Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

C'est Nous

  • : L'Inde autrement
  • : La vie au jour le jour en Inde et les voyages de connaissance de soi que nous proposons dans ce pays si différent de la France. La vie à l'écohameau de Barthès : tout ce que nous mettons en place pour y préserver l'écologie environnementale et favoriser l'écologie relationnelle.
  • Contact

Recherche

2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 17:44

Après un mois de janvier très doux, février nous amène la neige !
Les habitants du hameau réagissent différemment à ce phénomène inhabituel et pour certains totalement inconnu. "Rescapé" qui a fait l'objet d'un article en janvier met stoïquement les 2 pattes dans cette masse blanche (je ne sais toujours pas si c'est un mâle ou une femelle et puis de toute façon, quand "ce" sera adulte, on reconnaîtra mieux qui est quoi alors...). 12 02 01 Les paons pourtant détestent avoir froid aux pieds12 02 paon une patte pas 2 dans la neige


Non ce n'est pas un hasard du déclencheur photo, ils ont tous ce reflexe, même Peter qui a déjà connu la neige :12 02 paon frileux









D'ailleurs vous allez mieux comprendre que les paons n'apprécient pas du tout la neige avec les photos qui suivent.
Le premier jour blanc nous les avons laissés dans le poulailler. Le deuxième, la neige a un peu fondu et il fait beaucoup de soleil donc on ouvre la porte :12 02 paons sortant du poulailleraprès un jour enfermés, tous veulent sortir... mais houlà ! On hésite à franchir la masse blanche si froide !
Premier réflexe, lever une patte, deuxième réflexe : s'envoler.12 02 paon : où-se-poser Mais pour se percher où ? Essayons d'abord les toits :12 02 paon sur un toit : il neige
Toujours seulement une patte... peut-être les arbres...

12 02 paons perchés sur les arbres-jumeaux12 02 paon perché 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

c'est nettement mieux mais bon, ça ne nourrit pas  sa bête, va falloir descendre si on veut patûrer. Les paons mangent essentiellement de l'herbe en hiver. Ils ont réussi à en trouver sur les bords du chemin et dans le jardin mais étaient contents de rentrer le soir pour le maïs. En été quand il y a plein de graminées et de petits papillons, il faut souvent insister pour les faire regagner le poulailler ! Eh oui, ce n'est pas comme les poules, ils ne rentrent pas d'eux-mêmes, il faut les attirer avec un peu de maïs.

Mais il n'y a pas que des oiseaux dans le hameau... Isis, Petitechatte et Charabia n'aiment pas la neige non plus, ils longent les murs comme les paons pour trouver de la terre moins froide à leurs petites pelottes12 02 chats et la neige. Dès qu'ils ont mangé ils se précipitent devant la maison bleue en attendant que quelqu'un leur ouvre. Impitoyables les patrons les laissent un petit moment au soleil !

Chara essaie d'autres astuces pour entrer quelque part. Il miaule au velux de Rémi12 02 charabia-1










puis m'apercevant il redescend pour se faufiler avec moi dans la cuisine.12 02 charabia-2




12 02 charabia-3








Notre nouvel habitant, Guam, chat un peu spécial, découvre cette étendue blanche avec plus d'enthousiasme.12 02 Guam dans la neige
À son âge, pour lui, c'est une vraie découverte,
il court après les boules de neige et bondit partout dans le jardin Guam-boule-de-neige
Guam-neige12 02 02 guam bondit : boule-de-neigeCe n'est qu'au bout d'un looonnng moment qu'il sent le froid 12 02 Guam et la neigeQuant à moi, pauvre humaine obligée de se rendre à la grande-ville, je profite de mon pied blessé pour me faire amener en luge en haut du puech balayé par le vent. Je trouve que ça valait une photo !!12 02 03 luge

Partager cet article
Repost0
14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 13:00

J'ai (Alain) tourné dans plusieurs films ou pub, j'ai même été doublure lumière pour une vedette du cricket au moment de la cojours mais quand même...on s'amuse

 

 

on s'amuse même si...

 

 

 

 

 

 

 

   

 

On s'amuse, on s'ennuie, on gagne un peu d'argent, on rencontre des gens... On tourne dans le désert, dans des lieux pitoresques ou des hôtels de luxe...

hôtels classes





désert

 

 

 

 

 

 

Voilà des photos de moi acteur !
Là, c'est "La révolte des cipayes"
mise en scène pour un docu-fiction.
Le réalisateur est allemand et le film est destiné à être vendu à Arte.

