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23 janvier 2020 4 23 /01 /janvier /2020 13:33
TANTRISME à l’École Des Arts de l’Amour

Nous pourrions vous faire tout un exposé sur ce qu'est le tantrisme mais il est facile de trouver, en ligne autant qu'en papier, une multitude de références et de textes là-dessus, alors non, nous n'allons pas le faire.
Nous pourrions vous proposer quelques exercices tournant principalement autour de la sexualité sacrée, mais comme c'est une offre marchande se trouvant facilement et abondamment, cela non plus nous n'allons pas le faire. Nous pourrions aussi rattacher les pratiques à des intitulés de découverte rapide de bonheur ou de bien‑être immédiat inspiré du new‑age nous permettant de supporter quelques jours du quotidien de plus en plus toxique de notre société. Bien entendu, là encore, nous n'allons pas le faire.
Puisque tu arrives ici, sur cette page, ce que nous allons faire, c'est te proposer… de FAIRE ! Malgré tout ce qui est seriné dans les médias new-age l'objectif n'est pas de développer une personnalité adaptée à un monde dépassé. Pour ÊTRE simplement, le passage obligé est FAIRE. C'est pourquoi, avant tout nous te proposons une voie de l'action, ancrée dans le vécu humain avec ses avantages et inconvénients, le corps, l'intellect, les pensées, les émotions, le psychisme...
Dans notre enseignement, nous proposons du concret, des expériences de vie qui imprègnent profondément le vécu, qui amènent à enfin intégrer toutes les prises de conscience que tu as pu faire dans ta vie. Tu es arrivé sur notre page après avoir lu des choses qui t'ont parlé ou parce que tu as testé des "trucs" qui t'ont ouvert à la possibilité d'accéder à quelque chose de plus grand, à quelque chose qui te dépasse. Malheureusement le livre refermé ou la session terminée tout s'est évaporé en quelques heures ou quelques semaines dans le meilleur des cas. En attente du prochain stage comme d'un prochain shoot. À l'École Des Arts de l'Amour, nous nous adressons au corps, à l'intellect, à l'émotionnel et à ta soif d'Union tout à la fois pour intégrer tes prises de conscience à ta vie de tous les jours, là où tu vis, là où tu travailles, là où tu aimes.
Nous ouvrons ensemble le Vijñāna Bhairava Tantra et te faisons vivre concrètement chaque expérience méditative de ce recueil fabuleux. Parce que c'est ça que nous avons nous-même vécu et qui nous a permis d'intégrer l'état de méditation présent à chaque instant de notre vie. Nous avons expérimenté plusieurs de ces méditations sous la houlette de Maître Mahakaal et ses Kāpālika à Ujjain,

nous avons suivi les pratiques de méditations d'Osho Rajneesh à Pune de nombreuses années. Tout un travail puisant sa base dans le VBT (Vijñāna Bhairava Tantra).

S'appuyant sur les éclairages apportés par les enseignants divers rencontrés au cours de nos voyages, Alain a réalisé une traduction en français contemporain de ce VBT. Et nous avons adapté les expériences méditatives à notre environnement moderne.
Chaque thème de la vie humaine y est abordé par des expériences sur le terrain.

Bien qu'une salle au milieu de la fumée des encens et des nappes de musique planante soit un contexte bien agréable, dans lequel il est facile de vivre des expériences d'extase, détaché de tout réel, tu as constaté que tu n'arrives pas à maintenir ou reproduire cet état extatique. Cette extase, si personne ne t'apprend à t'en servir, ne pourra pas s'intégrer dans ton quotidien, te laissant dépendant de la prochaine session de groupe.

Au lieu de cela, nous vous amenons à vivre en grandeur réelle, dans la vie habituelle, toutes les possibilités de votre être. Pour devenir papillon un long temps est nécessaire dans la chrysalide. Nous te proposons de vivre cette chrysalide tout au long de cette année 2020.
Pour avoir envie de réaliser son plein potentiel il faut ressentir une aspiration à quelque chose de plus que la vie boulot‑dodo‑loisirs‑famille.
Presque tous les humains sentent que quelque chose de plus grand pourrait exister en eux. Nous appelons cette facette humaine, le besoin de spiritualité.
Et en une tentative désespérée pour tenter de combler ce vide que l'on sent en soi, cette aspiration est bien souvent détournée. Mais que ce soit vers une religion, une philosophie, un ensemble de dogmes politiques, une oeuvre caritative, un engagement sportif, un métier porteur… nous solutionnons le problème en recourant à un système prémâché extérieur, qu'il soit autoritaire ou libertaire c'est la seule solution présentée et inculquée comme possible : adopter un fonctionnement préexistant.
Or ce besoin est bien plus que faire partie du monde et s'y sentir utile. C'est à un autre niveau que prendre soin de soi et de sa famille, un autre niveau que répondre à des besoins primaires. Bien sûr il faut aussi nourrir tous les besoins primaires car ils nous servent, justement, à survivre. Un mendiant sur un trottoir de Kolkata ne peut pas se préoccuper d'écologie. Il ne peut se préoccuper que d'assurer sa survie immédiate ou la mort survient vraiment très vite. La recherche d'autre chose ne peut s'entamer que quand nous sommes sortis de la recherche pour la survie élémentaire.
C'est bien sûr à un autre niveau que des objectifs à court terme et purement égotistes comme la réussite sociale, le pouvoir, le nombre d'amis, la réussite scolaire des enfants, les vacances autour du monde…
C'est aussi à un tout autre niveau que l'engagement pour sauver la planète, les animaux, les malades…
Rentrer dans des systèmes établis à l'extérieur de nous bloque dans des croyances ou des comportements nous empêchant d'accéder à notre plein potentiel.

