Pourquoi installer le premier spot de la boulangerie à Jaipur ? Nous avons visité plusieurs coins de l'Inde avant de nous décider.
Nous vous emmenons faire un petit tour des endroits où nous avons séjourné.
Je commence par Goa, 2 articles carrément, c'était tellement bien...
Situation géographique : sud de l'Inde, côte ouest
Conclusion de l'enquête :
pas intéressant pour y installer une boulangerie car la saison touristique est extrêmement courte (déc et janv). On ne peut pas louer un local, l'isoler et entreposer des machines coûteuses pendant 10 mois sans rentrée d'argent.
Le reste de l'année c'est très calme, impec' pour quelqu'un qui veut se reposer, les paysages sont beaux, il n'y a pas de surpopulation comme à Jaipur par exemple. Mais nous les touristes, on a besoin...
C'est raté pour l'entreprise mais pas pour un mois de vacances en décembre ! Le pied !
Colonie portugaise jusqu'en 1962 Goa a une ambiance totalement différente du reste de l'Inde. 27% de la population est chrétienne, catholique. Il y a à Panjim des monuments impressionnants comme l'église Saint François d'assise et la cathédrale Sainte Catherine. En décembre, toutes sortes de crèches décorent les rues, les magasins, les jardins.
Goa est l'endroit idéal pour se déplacer en scooter sans risque pour ceux qui ne sont pas habitués au mode de circulation à l'indienne. Il s'en loue un peu partout et on les alimente avec de l'essence vendue dans des bouteilles en plastique au bord des routes. C'est bien sûr totalement interdit mais couramment pratiqué !
Nous ne sommes plus au temps des hippies et les célèbres raveparty sont maintenant interdites mais une faune humaine particulière (voir Goa la part 2) continue à donner son charme à cet état.
Le plus impressionnant est le nombre de russes. Très riches et très jeunes ils débarquent en jet privé. Tout le monde dit que c'est des enfants de la mafia en vacances. Ils ont un quotidien en cyrillique édité à Calangute ! Après renseignements nous avons appris qu'en 2010, pas moins de 80 000 Russes ont visités Goa ! Au début du mois de février 2011, les autorités indiennes ont limité les visas à un mois, au lieu de trois ou six comme avant et ont appliqué cette règle à toute l'Europe ! Selon l’ambassade de l’Inde à Moscou, 1 400 russes ne sont pas rentrés chez eux l’an dernier. « Certains ont même brûlé leur passeport russe pour rompre tout lien avec la mère patrie ». Nous avons par ce biais l'explication de la difficulté pour Zoé d'obtenir son droit de résider plus d'un mois sur le territoire indien !
Plages : on se baigne en décembre. Même si la qualité de l'eau laisse à désirer, les distractions ne manquent pas : parachutes ascensionnels, moto des mers...
activités nettement moins chères qu'en Méditerranée !
Dans ces villas du bord de plage, le service à domicile est assuré par les resto voisins.
En ville, vrai marché tibétain mais cher, "le tibétain connait la valeur de son art" ! *
*Vous trouverez de temps en temps des généralités de ce style, c'est devenu une blague interne dont je vous explique l'origine : nous sommes à Kovalam (pointe sud du Kérala) au restaurant "Lonely planet" (il portait ce nom avant le fameux guide !). Deux françaises occupent la table à côté et nous ne pouvons pas faire autrement que d'entendre leur conversation : dans ce resto super tranquille où nous venons presque tous les jours, elles sont les seules à parler fort... Elles viennent de se rencontrer, elles sont toutes les 2 anciennes enseignantes et partagent comment elles "occupent" leur temps en retraite. Caricatural au possible, plus stéréotypé tu meurs. Le ton... surtout de l'une, les récits de voyages ! et le discours est étayé de généralités pour étiqueter chaque peuple "le chinois est sale", "le thailandais est servile"... et j'en passe ! ça nous a fait trop rire... depuis, nous nous amusons à classer bêtement, d'où "le tibétain connait la valeur de son art", celle-là est de Zoé devant les prix pratiqués dans les marchés tibétains ! "le tibétain se sent soutenu par le monde entier" ce qui l'autorise à faire raquer les touristes, celle-là est de moi ! lol
L'intérieur du pays est très différent de la côte, nous ne résistons pas au charme des habitations, en briques de latérite et aux toits pentus comme en Europe, couverts de tuiles.