 

 

 

 

la révolte des cipayes

 

 

 

Il y avait trois jours de tournages prévus
mais Sylvie et moi on partait au Népal
pour de sombres raisons administratives
du coup je n'ai pu y rester qu'un seul jour.
En partant le soir, le réalisateur m' a dit :
"Dommage que tu ne puisses pas revenir,
tu es très bon acteur".


conseils du metteur-en-scène

Mine de rien c'est fatiguant comme boulot, pourtant il y a plus d'attente que de tournage, peut-être que c'est pour ça d'ailleurs que c'est usant. Arriver à 6 h le matin, on repart le soir après le coucher du soleil pour maximum trois heures de shoot répartis par petits morceaux dans la journée. J'étais crevé. Mais mort tu vois. Pourtant j'avais réussi à dormir un peu après le repas.ça fatigue
Sylvie est venue me rejoindre sur le tournage, le réalisateur super sympa lui a proposé de s'asseoir près de lui et aucun prob' pour les photos, elle en a pris des dizaines.
Sur ce tournage-là, j'incarne l'officier britannique qui montre comment ouvrir les cartouches de poudres : une main est occupée à tenir le fusil, l'autre servant à tenir la cartouche, il ne reste que le choix d'utiliser les dents pour arracher le couvercle. Dans un but malveillant, certains font courir la rumeur que les cartouches sont enduites de graisse de cochon pour protéger la poudre de l'humidité. Les soldats indiens étant évidemment soit hindoux donc vég soit musulmans donc cochon, pas de commentaires... En réalité ce n'est plus de la graisse animale depuis longtemps...


dust-car
Sur le plateau, pour recréer une ambiance conforme à l'imaginaire que les occidentaux ont "des Indes orientales" il y avait une dustcar : une voiture, à laquelle est attaché des fagots. Elle tourne autour du camp reconstitué en permanence pour faire de la poussière !

 

 

J'ai gagné 3 000 रू (45 €) pour un jour !

J'ai aussi tourné dans un film pour Bollywood, "Veer" !
Malgré la superstar jouant dedans (non, pas moi : Salman Khan), ce film là, je ne sais pas si je vais le mettre dans mon pressbook : ça a été un navet absolu. Zoé tourne VeerDéjà début 2009, Zoé était une Lady habillée tout de rose dans ce même film mais le tournage a été interrompu à cause d'un accident : les indiens voulant voir les acteurs se sont massés autour du Fort en telle quantité qu'à un endroit un mur s'est écroulé sur des enfants ! il y a eu 15 blessés ! Heureusement pas de morts.
Dans mon équipe ce jour-là, on était 2 suédois et moi, en plein désert. Je suis habillé tout en noir avec une moustache. Apparemment je suis un chef des méchants anglais et j'interviens dans quelques scènes avec l'héroïne, je ne suis pas simple figurant en arrière plan ! J'ai un fusil et je la protège d'un tigre.
Au moment de la pause repas, je parle un peu avec Salman Khan le héros... Je vais faire rêver pas mal d'indiens ! Un gamin m'a demandé un autographe en sortant, il était déçu que je sois pas Salman Khan ! C'était flatteur pour moi mais comment nous confondre ? mystère...

Pour la pub du "pan" on était tous les 3 : Sylvie, Zoé et moi... Quand on démarre un tournage, le matin on ne sait jamais pour quoi ni pour qui on va tourner... Là, on sait seulement vaguement que c'est un metteur en scène de Mumbai et qu'on va tourner au Hawa mahal.

tika


 

On est des touristes, avec sacs à dos bien sûr, qui arrivons juste sur le sol indien. Nous sommes accueillis à l'indienne, des femmes ont tout prévu : tikas, encens, colliers de fleurs... tout quoi...


sauf qu'elles ont cru qu'on était 2, quand Enoch apparaît c'est la cata : il manque un collier de fleurs ! C'est alors qu'intervient le marchand de pan du coin de la rue : il voit l'embarras des hôtesses et propose comme collier une bande de sachets de pan. C'est... bon disons vaguement amusant.

 

 

 

 

collier de pan

 

 

Lorsque j'ai mon collier, je dois goûter le pan !! et dire face à la caméra :
"hum, c'est bon !".

 

Ah là là, le boulot d'acteur !

 

Pour la première prise ça va encore. Le goût est un peu... surprenant. Heureusement je le garde pas en bouche longtemps.