Loin de tout ça, ce que te propose le tantrisme, c'est de partir de toi, de l'intérieur de toi. De sortir de la lutte de pouvoir ou de volonté ou de désir pour entrer dans le plaisir de la découverte imprévue. De partir de ton plaisir de découvrir, ton plaisir de partager, ton plaisir de sentir ton corps, ton intellect, de sentir les ramifications entre l'intérieur de toi et tout l'extérieur.
Le plaisir qui nous remplit est celui de sentir dans chaque endroit de notre corps la vie qui circule, plaisir qui nous habite de façon permanente.
Si vous n'avez pas cette envie en vous, cette envie et besoin de plaisir de vivre pleinement, suivre une voie comme le tantrisme ne vous mènera rien.
Car le tantrisme amène au plaisir de vivre un chemin sans objectif autre.
S'amuser avec la vie, avec la relation, avec son couple, jouer avec le temps et les conventions sociales,
s'amuser, découvrir des nouveautés, cultiver l'envie d'apprendre, de mettre en relation les événements, les choses, les gens…
Dans nos sessions de tantrisme à l'École Des Arts de l'Amour, tu t'entraînes pour arriver à ce plaisir et pour dépasser les comportements de survie tout en les gardant activés car ils nous servent, justement, à survivre.
Chaque paragraphe du VBT nous propose des manières de les dépasser par des expériences pratiques.

L'engagement dépasse notre propre corps même si c'est de là qu'il part,
il dépasse la communication avec l'autre même si c'est par là qu'il passe,
il dépasse l'amour pour les plantes-les animaux-la nature-la planète-l'univers même si c'est par là qu'il passe.
Le plaisir de vivre cet AutreChose n'a aucun égal.
Donc, nous vous accompagnons, avec fermeté et douceur, avec passion et compassion, dans l'exploration de l'univers tantrique à travers des expériences replacées "dans la vie de tous les jours" comme cela se fait traditionnellement depuis des milliers d'années dans la voie tantrique.
Gardant les grandes lignes directrices de la tradition, les thèmes principaux de notre enseignement tournent autour de la vie, de la naissance, de la mort, de l'argent, du sexe, de l'image de soi, de la nourriture, des addictions et des croyances. Sur ces axes centraux, chacun est amené à explorer sa vie avec une multitude de pratiques basées par exemple, sur le vertige éprouvé du haut d'un très haute falaise, le moment de l'endormissement, ou bien le sommeil lui-même, l'éternuement pourquoi pas, la faim ou la soif, le plaisir d'être avec nos meilleurs amis aussi…
Nous vous proposons de nous appeler pour nous parler de votre recherche 07 82 33 04 03 et que nous vous aidions à préciser où vous en êtes dans le processus de connaissance de soi.

Titres de ce qui pourra être vécu cette année en MiniGroupe :

tu peux trouver les dates de quelques ateliers sur le site de yoga évolution et d'autres explications sur le site de l'écohameau

l'image de soi/les fausses identifications, très loin du "développement personnel", dans ce module, nous explorons une globalité de l'image de soi harmonieuse entre les désirs et les possibles. Du mendiant au bourgeois, du flic au voyou, du métrosexuel au "blaireau"… voir se refléter les facettes qui nous composent.

la naissance, revenir explorer en conscience le moment de notre propre naissance. Chaque phase de ce moment unique oriente toute notre vie. Jusque dans les décisions que nous prenons pour notre orientation professionnelle et personnelle, dans les bons ou mauvais choix qui déterminent notre présent et notre avenir.

la tactique de survie, nous avons tous survécu à l'enfance et l'adolescence en apprenant des comportements adaptés à notre environnement familial et social. Nous avons à identifier ces apprentissages et à trier ce qui est utile à notre vie d'adulte : notre environnement change, nous avons des possibilités de décisions, nous avons à explorer d'autres facettes de nous pour survivre puis pouvoir vivre.

la mort, expérimenter la peur fondamentale de tout être humain. La peur qui nous fait fuir l'expression créative pour rester dans le seul connu quitte à rester dans la médiocrité.
À travers cette peur laisser couler la vie et la créativité.

le passage, se libérer des comportements appris qui nous servaient à vivre notre vie de chenille pour entrer dans l'univers du papillon. Chaque cellule de la chenille est dissoute dans une chrysalide en une bouillie indispensable à la création de ce nouvel être le papillon qui vit dans un univers totalement différent.

le sexe,

Pour les femmes : Percevoir son sexe de femme comme une présence, pas comme une absence.
Attendre de soi‑même, au lieu de se tourner vers un autre, la construction de sa propre vie et de son couple.

Pour les hommes : S'approprier son essence de mâle tout en étant ouvert au féminin sans pour autant se castrer soi‑même.
Construire son couple sur une base d'amour au lieu de la recherche de sécurité sexuelle.

Pour homme et femme : l'orgasme coccygien, avec la technique de "la Respiration du Cobra". Une méthode active de méditation qui peut avoir des effets semblant opposés et qui sont en fait simplement complémentaires. Permettant d'installer une synchronisation de certains processus physiologiques automatiques, cette technique permet de se relaxer ou de se tonifier, d’être mieux focalisé sur le moment présent ou de se laisser partir dans un état de pré‑endormissement, de retarder le moment de l'orgasme ou de générer des orgasmes partant du coccyx jusqu’au sommet du crâne, faisant vibrer tout le corps.

Pour les plus avancés de nos élèves À quoi sert ou peut servir l'orgasme lorsqu'il est dirigé correctement pour la transformation de soi,
comment utiliser la "décharge de 6 000 volts" de l'orgasme pour accomplir son potentiel de création.

 

 

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24 décembre 2018 1 24 /12 /décembre /2018 00:15

C'est ma première fois. Il est tôt, trop tôt pour moi.
Je suis là et je suis pas à pas les phases de cette expérience Méditation Dynamique,
phases qui ressemblent à des pratiques psychothérapeutiques.
Et soudain le STOP.
Mon corps s'arrête et quelque chose d'indescriptible surgit.
Colonne de lumière fushia
Éjaculation d'étoiles sortant du haut de mon crâne pour retomber sur moi
Vide Silence Ténèbres
Je suis dans mon espace et aussi celui d'Osho dont je ne connais rien encore.
Mon corps tombe comme il l'a dit "comme un sac de riz". Plutôt de pommes-de-terre pour moi !
Et puis la Célébration : je danse et j'ai envie de rire.