La latérite est une roche rouge, qui se forme par altération des roches en climat tropical, les indiens y taillent de grosses briques. Quand elles sont laissées brutes, elles noircissent car elles contiennent du fer. En décoration intérieure, beaucoup les vernissent ce qui leur garde leur couleur rouge, c'est magnifique. Ces maisons d'un style très européen sont toujours entourées de grands jardins plantés de bougainvilliers, de palmiers et d'anacardiers.
Ce sont les Portugais qui découvrent l’anacardier en 1538 au Brésil. Ils l’introduisent dans leurs colonies. En Inde, à Goa, il sert à contrôler l’érosion.
Au-dessus de la coque, on voit un faux-fruit rouge ou jaune en forme de coeur retourné appelé pomme cajou. On peut la manger telle quelle ou en confiture. Dessous, la noix qui contient l'amande.
Le décorticage pour atteindre l'amande est délicat, traditionnellement on place la noix sur le feu ce qui élimine ses huiles caustiques et brûle la coque.
En 1920, les indiens ont trouvé comment récupérer l'amande dont ils raffolent, sans perdre l'essence inflammable contenue dans la coque. Cette essence se vend chère car elle sert à fabriquer des encres indélébiles, des vernis...
Jusqu'à l'invention des machines à décortiquer (1963), les autres pays leur envoyaient leur production brute, ils étaient dans une situation de quasi-monopole.
Au cours de notre premier séjour en Inde, on a trouvé pour la première fois des cajous fraîches dans un marché. Enoch savait que la pomme au-dessus se mangeait et il a aussi voulu casser la coque avec ses dents. Il ne connaissait pas cette histoire de péricarpe caustique. En 2 secondes ses dents étaient colorées, ses lèvres collées, toute la bouche lui brûlait, il s'est rincé tout de suite, hyper longtemps... Pour réparer ses lèvres il a fallu des feuilles d'aloes, un tube de baume Himalaya et plusieurs jours ! Le jaune sur les dents a fini par céder au brossage. Ça m'a fait une de ces peurs !
L'Inde reste le premier pays consommateur et producteur avec environ 250 000 tonnes annuelles de noix brutes (près de 60 000 t de noix traitées). À Panjim (capitale de Goa), surtout ne vous repérez pas par rapport à un cajou-shop ! il y a des centaines de boutiques vendant et exportant des cajous : nature, grillées, salées ou colorées et parfumées... c'est très impressionnant. Il y a aussi des plantations de cajou au Kérala.
On a goûté au feni, alcool fort obtenu par distillation des pommes cajou fermentées.
L'alcool étant autorisé dans cet état, la sève de palmier est récoltée pour en faire un vin. Nous avons enquêté et trouvé un producteur...
Il coupe le bourgeon floral en haut du palmier ou il incise directement le tronc comme pour le latex ou la sève de bouleau.
La sève est recueillie dans une bouteille. Un arbre peut produire plusieurs litres par jour, pendant un mois. Le vin ressemble à du cidre mais doit être bu très vite : 72 h après la récolte il est déjà à 12° et 4 jours plus tard c'est du vinaigre.
Nous sommes partis tester ce liquide blanchâtre et pétillant le soir sur la plage. On a vite été un peu pompette et quand on a visité le casino, on a eu la sagesse de ne pas jouer; Même dans cet état "libéral" les jeux d'argent ne sont pas autorisés, la loi qui les interdit sur le sol indien est détournée en proposant des casinos sur la mer !
(suite dans "réveillonner à Goa")