 

Ah ! On doit le refaire : je prends mon paquet avec un peu plus d'appréhension mais ça passe encore.

 

Zut, une troisième. Et là, c'est le drâme : effet d'accumulation ?



J'essaye de retenir une grimace et arrive à dire un énooorme mensonge

"Mmmh (glups) c'est... ...bon-ouf-ça-y-est-je-peux-tout-recracher !"

Je crois que le réal' s'est rendu compte qu'il pouvait pas insister : il s'est tourné vers la script, a marmonné quelque chose et a dit "All right, c'est dans la boîte, on passe à la suite".

je goûte...








ch'est bon



Autant le pan frais dans des feuilles de bétel, celui qu'on sert dans les mariages "riches", c'est très bon...
Autant là ! c'est... même pas dégueulasse... c'est... je connais pas le mot. Ça arrache la bouche mais un truc...


enfin, bon, j'ai tout recraché...


pas possibe



 

 

 


 

 



 

 

 

 

 

.

pan

 


briefing










Une petite anecdote :
Le tournage se déroule bien, on trouve même qu'on n'a pas beaucoup attendu par rapport à d'autres tournages... jusqu'à l'intervention du personnage clé : LE vendeur de pan ! L'acteur choisi est trop typique, rajasthanais jusque dans ces énormes moustaches qu'on ne voit que dans des gravures d'époque ou encore maintenant devant les resto chics ! Le metteur en scène, il a frôlé l'attaque. Attaque cardiaque à défaut d'attaque du "pan wala". Cette scène ô combien difficile consiste à décrocher un ruban de pan et à s'approcher des femmes pour le leur donner. Au signal convenu, l'homme ne décroche pas le pan, pourquoi ? mystère... le metteur en scène lui fait signe, lui joue lui-même la scène, rien n'y fait... on n'y croit pas !! 1.sidération

Ils ont repris... mais des dizaines de fois, on a vu le réal' passer par toutes les phases classiques d'une situation ingérable : sidération, déni, colère, marchandage, dépression, acceptation !

 

 

 

 

  Les bras m'en tombent. Non mais qu'est-ce qu'il comprend pas sur ce coup-là ?


2.déni

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

oookaaay c'est le Rajasthaaan, on va pas s'énerveeer, c'est normaaal mais non de non, RÉVEILLE-TOI VIEUX !3.colère






Bon, maintenant, il faut un peu S'BOUGER là !
ON PERD DU FRIC là !




4.marchandage

C'est facile, écoute, moi je fais le signal, toi tu décroche le collier, d'accord ? Top là ?
6.acceptation
  

 





C'est pas grave ça arrive à tout le monde de pas y arriver tout de suite...




5.dépression





 

 

Je viens de Mumbai. J'ai dirigé des stars... Qu'est-ce que j'fous là ? Mais qu'est-ce que j'fous là ?

Où qu'il est mon studio tout bien réglé avec des pros hein où qu'il est ?

 

   

 

 

 

 

À un moment, il a exigé  le silence total, presque y' mettait un flic pour arrêter la circulation dehors. Il a fait taire tout le monde et exigé qu'on le laisse seul face à l'acteur.

Même les insectes se sont arrêtés de voler !

 

Bin ça n'a pas marché non plus... il a fini par allumer une cigarette en regardant en l'air sans rien dire...

Nous pendant ce temps, on fait les idiots dans un coin avec un fauteil roulant qui traîne là on sait pas trop pourquoi.
l'attente fait péter un câble...l'attente est trop longue












 







Et brusquement, en pleine sieste : Signal !
On avait complètement décroché alors on ne sait pas comment ils s'en sont sortis avec le grut mais brusquement, tout le monde bouge et on déménage le plateau au Jal mahal de l'autre côté de Jaipur.sachet de pan sur le chantier !

 

Et en rentrant à Jagatpura,
que voit-on sur le chantier ? ! 

 

Ces sachets sont très peu chers,
donc très consommés par les indiens  

de la rue.