Des années plus tard je suis en route pour l'ashram :
Osho International Meditation Resort

Pour apprendre à laisser la place à la méditation

 

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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 07:29

ganesha festival dernier jour

En Inde ce qui vous saisit d'abord c'est le bruit...                                     

Ganapati bappa morya !
                         Mangal mûrti morya !

 (Père Ganpati, reviens-nous ! Toi qui portes chance, reviens-nous !)


Nous sommes à Pune dans le Maharashtra, là où les célébrations liées à Ganesha sont les plus remarquables, on ne va pas rater ça même si on est venu essentiellement pour méditer au centre d'Osho !

La plus importante cérémonie se déroule à quelques km du centre ville mais la circulation est bloquée et la marche dans la foule en délire j'ai déjà donnée et je crains...
Notre rikshavala nous sauve (eh oui pour une fois merci rikshavala !) : d'autres endroits de la rivière Mula-Mutha accueillent aussi les adorateurs du "Babar rouge" et on peut s'y risquer à pied.
D'un pont nous découvrons émerveillés ce qu'on pensait ne pas pouvoir approcher : un rituel de fin de célébration de Ganesh le dieu à tête d'éléphant.ganesha festival dernier jour

Enfin on est contents parce qu'on va voir ce qu'on voulait, mais de loin, ce n'est pas vraiment merveilleux... La rivière est archi-crade comme partout en Inde. Depuis des heures des milliers de dévots balancent leurs friandises à l'intention du dieu et les assiettes en carton suivent gaiement bien sûr et se rajoutent à tous les déchets d'égouts arrivant déjà dans l'eau... 
Allez on y va, on va pas se laisser arrêter par des ordures, après tout, comparé au site funéraire de Kathmandu c'est plutôt clean ! 

             Ganapati bappa morya ! Ganapati bappa morya !
                 
Ganapati bappa morya !

Les chants sont de plus en plus forts. Mais contrairement à la kumba mala ou à l'intérieur du temple de Kali, ici l'ambiance est joyeuse, pleine de dévotion et non agressive. Ouf ! On nous offre plus de sucreries qu'on nous envoie de poudre
rouge.


ganesha festival dernier jour

Bain de foule seulement pour nous... dans l'eau je ne me risquerais pas.
D'ailleurs la plupart des hindus non plus. C'est le fils aîné qui s'y colle s'il n'est pas trop jeune
ganesha festival dernier jour

soit le plus souvent un délégué qu'on paie de 50 à 500 roupies pour nager un peu au large et immerger la ou les statues ganesha festival dernier jour

ou un batelier qui se charge de la noyade. 
Le Ganesh ci-dessous a une monture (la souris) particulièrement amusante...
ganesha festival dernier jour
Immersion parfois difficile car les statues sont creuses !ganesha festival dernier jour
ganesha festival dernier jour
De la rive les familles suivent LEUR Ganesh des yeux,
anxieuses ou surexcitées,


ganesha festival dernier jour









elles lui adressent un signe de la main avant de le voir rejoindre la nature.

Enfin vous m'avez comprise c'est l'objectif mais pour rejoindre la nature il faudra un certain temps, l'argile d'antan a cédé la place au plâtre et aux peintures toxiques... Mais ça vous le savez déjà si vous nous avez suivis sur les trottoirs de Jaipur en septembre dernier chez "les gens qui travaillent avec le sable".
ganesha festival dernier jour

 

 

 











    




Rubrique "Pour en savoir plus" : 


La fête dure environ 10 jours. Les familles achètent des statues sur les trottoirs de la ville, voir article Les gens qui travaillent avec le sable. Elles les ramènent chez elles.
Tous les jours offrandes et rituels

devant le Ganesha de plâtre amènent à
recevoir protection,
connaissance, sagesse... 

enfin tout ce que symbolise
ce fils de Shiva et Parvati.ganesha festival dernier jour

Ces statues s'appellent des mûrti, ce ne sont pas des idoles. Elles servent de support et ensuite on les jette pour les rendre à la terre. L'idée est que l'esprit humain est agité en permanence, ce qui n'est pas faux je vous l'accorde mais ça peut aussi se guérir par un intensif de méditation ! Bref, les hindus eux donnent une forme aux différents dieux par des mûrti. En se concentrant sur ces mûrti l'esprit se calme et peut saisir l'Un véritable de Dieu, principe divin informe.


Mais non, relisez bien ce n'est pas compliqué et c'est futé.
Les symboles peuvent être très utiles en méditation comme les paraboles dans les enseignements spirituels.
Malheureusement, de symbole, l'humain passe facilement à croyances puis à superstitions enfermantes en 
suivant des traditions dont l'explication se perd dans sa tête ou ses émotions comme dans la nuit des temps... Tous les hindouistes interrogés ne voient pas en leur statuette ce symbole, ils l'adorent comme une idole.
Le culte de Ganesh n'engendre certes pas de mouvement de folie comme le culte de Kali. Il n'amène pourtant pas à la compassion : chacun multiplie les offrandes, les dépenses financières... pour attirer le regard de Ganesh sur lui et sa famille. Quant à la valeur des artistes créant les statues, elle n'est pas reconnue, le prix d'une reproduction est négociée âprement sur les trottoirs. Et les familles riches paient des intouchables pour qu'ils se risquent dans les eaux de la rivière à la place de leur fils.

 

Festival septembre 2013 Pune
 


 

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 00:24

12-09-indouisme-pigeons.008

Un peu partout le long des routes, en Inde comme au Népal, des vendeurs de graines de blé...
Selon l'hindouisme :
bon karma tu reviens sur terre en humain, mauvais karma te voilà animal.
Le pigeon pourrait être un ancêtre qui a mal tourné !
VA 12 09 indouisme-pigeons

Autres possibilités :
La déesse de l'amour et de la luxure est souvent accompagnée d'un pigeon.
Nourrir les pigeons est un acte de charité point barre !
Pigeons nourris, chance pour toi aujourd'hui !

