Naître fille en Inde est encore difficile aujourd'hui...
Beaucoup, beaucoup plus difficile que vous ne
pouvez l'imaginer...Les enfants du village de Khajurâho dont vous voyez aussi les photos
dans l'article "Les filles naissent dans les roses, les garçons dans les choux", comme tous les enfants en Inde, sont encore plus marqués que nous par les différences fille-garçon.
Je me vois très bien dans cette page vous expliquer stoïquement et calmement :
En Inde, les femmes sont niées, bafouées, violées, assassinées. C'est de notoriété publique et implicitement admis par tous. Les conventions sociales issues d'une tradition millénaire veulent que
les femmes ne soient rien. Avant même la naissance déjà elles sont vues comme un problème. La loi actuelle interdit aux médecins de révéler le sexe de l'enfant lors d’échographies pour éviter les
demandes d'avortements systématiques en cas de grossesse-fille. Mais moyennant rémunérations ou par convictions religieuses ou par bêtise, beaucoup de médecins détournent la loi en adoptant un
langage codé : "Vous pouvez célébrer" (c'est un garçon), "Il ne vous reste qu'à prier" (c'est une fille)...
Contrairement à ce qu'on pourrait penser ce n'est pas seulement dans les campagnes reculées que cela se passe. L'élimination avant la naissance est plus importante dans les villes et les régions
riches qui ont accès facile à l'imagerie médicale. Les autres tuent simplement après la naissance. Les filles sont éliminées volontairement par manque de soin ou empoisonnement dès l'accouchement
ou dans les premières années de vie.
En cas de sexe hors mariage, les femmes subissent brimades et sévices allant jusqu'au meurtre "voir pire".
Le seul destin admissible pour une femme est le mariage. Ceux-ci sont convenus par les familles à 95 % (stat' officielles) et 40 % de ceux-ci sont des mariages d'enfants qui sont évidemment des
mariages forcés. La famille de la femme doit apporter une dot conséquente, interdite par une loi jamais respectée. Pour vous donner une idée de l'énormité de cette dot, sachez que les familles
économisent depuis la naissance de leur fille sous forme de lingots d'argent ou d'or car il faut offrir souvent au moins une voiture, des appareils ménagers, des costumes et saris... Ces cadeaux
sont offerts aux parents de l'homme, ils ne sont pas pour les mariés !
Cette femme hindoue n'est pas née au village de Khajurâho.
Elle doit donc se voiler dehors et dans la maison de sa belle-famille.
Elle ne découvre son visage que dans la cuisine ou seule avec son mari.
Elle peut aussi le faire pour nous qui sommes étrangers à toute caste
!
Après le mariage, la femme vit dans la famille du mari et en devient l'esclave. Elle doit obéissance absolue aux hommes de la famille, les beaux-frères et surtout le père. Elle est la femme de ménage très soumise de la mère. Elle ne peut pas sortir seule comme elle veut. Elle sait très rarement lire (l'alphabétisation des filles même si elle est en hausse reste très faible), elle n'a le droit de communiquer qu'avec les autres membres féminins de la famille...
Salle de classe à Khajurâho
1er avril 2010 une loi rend l'école primaire
obligatoire et gratuite en Inde
avec mise à disposition d'un
enseignant pour 30 élèves.
8 millions d'enfants défavorisés, déscolarisés pourront rejoindre le système éducatif.
Encore faut-il que les familles voient l'intérêt d'y envoyer les
filles
utilisées comme aides au ménage ou travaux divers dès le plus jeune âge
et n'ayant pas besoin d'une instruction pour se marier !
chiffres : 80,6 % d'analphabètes pour les femmes, 50,2 % pour les hommes (en 1990, indiens âgés de + de 24 ans)
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