 

 

 

 

 

La pub pour la coupe du monde de cricket 2011 passe sur youtube, c'est celle où il y a un funambule, on me voit mais il faut être très attentif ! par contre Zoé est perdue dans la masse !pub coupe de cricket : Zoépub coupe du monde de cricket : Enoch
 

Partager cet article
Repost0
29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 20:16

 

lal koti drive-in litchiDébut mai débarquent sur les charrettes des revendeurs de Jaipur, les litchis tout frais !
Ils se vendent 80
रू le kg en début de saison, c'est un fruit cher pour les indiens mais ils font la queue pour les acheter.
Si tu es blanc, n'achète pas à Lal Koti, le plus grand marché aux fruits de Jaipur :  les prix sont doublés voir triplés !
Tu trouves une charrette de ces fruits sur toutes les grandes avenues, tous les 100 m !

mur de litchis
Ils sont soigneusement disposés, tous les marchands procèdent de la même façon : un mur de bottes de fruits qu'ils arrosent en permanence. Une fois cueillis, exposés à la chaleur et à la lumière, les litchis brunissent en quelques heures ce qui les rend moins attractifs même si le goût est toujours aussi délicieux !

entretien de la fraîcheurLes fruits que tu trouves en Europe sont souvent cueillis trop verts pour qu'ils voyagent mieux du coup ils conservent une forte acidité. On prolonge la durée de la conservation et de la coloration par une fumigation à l'anhydride sulfureux comme beaucoup de fruits transportés et un trempage dans un bain acide. Ce traitement est actuellement légal mais fait l'objet de sérieuses réserves pour la santé. Donc tant pis pour toi en France, il faut venir ici au mois de mai pour en manger des vrais, vendus avec les branches et les feuilles ! Seul attrait de mai à Jaipur car la chaleur juste avant la mousson atteint des degrés difficilement supportables auxquels s'ajoutent les jours de tempête de sable comme aujourd'hui ! La saison du litchi finit en juin...

lal koti marg,le litchi nouveau est arrivé !

 

litchis



 








Ils sont cultivés surtout dans le Bihar (74 % de la production indienne). Si tu n'es jamais venu en Inde je te situe un peu : Bodhgaya, où Buddha connut l'éveil, est dans le Bihar. C'est un état très pauvre et désertique. Le litchi constitue une source de revenus importante pour les fermes et leurs employés.
Cette année 2010 la production a été 2 fois moins bonne que les autres années car la t° a été trop élevée en période de récolte.
En 2009, l'Inde a produit 4,48 lakh (ce mot bizarre renvoie à un chiffre à 5 zéros : un lakh c'est 10 000 quelque chose pour nous) tonnes de litchis sur les 73 000 hectares de terre qui y sont consacrés.


litchis, vendeurs sur Gandhi circle
J'espère que ça t'a donné envie de venir... malgré la chaleur !
à l'année prochaine...

Partager cet article
Repost0
7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 11:01

Ce soir, on fête l'anniv' d'Enoch. J'ai décoré le salon avec des étoiles en papier géantes et des guirlandes de lumière. J'ai acheté des feux d'artifices qu'on allumera sur le roof top. Avant d'aller dans la rue des artificiers de pink city, je croyais que les pétards étaient presque tous les mêmes. Décembre est la pleine saison des mariages. Du toit on peut voir des dizaines de "crackers" tous les soirs. Mais ce n'est que rarement très recherché.

feux d'artiifices


Surprise, il y a autant de choix qu'en France mais les prix aussi sont surprenants : c'est cher ! Voilà pourquoi chaque mariage ne se termine pas comme un 14 juillet.
Les vendeurs proposent différentes formules en fonction du budget. Encore une fois je n'en reviens pas de ce qui est dépensé pour un
mariage !

 

 

 

 

 J'ai pris aussi des cerfs-volants c'est le moment, les boutiques "fleurissent" en prévision de la fête du vent mi-janvier... Ces mêmes boutiques se transforment au fil des mois, en février par exemple, elles se rempliront de sacs de poudre colorée pour holi, la fête des couleurs. Les cerfs-volants de simples losanges de papier coloré à 5 रू l'un, qu'on arrime à une bobine de ficelle, plus ou moins solide, plus ou moins longue.


pink-city : cerfs-volantsRien de très sophistiqué, pas de dirigeables ou de grandes formes ou matières très diverses comme j'ai pu voir sur les plages du Nord de la France. Par contre les mini-lumières qu'on peut accrocher dessus ça c'est original, reste à trouver comment les accrocher sans déséquilibrer l'ensemble...

Le soir venu, nous attendons qu'Enoch revienne de la boxe. Nous avons du vin indien. On a invité aussi Antoine et son copain venus d'Allemagne qui passent quelques jours avec Zoé.

 

Après le repas, nous décidons qu'il est l'heure idéale pour les feux d'artifices. Nous montons sur le toit et j'(Enoch) installe les cartouches sur la plate-forme du réservoir. Dans le noir, c'est pas évident de trouver la mèche pour la déplier.