Bref hindous en voiture, scooter, camion, à pied... tous s'arrêtent.VA 12 09 indouisme-pigeons

Certains jours sont plus favorables que d'autres pour les bienfaits des cieux. C'est l'horoscope qui le dit, comme les jours où il faut donner aux mendiants.
Les autres jours le gamin mendiant pourra faire autant de pirouettes qu'il veut il n'aura même pas un regard. Il ne lui restera que les rickshas de touristes blancs, non au fait des jours maudits où l'hindouisme autorise à laisser crever de faim.


J'ai pris ces photos le jour de Ganesha birthday donc les achats sont incessants.VA 12 09 indouisme-pigeons

S'il reste du blé, la nuit les rats viendront finir. Le rat aussi est sacré rappelez-vous le temple à côté de Bikaner. Prolifération du Rat volant ou du Rat courant, même fléau...

 

Morale de l'histoire :
Les croyances anodines en apparence amènent à des déséquilibres écologiques.


Peut-être trouverez-vous une morale encore plus profonde à l'action maléfique des croyances (religieuses ou autres) !

septembre 2012

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 11:29

nous 2 dans le                                 Nous deux avant notre premier voyage en Inde.

Nous avons cherché et rencontré un guru tantrique Mahakaal, je raconte ça dans le premier article "spiritualité".
Siddharta (pas celui qui est devenu célèbre sous le nom de Buddha ! mais le fils du guru) nous enseigne le tantra de la nuit quand tous les autres sont endormis et que là le kapalika veille...
"tantra" veut dire "traités" ou "écrits" donc
déjà pour désigner la pratique s'inspirant de ces livres, il est plus propre de dire "tantrisme".
Le tantrisme est une science demandant un engagement total et un haut niveau de qualification. Son but est se libérer des conditionnements.cascade de fond'comb à barthèsLes expériences concrètes proposées pour ça amènent à des ressentis de la réalité n'ayant rien de croyances. Le sexe n'est pas plus souvent utilisé dans le tantra que n'importe quel acte de la vie de tous les jours (manger, éternuer, rencontrer un ami, regarder le ciel, observer une fleur...)
magnolia à barthès
et quand on utilise le sexe
ce n'est pas juste pour l'orgasme sexuel.
 
 




Tantra est devenu identique à Kamasutra dans le langage populaire. C'est devenu un mot directement lié à la sexualité.
La confusion vient du fait qu'il n'y a pas de mot pour définir le vécu spirituel, on parle d'extase, d'orgasme cosmique... parce que quand on s'adresse à quelqu'un qui ne l'a pas vécu, c'est une bonne façon de le décrire ! Comment expliquer à quelqu'un qui n'en a jamais mangée, le goût d'une mangue ? Vous pouvez toujours dire "c'est un goût fruité" mais ça n'explique pas grand chose. Vous pouvez faire des comparaisons mais vous buterez toujours sur ce qui est la particularité de la mangue et qui la différencie totalement d'une fraise.

En utilisant le sexe dans la spiritualité on atteint une perception de la réalité qui donne une sensation d'extase. On emploie les même mots pour parler des plaisirs sexuels et pour les expériences spirituelles en se basant sur la proximité des sensations de plaisir et des impressions de complétude, d'union, avec soi, le partenaire ou l'univers entier.
Mais pour avoir une sexualité épanouie et une relation de couple intéressante... point n'est besoin de tantra !
Il est par contre indispensable de prendre des cours de sexologie...

La complaisance et le manque de pratique personnelle de certains animateurs dans les groupes dits de tantra, créent beaucoup de désillusions chez les participants quand ça ne sont pas de réels dégâts ! 
Si vous êtes un adepte du yoga et que vous allez dans un cours où ne sont enseignées que les postures, voir à un cours de yoga-anti-stress pour gens surmenés, vous n'aurez aucun problème pour suivre et ce sera bien détendant sans avoir la profondeur de votre pratique habituelle mais ça ne vous fera pas de tort.
Pour le tantrisme, c'est différent. Les participants vivent des sensations inhabituelles comme des visions, des sensations de couleurs ou de chaleur... des extases. edelweiss à barthèsIls sont surpris et enthousiasmés. Ils sont fascinés pa
r ces manifestations et cherchent à les reproduire en refaisant toujours les mêmes expériences. Du coup, ils s'arrêtent en cours de route et se détournent du but qui est, je le redis : la libération des conditionnements.

C'est leur droit mais c'est dommage parce que faire ainsi du sur-place renforce l'ego en imaginant avoir transcendé la sexualité pour entrer dans la spiritualité. Avant de transcender quelque chose il faudrait déjà savoir ce que c'est !

C'est pour ça qu'il est indispensable de prendre des cours de sexologie...
Certains s'arrêtent à cette compréhension de la fonction et du fonctionnement de la sexualité et c'est aussi leur droit. Tout le monde n'a pas envie d'aborder la spiritualité.
Si votre envie est d'être heureux à 2 en utilisant le sexe pour plus de plaisir dans votre vie, bravo !

La spiritualité ne vous apportera rien de plus.nos yeux

                                             Toutes ces photos sont prises au hameau

 

(à suivre dans "Relations femme-homme article 5 : tantra à l'occidentale")

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 10:19

 

La religion des bishnois est une branche de l'hindouisme. Elle est surtout présente au Rajasthan, le guru fondateur étant né pas loin de Bikaner. Objet actuellement d'un certain engouement sur internet et à la télé, nous avons effectué une enquête sur cette minorité présentée comme "des pionniers multi centenaires de l'écologie, avant même que le mot existe", notamment pour leur amour des arbres et des animaux. Ils protègent surtout les gazelles et sont intervenus contre un acteur célèbre qui en avait tué une à la chasse.

