose en nous
qui va de l'un à l'autre...
Se couvrir de terre humide et
laisser sécher, vivre un instant immobile, figé au coeur de la forêt ou de la rivière,
le corps aux prises avec cette
carapace,
observer les pensées qui défilent.
Parcourir
encordé et en aveugle un long chemin dans la nuit pour se retrouver tout au bord d'une falaise au lever du
jour.
Observer la réalité sans rien
enlever sans rien rajouter.
Se laisser enterrer et sentir la
terre lourde et froide sur notre corps.
Passer la nuit au fond d'un trou
dans la roche.
Inventer des
poèmes.
Courir nu dans la
neige.
Attendre des heures en silence le
lever du jour, laissant les ténèbres disparaître emportant nos
noirceurs, acceuillir la lumière et la joie d'une nouvelle journée...
La liste est bien
plus longue puisqu'il y a plus de 100 méditations avec lesquelles nous nous sommes amusées !
Toutefois nous pouvons aussi
utiliser des expériences tirées de diverses traditions :
- Soufi et tourner comme un
dervich.
- Chamaniques et construire une hutte
de sudation pour y vivre un
rituel.
- Chrétiennes et incarner Marie-Madeleine, sainte ou prostituée.
- Hindouistes et suivre la
circumambulation.
- se laisser envahir par des peurs primitives : dans le temple de Karni mata la colonie de rats consangunins maladifs n'inspire pas vraiment l'envie d'en faire des animaux de compagnie !
- Yodiques (vous lisez bien ! je parle de yoda pas de yoga...) et se rendre compte que "la force" peut être avec nous...
- Buddhiste et planter des arbres.
Petite aparté sur un mail que nous
venons de recevoir : "la méditation vipassana dans les prisons indiennes".
Il est important de noter qu'avant d'introduire ce programme buddhiste, l'organisatrice met en place tout un processus thérapeutique :
elle nourrit mieux les prisonniers, leur permet les visites
elle intervient auprès des gardiens pour qu'ils changent leur façon de vivre la prison et de traiter les détenus
elle s'implique à fond en suivant elle-même l'enseignement...
Avant de propager que cette méthode fait des miracles (et c'est sûr que ceux qui rentrent à fond dedans sont transformés) j'aimerais savoir combien de passeurs de messages ont pratiqué cette
technique ou une autre, combien sont engagés et je dis bien engagés, pas seulement intellectuellement mais avec tout leur être, à vie, dans une démarche de connaissance de la réalité ?
C'était le "coup de gueule" du jour ! lol
S'amuser comme un enfant, en étant à fond dedans,
c'est LE
secret
Vous remarquerez que tout apprentissage passe par le corps, pas seulement par l'intellect.
Ressentir dans le corps, connaître intellectuellement et de nouveau ressentir à travers notre corps. Un apprentissage ne peut s'intégrer qu'en passant par le corps.
La vie est mouvement et imprévu...
Récemment encore je
rassurais quelqu'un qui me demandait si, dans les expériences proposées au hameau, on respectait le rythme des gens. Si on pouvait s'arrêter dans la connaissance de soi quand on le décidait...
Que voulez-vous que je réponde ?
La vraie question sous-jascente est "est-ce que vous n'êtes pas une secte comme celles dont on parle à la télé ?"
Mais la vraie vérité c'est que la secte dans laquelle vous êtes maintenant vous ne savez même pas qu'elle existe, ce qui en fait la plus enfermante de toute, c'est la non-connaissance et
l'arrogance du soi-disant savoir...
Oui on respecte le rythme des stagiaires sinon ils s'enfuieraient !
mais ce n'est pas la bonne technique, nos vrais élèves, ceux qui ont décidé de nous faire confiance et qui entreprennent une vraie démarche, on les bouscule, tout en les entourant
d'amour.
C'est en
entrant dans le fleuve de la vie qu'on vit, pas en restant sur la berge.
L'apprentissage se fait quand on se pose des questions certes mais aussi
quand on arrête d'avoir peur, que consciemment on décide de faire confiance à quelqu'un qui a fait un "bout de chemin de plus",
quand on est capable de reconnaître qu'on s'est trompé pendant des années, que nos parents aussi se sont trompés.
Pour arriver à ça,
il faut avoir reçu de l'Amour étant petit. Peu importe de qui, un père, une mère, un des grands-parents, quelqu'un qui a fait office de Maman...
Ceux qui n'ont rien reçu je ne suis pas en mesure de les aider actuellement. Leurs facultés d'adaptation sont perturbées par
leurs émotions.
Dans le travail de
connaissance de soi, il faut sortir de l'attente des parents, puisqu'ils n'existent plus en tant que tels (quand on est adulte, les "parents" n'ont plus le même âge et sortent d'un contexte
d'éducateurs), sortir de la réactivité aux parents, décider seul mais vraiment seul, soutenu ensuite par des enseignants compétents et aimants;
Je finirai par une
dernière histoire :
Un homme démarre une thérapie avec nous :
— Pour ce qui est de mes parents, j'en suis libéré depuis longtemps. Mon père voulait que je sois médecin et bien j'ai fait le contraire, je suis berger sur le Larzac...
— Alors si votre vraie vocation était d'être médecin... vous êtes peut-être passé à côté uniquement par opposition à votre
père... vous semblez être encore bien dépendant de lui...
Nous avons eu
matière à 4 jours de connaissance de soi avec cette simple introduction !...
Et vous ? vous en êtes où ?
Déjà si vous êtes allés jusqu'au bout de cet article trop long, chapeau
!