Je mets le briquet sous la première mèche qui commence à brûler et présente la flamme sous la deuxième mais j'ai un peu la frousse en entendant la "psshhhttt" à côté et ne laisse pas le briquet assez longtemps pour que la deuxième mèche s'allume avant de me reculer. Nous avons quand même deux cartouches en même temps qui se déclenchent. L'effet est pas mal réussi. C'est trop facile avec ces trucs "ready to used". Dès que les fusées s'arrêtent, je me précipite pour en allumer d'autres. Je rate encore mon coup pour en allumer deux d'un coup. Pour rigoler, on fait les commentaires idiots genre "Ho la belle verte".

Partager cet article
Repost0
13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 10:30

vache dans pinkcity JaipurLes vaches se promènent en reines partout. Cette photo montre la hauteur que doit franchir une vache pour traverser la route. Ici c'est grillagé donc elle devra redescendre mais généralement ces "bananes"qui séparent les routes sont larges et plantées comme sur nos autoroutes. Les vaches s'y installent pour manger ou dormir.


Nous partons à Delhi en taxi au "salon de la boulangerie et des arts de la table".
Il n'y avait plus de places de train disponibles : en Inde il faut retenir sa place plusieurs jours avant car les trains sont toujours bondés, dommage c'est vraiment le moyen de transport le plus sécure, l'avion aussi bien entendu mais c'est plus cher...

La route Jaipur-Delhi est sur 90 % de son parcours la voie express Mumbai-Delhi. Les camions de marchandises reliant les 2 plus grosses villes du pays y circulent à touche-touche de 8 h à 20 h. Mais ce qui ici est appelé autoroute est en fait une 2x2 voies autorisées aussi aux tracteurs, aux carrioles à chameaux et quand elle traverse des villes, les 2 roues et piétons l'empruntent. On peut bien sûr y pénétrer par des croisements normaux, plats, tout simples sans feux naturellement pour ne pas ralentir la circulation sur la grande route. Comme sur toutes les routes indiennes on y rencontre aussi des chiens, des vaches, des pierres, des trous et des "men at work".
Nous partons donc à 5 h du matin pour essayer d'éviter au maximum les heures sus dites.
On est content, il n'y a presque personne à cette heure matinale. La traversée de Jaipur a quand même pris une heure. Prudence à cause des chiens qui profitent d'être seuls pour se courir après à loisir et des lève-tôt qui se croient encore plus seuls sur terre que d'habitude...

Enfin, nous sortons de la ville et sur la grande route, le taxi peut enfin accélérer... à 90 (égal grande vitesse en Inde).

On double une voiture quand soudain un "orignal" (dira Zoé pour dédramatiser "avec un museau, comme ça, pareil qu'un orignal et pas de cornes"), surgit des buissons de la bande centrale (c'est là que vous comprenez pourquoi cet article commence avec une photo de vache !). Si vous connaissez les vache, vous savez que "surgit" peut paraître un grand mot mais si elle a décidé de passer elle passe "je suis holy quand même !" et pour passer il faut descendre les 40 cm de bordure ce qui ne peut se faire qu'en une fois avec un petit bond (pour une vache c'est beaucoup 40 cm. Pour l'orignal je ne sais pas)...

Impact dans 2 secondes...

Impact !

Sa tête heurte le pare-brise et son corps défonce les 2 portes côté droit. Je vois passer un nuage gris "J'ai un problème aux yeux ?... je suis blessée ?..."
non, c'est les vitres latérales qui volent en éclats, j'ai des bouts de verre plein la bouche. Heureusement, je parlais à Zoé devant et j'étais tournée vers le côté gauche.
Le chauffeur appuie à fond sur le frein en se rangeant sur le bas-côté
"Non ! Faut pas faire ça ! on va partir en tonneaux !"
Mais non on se stabilise...

— Zoé ça va ? Enoch ? non moi ça va, j'ai rien.
Je crache quelques bouts de verre... on sort de l'auto. On s'éloigne le plus possible de la route sur le bas-côté qui est très large à cet endroit.
Zoé n'a pas eu peur, c'est la 1e fois qu'elle a un accident de voiture, elle n'a pas imaginé qu'on pouvait faire des tonneaux
en roulant sur le bas côté à cette vitesse. Tant mieux...
Enoch a vu la vache sortir des buissons et n'a pas compris pourquoi le chauffeur restait
droit dessus. Il venait de doubler et à ce moment là, il jetait un coup d'oeil dans le rétro pour se rabattre... Il nous diras que lui aussi a pensé aux tonneaux...