.chinkârâ
Dans la religion hindoue, l'environnement ne "peut être ni méprisé ni ignoré" (wikipédia).
Mais où le voit-on en Inde ? Les rues, les rivières, les campagnes, le désert même, tout est jonché de plastiques et de déchets. Dans l'agriculture, l'alimentation et la médecine, des molécules interdites ou classées dangereuses en occident depuis longtemps sont ici distribués sans aucun contrôle. Les derniers exemples constatés : le minium, il n'y a rien d'autre pour protéger le fer, le DDT vendu dans les boutiques des bazars, les sulfites couramment en épicerie.

Nous sommes curieux de voir des indiens respectueux de l'environnement pour y croire !

Nous parlons autour de nous des bishnois, la prof d'hindi de Zoé et Enoch nous raconte qu'elle a déjà enquêté sur eux et elle en a fait tout un chapître de son livre. Rendez-vous est donc pris avec elle qui a des renseignements très intéressants et des contacts. Elle nous met en correspondance avec Monsieur Bishnoi à Bikaner.

Dans la communauté ce nom est majoritaire et accompagne souvent un autre nom. Ils ne peuvent se marier qu'entre eux selon un code très complexe parce que pour être bishnoi il faut être né bishnoi.
Ce point est surprenant puisque d'après les enseignements de leur guru, la communauté est ouverte à tous, toutes castes confondues. Beaucoup d'intouchables l'ont d'ailleurs rejointe au début pour échapper à leur condition misérable. Mais les années 1490 sont loin, Guru Jambheshwar est mort depuis longtemps, et notre guide nous explique que beaucoup de choses ont changé depuis...

Attention, je ne focalise pas sur cette communauté pour en faire une critique négative, on pourrait faire la même introspection dans le monde chrétien mais comme on vit dedans il est plus difficile d'avoir un regard neutre, non teinté d'émotionnel favorable ou non.

Donc premier point en désaccord avec le guru, plus personne ne peut rejoindre cette religion.

 

Nous avons demandé à passer un jour ou deux dans un village pour y vivre la vie de ces gens.borne du pays bishnoi

 

C'est d'accord nous partons donc
à la découverte de "l'authentique",
pas de villages comme autour de Jodhpur
où tout a été organisé pour les touristes.

 

 

Première déception : Le long de la route, des bornes en béton marquent le territoire "écologique" des bishnoi !





Autre surprise une heure plus tard : nous nous arrêtons devant un immense temple et quelques bishnois nous font signer un genre de livre d'or.

 Pourquoi ce temple ? Les enseignements de Jambheshwar ne disent pas qu'il n'y ait aucune construction en dur ?

 

temple bishnoiaccueil pour les melas

 

Oui mais c'est ici que s'organisent
les melas bishnois rassemblant
la communauté venant de toute l'Inde du Nord.
On allume de grands feux et M. Bishnoi un des hauts dignitaires que nous allons rencontrer a construit toute une infrastructure pour recevoir ces milliers de gens.
 

 

Nous sommes invités à manger. Enfin un "bon point", la nourriture est du jamais vue tellement c'est bon.
Une immense machine à fabriquer des chapatis trône dans le hangar également immense. Les boulangers que nous sommes ne peuvent qu'être ébahis devant le fini de cet engin :
on met la farine et l'eau à un bout, les chapatis sortent chaudes à l'autre bout, 7 000 à l'heure, incroyable !

 machine à chapati

 

Les 29 commandements sont peints sur un mur.29 principes

— Mais... mais... vous portez du bleu ! Il y a écrit là que... dis-je en montrant le pull bleu marine de notre guide et la blouse bleue sombre du voisin... C'est le 29e commandement, ne pas porter de couleur bleue...
Ha, ha, ha ! Ce n'est pas bleu, c'est noir !
Noir ?
Laisse tomber Zoé...

Les membres de la communauté qui vivaient au départ essentiellement dans les villages du désert du Thar habitent maintenant pour beaucoup en ville et sont devenus des commerçants prospères. Comme toutes les minorités ethniques et religieuses en Inde, ils ont été soutenus financièrement par le gouvernement. Beaucoup d'entre eux ont investi cet argent dans des entreprises de transports. Bonjour l'écologie !
En venant en Inde vous ne pouvez pas rater ces camions décorés d'un "horn please" et peint en plus en dessous le mot bishnoi.

 

On aimerait quand même aller dans un village...
Oui, oui, on y va, on y va...musée bishnoi
 

 

Nous voilà repartis.lieu de naissance du guru
2e arrêt le mini temple érigé à l'emplacement de l'endroit où est né le guru. Les rituels, les enseignements... Nous posons des questions sur la transmission de l'enseignement justement puisqu'il n'y a pas de prêtres, seuls les paroles du guru font loi, qui transmet ? la question à l'air de déranger un peu et en s'accompagnant d'un geste vague, le guide marmonne un "c'est les parents qui...

— Bon, et pour le village alors ?
3e arrêt qui s'avère être un musée et la construction d'un nouveau musée juste à côté, les reliques du guru : ses chaussures, son livre...

— Et ce village, c'est encore loin ?

 

Et si on s'arrêtait là ? ferme du désert
Un super village typique, on prend des photos, c'est magnifique de simplicité et de propreté. Notre guide ne descend pas : "C'est pas des bishnois"... Mais nous on a fini par douter de l'existence même de villages bishnois. C'est joli : on visite.

bishnois ou non

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


habitat désert autour de Bikaner


ferme hutte à chevreaux

 

 lieu des enseignements
 

 

 

 

4e arrêt, encore un temple, énorme celui là. C'est l'endoit où le guru donnait ses enseignements.
Non, là cette fois, je refuse de participer, j'ai été claire :

— Et ce village pour vivre quelques temps avec des bishnois...
  Oui mais la vue est superbe !  

— Oui mais je ne suis pas venue pour la vue...

 

 

 

 

 

 

 

 

Miracle : des gazelles comme celles que les bishnois vénèrent... enfin d'après ce que j'ai lu. Et une grande antilope Nigault qui reste là à me regarder !

antilope NilgautIl est tard, le jour se couchant tôt, nous avons bien conscience que pour la vie avec des bishnois c'est raté...  

Nous arrivons dans une rue de quartier, pas un village paysan, un quartier de ville : nous sommes accueillis dans une famille à qui nous posons quelques questions sur leur vie et la transmission de l'enseignement et l'écologie, mais ils ne répondent carrémment à aucune question. Carrémment pas. Nous étions pourtant plusieurs dans le groupe à parler hindi. Ils prennent un air vague puis passent à autre chose !
  Vous pouvez les photographier, ils ont des habits traditionnels bishnois...
Le village bishnoi ?
Ah oui, on y va...
La femme de la maison monte en voiture avec nous et nous conduit chez une famille bishnoi paysanne. arrivée à la ferme-bishnoisC'est pareil que dans la ferme que nous avons photographiée un peu plus tôt, très propre, très simple. Le guide nous décrit chaque chose comme si on était des demeurés. :

"Là, c'est un enclos. Pour les chèvres. Là, c'est des chèvres. C'est les animaux que nous mettons dans l'enclos à chèvre..."

 


 arbre taillé comme partout ailleurs  

 

 

Je pose des questions au guide au sujet du khejri (Prosopis cineraria) qui d'après certaines sources serait une nouriture de base des peuples du désert en général et des bishnois en particulier qui le considère comme sacré. Il ne connais pas. Je lui demande si il y a une ressemblance avec le moringa, il ne connait pas non plus le moringa. 

 

 

Et les arbres, vous les taillez comme les autres paysans ?
   
Que faites-vous avec l'arbre sacré ?
— L
'arbre sacré, c'est celui qui est planté à côté du temple...

 

"Et pour les faons, il y a des femmes qui les allaitent ?"... C'est la video qui passe sur internet et cette histoire est à la base de l'admiration pour les bishnois protecteurs de la nature...
Non, je n'ai pas osé poser cette question... C'était trop ridicule... il y a des vaches et des chèvres dans chaque ferme, le lait de ces animaux nourrirait sans problème les faons orphelins, pourquoi les femmes devraient-elles les allaiter ?
ferme bishnoi
Je me sens stupide de parler de ça à cet homme qui, certes, nous a consacré sa journée, mais dont le seul but était de nous montrer la richesse des bishnois et la particularité de sa communauté. Mais comme n'importe quel indien, sans tenir compte de notre demande, ayant son idée et s'y tenant, se mettant lui en avant.

 

 

 

 

  Allez j'arrête là et nous arrêtons aussi notre enquête quand, de retour à Bikaner nous sommes encore sidérés de voir la femme de notre guide nous accueillir dans un sari bleu- roi qui comme chacun le sait n'est pas du bleu ! lol

   

Que conclure de tout cela...
C'est comme si dans le Tarn je voulais voir un village protestant, il y a beaucoup de protestants dans la région mais chaque famille vit sa vie séparément des autres familles, ils se voient au temple de temps en temps. C'est comme chez les riches catholiques des années 1900 qui donnaient linge ou nourriture par charité aux familles pauvres. On est bien loin des enseignements d'origine de Jésus...

J'ai cru à ces villages de protecteurs de l'environnement, à cet enseignement ouvert à tous...
comme j'aimerai croire à cette video sur les geôles indiennes où, à la sortie, les prisonniers peuvent se réinsérer dans la société, s'étant libérés de leur colère par la méditation Vipassana...

comme j'aimerai croire à un paradis terrestre où chacun vivrait libre de toute croyance !!

Le séjour nous a rappelé de vérifier par nous-mêmes les dires des uns, les reportages vus à la télé (ou sur le web), les connaissances qui circulent tellement qu'elle sont prise pour des vérités. Vérifier avant de s'y référer ou de les diffuser. Ceci dit, comme toujours, je reste ouverte à vos commentaires si vous avez rencontré une bishnoi allaitant un faon ou se sacrifiant pour un arbre, j'y vais...

 

Pour terminer : Quand il pleut un mois à Jaipur, il pleut 2 jours à Bikaner ! Le problème de l'eau est donc pire qu'ailleurs au Rajasthan, et les villageois ne sont pas plus éduqués à la préserver. Personne n'arrête les pompes qui puisent la nappe phréatique, laissant déborder les tanks dans le sable et comme partout l'eau coule à flots pour entretenir des pelouses...eau-gaspillée

Toutefois, n'hésitez pas à visiter cette région de désert autour de Bikaner, les fermes y sont encore typiques, le paysage est très beau. toithabitat bishnoi
Dans la rubrique "survivre en Inde" :

Au bord de la grand route logent des familles de gitans très agressives. Ça fait très raciste je sais, mais à chaque fois qu'on s'arrête sur le bord d'une route ça arrive, là je n'y ai plus pensé et en quelques minutes les enfants m'ont pincé et ont cassé un feu de la voiture ! À Jagat aussi on a dû être strict pour qu'ils ne viennent plus...gitans
Par contre plus à l'écart on peut s'arrêter et rencontrer des familles sympathiques et accueillantes, bishnoi ou non...paysans du désert

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 14:05

part 1 : Kumbhamela tantra (on dirait le nom d'une glace !)

fète-à-shivaComme la plupart des occidentaux avant d'y aller, nous rêvions l'Inde :
la spiritualité, le yoga, la méditation...