L'automobiliste qu'on venait de doubler s'arrête :
Thik hai ? Ça va, tout le monde est OK ?
Le chauffeur a un peu de sang sur le bras de sa chemise mais il dit que ce n'est rien.
Nous éclairons la route avec une torche voir si il n'y pas de morceaux dangereux restés au milieu. Zoé veut retrouver "l'orignal". Nous marchons vers l'amont de l'accident mais rien, il a dû partir mourir plus loin...

Au téléphone, le boss du taxi nous suggère de retourner à Jaipur et de prendre un bus !
Enoch exige une nouvelle voiture
Oh no it's impossible sir sorry.
— On a un rendez-vous là bas. Us biznes ke lie hai, C'est pour le boulot.
Le baratin prend et une heure après arrive une autre voiture. Les 2 gars laissent le volant à notre chauffeur qui se signe à la mode hindoue en touchant ses yeux, ses oreilles et sa bouche et nous voilà repartis.

Le taxi est plus grand et plus confortable. On a rien perdu au change. Sauf une heure de notre temps et une frayeur...

Il slalome entre les camions : les "goods carriers" sont limités à 40 km/h mais ils ne se considèrent pas comme véhicules lents puisqu'il y a les chameaux qui tirent du marbre ou du bois (d'où vient ce bois et où va-t-il ? Bizarrement les charrettes avancent dans le sens Jaipur-Delhi) et sont sur la voie de gauche, les camions et les petits bus restent donc à droite quoi qu'il arrive. Trop flemme de tourner le volant sans arrêt avec un engin de cette taille. Les voitures ou les gros bus n'ont d'autre solution que de doubler à gauche.

Des travaux sont entrepris pour faire une 3e voie mais sera-t-elle consacrée aux véhicules lents et qui acceptera de se considérer comme tel ?

Les indiens pour la plupart se sont créés une bulle individuelle dans laquelle ils vivent, ils n'ont pas du tout conscience de l'environnement extérieur et quand on conduit et qu'on se signale à eux ils sursautent ou nous regardent un peu effarés comme si nous venions de sortir de terre.
Les chauffeurs de poids lourds et de bus de ville sont les cas les graves. Peut-être par manque d'intelligence (peu de gens ont le loisir de s'éveiller à la vie, trop préoccupés par la survie) ou d'éducation ?

Pour cette dernière, un exemple vécu parmi des centaines : une famille se promène, le long d'une route très fréquentée qui a de tout petits trottoirs à Calangut-Goa, le père tient un petit de 2-3 ans par la main, le gamin lâche la main et traverse. Une voiture freine à mort, l'évite et atterrit dans le mur d'une terrasse. Le père récupère l'enfant, entre dans le restaurant d'où nous avons vu la scène et s'installe pour lire la carte, le chauffeur de la voiture qui a évité l'enfant redémarre, le reste de la famille traverse, rejoint le père et commande le repas.
Pas un mot au gamin. L'apprentissage à traverser une rue ? Au panier !
Pas un regard à la voiture, pas de remerciement au chauffeur ou d'intérêt pour sa voiture emboutie... rien
. La question du pourquoi reste entière, pas seulement pour la conduite automobile d'ailleurs mais en Inde, la question "pourquoi" est à oublier.

Toujours est-il que nous arrivons sans autre encombre à l'expo.

Surprise. C'est une vraie exhibition. Tout ce qui se fait en art de la table. Pour les 5 étoiles bien sûr. On rencontre plein de gens, plein de contacts pour AFC, plein d'idées supplémentaires, nous ne sommes pas venus pour rien. On goûte même du chocolat. Du mauvais mais aussi de la bonne qualité. Très bonne qualité même. Nous n'avions pas trouvé ça même dans les magasins spécialisés de Jaipur.
Ouf on craignait de ne pas pouvoir faire de chocolatines !

Point noir incroyable, à part le stand des sirops Monin/confiture Bonne maman (sans vouloir faire de pub mais je pense pas qu'ils aient besoin de ça) qui font goûter gratos de délicieux mocktails, aucune nourriture dans cette foire. Pour manger on se rabat sur un dhaba posé là pour la circonstance. Une horreur. Rien, je dis bien rien n'est comestible. Je tente un truc avec des pommes-de-terre et pour la 1e fois depuis des années en Inde j'ai la tourista !

Partager cet article
Repost0