 

Le 1° jour en débarquant à Mumbai nous étions contents de nous en voyant l'affiche dans la gare. inde philosophie"Ouais, on est bien au bon endroit !" Nous voulions explorer plus en profondeur la philosophie orientale avec le tantra, bien sûr en premier plan mais aussi le kalarippayath, l'ayurveda, être plutôt que paraître... et le zen aussi en mélangeant un peu tout ! All is peaceful sur la terre mère. Pour un peu on aurait inclus le cannabis comme "au bon vieux temps des 60's" mais on n'est pas consommateurs (nous avons été ébahis en le voyant pousser tout seul par endroits en rangs serrés dans les champs et au bord des routes). Quand même, la soie et les couchers de soleil sur le Gange en font partie non ? Bon vous voyez le genre, j'arrête là...

Nous sommes donc partis, sacs à dos, pour assister à une kumbha mela.
Kumb à quoi ?
Selon la mythologie locale, il y a très longtemps deux groupes de créatures mythiques, les deva et les asura, fabriquèrent ensemble l'amrita, nectar de l'immortalité en barattant la Mer de lait. Quand ce fut fait, les asura s'emparèrent de la cruche contenant le nectar et s'enfuirent avec, pour leur usage personnel.
Pendant l'équivalent de 12 de leurs années (des centaines d'années humaines), les deva combattirent essayant de récupérer la cruche parce que "Pourquoi on serait pas immortel nous aussi, hein ?".
Au cours de la bataille 4 gouttes de nectar de l'immortalité tombèrent sur terre et précisemment en 4 endroits devenus par la suite villes sacrées pour les hindous : Allahabad, Haridwar, Ujjain, Nasik.
Depuis, tous les 3 ans, a lieu la fête (mela) de la cruche (kumbha) à tour de rôle dans l'une de ces villes.

En 2013 ce sera la grande kumbhamela d'Allahabad (dans l'Uttar Pradesh pas loin de Varanassi).
C'est le moment pour voir des millions de sadhus et de fidèles se disputer une place vers le fleuve, pour voir comment les croyances donnent du pouvoir à quelques uns pour le confisquer à tous les autres, pour voir comment les croyances peuvent mener à l'esclavage... Le moment idéal pour expérimenter comment VOS croyances vous manipulent...

Mais revenons à 2004 : Nous préparons le voyage en contactant une parisienne qui connait un guru ayant de quoi nous loger à Ujjain. Bien heureusement car à l'époque pour ceux qui ne voulaient pas d'une agence de tourisme ou d'un voyage organisé, il n'y avait pas de booking internet... Avec le recul, je n'ose imaginer ce qui serait advenu de nous si nous nous étions pointés sans chambre retenue quelque part... malgré les émissions vues à la télé personne ne peut se représenter vraiment une ville indienne envahie par des millions de pélerins.
À peine débarqués, nous nous séparons de notre parisienne tellement speed et parano qu'elle commence à nous faire flipper et nous partons à la découverte. Mumbai est une grande cité décevante mais c'est notre première ville indienne alors on veut tout voir.plage de Mumbai Nous voulons y rencontrer la communauté Parsi pour comprendre leur très particulier rapport à la mort. C'est la religion pratiquée par le célèbre monsieur Tata, un des maîtres du marché métallurgique indien maintenant bien connu en occident pour être depuis peu propriétaire de daewoo, jaguar, land rover, partenaire de fiat et ferrari et produisant la voiture la moins chère du monde la Nano.
Mais nous, ce qui nous intéresse, c'est ce qu'ils font de leurs morts. Pour eux, la terre, l'eau et l'air ne doivent pas être souillé par des cadavres alors, ils construisent de très hautes tours en haut desquelles ils établissent un charnier liquidé par les oiseaux. De nos jours avec la surpopulation (manque de place) et la pollution (charognards disparus), cela pose un gros problème culturel pour eux et environnemental pour les autres.
Cette enquête une fois bouclée, nous arrivons en gare d'Ujjain une semaine plus tard. C'est une ville "de campagne", rien à voir avec Bombay. Des centaines de policiers avec armes et bâtons ferrés zonent dans la gare et ça grouille de gens. gare peu encombrée

 

 

Beaucoup plus que sur la photo, là c'est une petite gare non encombrée ! Pour atteindre la sortie, on doit enjamber des familles entières, des gens assis, accroupis ou allongés qui souvent ont un petit réchaud pour du chai ou des chapatis. Ambiance du caravansérail millénaire et jamais démodé..


Ce qui nous surprend le plus, ce sont les hommes qui se tiennent par la main. Certes, coutume orientale typique mais ça fait quand même bizarre de voir deux policiers, fusil d'assaut en bandoulière se tenant ainsi amicalement.
Ça fait vraiment trop... mais on ne s'est pas risqué à les photographier...
par-la-main



Enfin sortis de la cohue, on saute dans un riksha mais on n'a pas de téléphone portable (ça non plus c'était pas l'époque) et nous qui croyions arriver dans un genre de kermesse facile pour trouver "notre" guru avec l'adresse sur sa carte de visite.
Oups !

Immense n'est pas vraiment le mot ! démesuré conviendrait mieux. Le champ de célébration couvre des dizaines d'hectares et personne ne sait à quoi correspondent les numéros de stands de la dite carte.
Et il fait une chaleueueur !!
L'Uttarpradesh n'est pas boisé. Pas un grain d'ombre... on en a marre et on a beau chercher à comprendre il ne semble pas y avoir d'organisation !

 

 

Nous voilà pour la première fois confrontés aux "incredible indians"... Chacun se précipite pour nous indiquer notre route, ils veulent la carte de visite. Attitude totalement indienne qui ne sert pratiquement jamais surtout avec le nombre de gens ne sachant pas lire mais ça on ne le sait pas encore !
"Oups là ! Attention, c'est la seule qu'on a, je la récupère avant qu'elle ne parte en morceaux"
Certains tentent de déchiffrer l'adresse. Ils lisent tout consciencieusement lettre par lettre devant et derrière et forcément déclarent savoir où c'est.
Le nom de scène du guru chez qui on se rend est Mahakaal, le nom de Shiva quand il incarne le temps, mais malheureusement c'est aussi le nom d'un très célèbre temple de la ville. Alors, on fait plusieurs fois le tour en ricksha pour atterrir toujours sur ce sacré temple très loin du champ de foire !
Il y a des milliers de gens, du bruit, des hauts-parleurs qui hurlent musique et mantras, le soleil est toujours aussi fort et la journée théoriquement courte à l'air de pas en finir mais attention à 19 h il fait noir et si on n'a pas trouvé, on ne trouvera jamais...
Au bout du 10e, peut-être 20e, ça fait longtemps qu'on a arrêté de compter, on n'y croit plus, un ixième policier nous renseigne, le riksha repart dans une direction qu'on a déjà explorée, parcourt des chemins connus et d'autres inconnus, tourne en rond et enfin, enfin contre toute attente, nous arrivons à bon port.stand MahakaalLe guru nous accueille. Son campement de toile est très grand. On est très bien reçu, on a une tente particulière et il nous propose des entrevues individuelles. On a plein de questions à lui poser. On a beaucoup lu sur les kapalika (notamment le livre de Dan Simmons qui nous fera visiter Kolkata l'année suivante) mais c'est la première fois qu'on en rencontre en vrai. On veut tout savoir sur les kapalika, la kumbhamela et les gurus en général...
Il nous explique :guru Mahakaal"Ici, plus c'est grand plus ça en jette et c'est le but de cette manifestation, être vu, connu, reconnu..."
Il a dépensé beaucoup d'argent pour louer le terrain le plus grand possible, il a fait construire des toilettes et des douches. Chaque jour il fait paraître des articles dans les journaux et profite que plusieurs occidentaux aient répondu à son invitation pour demander une interview à la télé.
Chaque stand a des hauts-parleurs, les mantras des uns essaient de surpasser en volume les bhajans des autres ! Là aussi l'argent intervient, pour acheter les baffles les plus puissants possible... Les autels sont recouverts de statues plus brillantes et colorées les unes que les autres.autel dédié à KâlîUne foire aux gurus ! on n'avait pas pensé à ça !
Il nous explique ce qu'est un guru :
"Il fait le même travail que les psychothérapeutes occidentaux mais alors que ceux-ci reçoivent en séances d'une heure, le guru s'intéresse vraiment aux gens et les suit tout au long de leur cheminement"
Là c'est franchement marrant... en gros il fait la même chose que nous à l'école des arts de l'amour ! Bon, à part que nous on n'oserait pas parler allongé sur une table avec les disciples assis au sol !
Mahakaal nous confie aux bons soins de son fils, Siddhartha, pour nous donner les rudiments du tantra des kapalika. Celui-ci n'a rien à voir avec le tantra à l'occidental.

C'est celui de la nuit et des champs crématoires.
"Quand tout le monde dort les kapalika veillent" est leur leitmotiv.
Leur monde est celui du jeûne et des excès, de l'alcool, de la mort, du sexe...

Après une nuit de veille un des invités a pris peur et est parti pratiquement en courant. Siddhartha lui aurait proposé des expériences homosexuelles. Je ne sais rien de la véracité de la proposition mais ce que je sais c'est qu'il lui a proposé seul à seul. Pour nous pas de proposition liée au sexe mais tout un travail super intéressant sur les peurs. La mort, les endroits de crémation, la nuit...
Le tantra des kapalika c'est affronter ses peurs. Pas de passer à l'acte si "c'est pas notre truc" mais de regarder en face ce qui nous fait péter un câble, pour que les conditionnements ne nous mènent plus par le bout du nez. Nous avons donc veillé et observé les corps arrivant de tous le pays, visité les hôpitaux mouroirs où les mourants arrivent pour être morts là et brûlé là.
Nous recommencerons d'ailleurs ces expériences seuls, à Varanassi où c'est plus touristique et où le travail peut se faire aussi face à l'inconscience des gens de tous pays visitant les traditions des autres sans respect. Le folklore effaçant la perception que les familles endeuillées sont des humains avec des émotions.

 
inde 2004 kumba mela Ujjain

Quand le pays se réveille, les kapalikas sont là aussi et les rituels sont les mêmes que dans les autres stands. Pourquoi ?
"Le peuple a besoin de rituels, de croyances... L'éducation n'est pas pour tous... mais la protection des kapalika oui..."
Peut-être vais-je vous choquer mais je partage cet avis sur l'apprentissage.

Avec le recul, Mahakaal et son fils ont été les gurus les plus honnêtes que nous ayons rencontrés depuis que nous sillonnons l'Inde seuls ou avec les groupes de Voyage-autrement. Avec Osho bien sûr même si à l'ashram nous n'avons rencontré que peu d'intervenants compétents mais ceci est une autre histoire ! 

Nous sommes donc entrés dans le clan des kapalika ! Mais pas dans le m'as-tu-vu indien qui l'entoure...
Quoique... le jour de notre départ, on a eu une sensation de VIP à laquelle on prendrait vite goût :
Mahakaal tient à ce que quelques uns de ces gardes nous conduisent à la gare en voiture, un 4x4 tout neuf, très indien : les sièges encore recouverts de leurs plastiques de protection !
Nous embarquons nos bagages et montons à bord. Évidemment, Siddhartha se vante de l'avoir acheter il y a seulement quelques jours exprès pour venir à la kumbha mela. Nous arrivons à la gare et lorsque nous descendons, trois des kapalika à bonnes carrures descendent pour nous escorter.
"Heueu... merci mais … c'est bon là... ça va aller, merci de nous avoir conduits.
– Non, mon père a dit de vous mener jusqu'au train.
– Ah bon... ben alors... s'il l'a dit..."
Et nous voilà escortés par trois grands gars, tout vêtus de noir, la main sur le sabre, regardant la foule de haut avec les lunettes noires sur le nez et nous comme deux gruts essayant de nous faire tout petits, gênés par les regards des gens. Bizarrement, pas un flic en vue alors que c'en est habituellemnt blindé. La foule s'écarte en jetant des regards furtifs mais reste tête baissée sur NOTRE passage... enfin, le passage des kapalika... (lol)

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